Les reliefs de la Mercan’Tour Classic ont rendu leur jugement ce lundi, et Clément Braz Afonso a su profiter de l’opportunité qui lui était offerte pour signer un solide top 10 (8e) dans la station de Valberg, après avoir escaladé plus de 4300 mètres. Auteur d’un gros travail, Tom Donnenwirth a lui pris la quatorzième place tandis que Brieuc Rolland (18e) est également entré dans le top 20 du jour.
Le Giro avait beau être en pause, il y avait bel et bien de la montagne au programme ce lundi. Il fallait pour cela se pencher du côté des Alpes-Maritimes, où se tenait la cinquième édition de la Mercan’Tour Classic. Tenante du titre, la formation Groupama-FDJ se présentait avec un groupe très jeune, incluant trois jeunes hommes de « La Conti », et qui affichait la deuxième moyenne d’âge la plus basse de l’ensemble des équipes au départ. À l’inverse du menu du jour, très dense de par ses trois grandes ascensions (Colmiane, Couillole, Valberg), le plateau du jour était d’ailleurs relativement peu étoffé et le scénario pouvait donc s’avérer atypique. « On avait désigné Oscar [Nilsson-Julien] et Rémi [Daumas] pour accompagner les coups importants, mais l’échappée ne s’est finalement formée qu’avec deux coureurs, exposait Yvon Caër. Il n’y avait pas de danger particulier, puis on a essayé d’aborder la Colmiane dans de bonnes dispositions pour Clément [Braz Afonso], Brieuc [Rolland] et Tom [Donnenwirth] qui étaient les coureurs qu’on attendait dans le final. Ça s’est très bien passé ». « Dans la descente de la Colmiane, ça a roulé très très vite, il y a eu des cassures avant d’arriver au pied de la Couillole et la course était vraiment lancée, continuait Clément. On s’est retrouvé avec Tom et Brieuc, mais aussi Rémi qui a tenu une partie de la montée ».
« C’était un peu une découverte », Clément Braz Afonso
C’est aussi dans ce col de la Couillole (16km à 7%) que tout s’est décanté à quarante-six kilomètres du but lorsque Cristian Rodriguez est parti en solitaire. « Ça a fait très mal et je ne pouvais pas y aller », confessait Clément. « Brieuc a dû lâcher à cinq kilomètres du sommet, précisait Yvon. Il semblerait qu’il ait encore un peu de difficultés avec les cols de plus de 8-9 kilomètres, mais il va prendre du coffre et ça va évoluer ». Derrière l’homme de tête, c’est en tous les cas l’Équipe cycliste Groupama-FDJ qui a dans un premier temps pris les rênes de la poursuite par l’intermédiaire de Tom Donnenwirth, dans un groupe d’une dizaine de coureurs. « Tom s’est beaucoup investi pour que l’écart ne soit pas trop important au sommet de la Couillole et il y a laissé beaucoup d’énergie, disait Yvon. Il a cédé au sommet de la Couillole mais il est parvenu à rentrer ensuite pour de nouveau travailler pour Clément. Il était peut-être celui qui était le mieux in-fine mais il s’est engagé pour l’équipe ». « Tom était très costaud, confirmait Clément. Il a roulé dans Couillole, puis on a fait une grosse descente grâce à lui pour rentrer sur Herrada et Sosa. Il s’est écarté au pied de la montée finale, mais chapeau à lui car il était très fort. S’il en avait gardé un peu plus, je pense qu’il aurait également pu faire un gros résultat ».
Au moment d’attaquer l’ascension finale vers la station de Valberg (14 km à 6%), Cristian Rodriguez apparaissait hors de portée du groupe auquel appartenait Clément Braz Afonso, tandis que deux coureurs demeuraient intercalés. Et sur la ligne, après environ 4h30 d’efforts, le jeune homme de la Groupama-FDJ a finalement obtenu la huitième place du jour. « Je me suis accroché dans la dernière montée mais j’étais rincé, comme tout le monde je pense, disait Clément. Je ne pouvais pas faire mieux aujourd’hui. Personnellement, je reste plutôt satisfait de ma course car je ne me connais pas vraiment sur des montées longues comme celles d’aujourd’hui. C’était un peu une découverte. J’en ressors plutôt avec du positif mais il faut encore travailler pour faire mieux ». « Il n’y a pas de regrets, concluait Yvon. Clément sortait d’une microcoupure, c’est encourageant et il va maintenant se diriger vers le Critérium du Dauphiné. Il a beaucoup travaillé pour les autres depuis le début de l’année, donc c’est bien qu’il ait pu avoir sa chance et la possibilité de s’exprimer jusqu’au bout sans se sacrifier. Au global, hormis Max [Bock] et Oscar qui ont été pris dans les cassures assez tôt, ils ont tous tenu à finir, car il est vrai qu’on n’a pas tous les jours l’opportunité de disputer des courses avec ce type dénivelé et de longs cols ».