Bruno Armirail est un sacré coureur ! Malade depuis deux jours, soucieux au départ de Bilbao de ne pas louper le Grupetto, il était en tête de course à cinq kilomètres de l’arrivée ! La victoire est revenue à Pogaçar (UAE-Team Emirates), Kilian Frankiny a fini au contact des meilleurs et Bruno, pas vraiment content de lui, pouvait raconter sa drôle de journée.

«Je n’ai jamais vu ça, dit Franck Pineau, il y a deux jours il était malade et on se demandait vraiment s’il allait tenir. Ce matin au briefing, on lui a conseillé de prendre le gruppetto et il était inquiet pour les délais. La course est partie, il y a eu deux heures de bagarre avant que trente coureurs ne forment l’échappée. Bruno Armirail était dedans. Je suis monté à sa hauteur et je lui ai dit d’en faire le minimum, certaines équipes étant représentées par trois ou quatre gars. Il m’a dit ‘’je suis pas bien, je suis pas bien’’… »

« Je n’ai jamais vu un phénomène pareil » F. Pineau

« Un peu plus loin, poursuit le directeur sportif de Groupama-FDJ, tout a cassé, sept coureurs se sont retrouvés devant, Bruno était là. Le groupe finalement a compté 15 coureurs et de nouveau, je suis allé le voir. ‘’Je suis collé, je suis collé…’’ m’a-t-il dit. Je lui ai dit de se laisser emmener, de faire l’effort en haut des côtes pour entamer les descentes parmi les premiers. C’est ce qu’il a fait mais il lâchait tout le monde ! Dans l’avant-dernière montée, il était vingt secondes devant ses compagnons d’échappée et derrière Saez (Euskadi-Murias) qui avait attaqué. Je lui ai conseillé d’entamer la descente et d’attendre. En bas, il avait 1’10’’ d’avance et avait presque tout gommé de son retard sur Saez. Bruno était seul en tête à 6,5 kilomètres de l’arrivée. Je n’ai jamais vu un phénomène pareil, c’est ce qui s’appelle faire une étape de malade ! »

Certes, le rouleur pyrénéen a été repris par les costauds à moins de cinq kilomètres de l’arrivée dans la très difficile ascension des Machucos. Il a franchi la ligne en trentième position.

« Je ne pensais pas être devant aujourd’hui, concède Bruno. Les deux journées précédentes ont été galère, je suis malade et j’avais peur de ne pas être dans les délais ! Dans la première difficulté, j’ai failli sauter et je pense que ça m’a débloqué. Finalement, je me retrouve dans l’échappée puis j’attaque dans le final. Les jambes étaient bonnes mais j’avais du mal à respirer. Sans ça, je pouvais faire mieux, gagner sans doute pas, mais un top 10 oui. Bon, ce que j’ai fait c’est bien mais je n’ai pas fait grand chose non plus. Je retiens que dans la dernière ascension, l’ambiance était super bien, avec tous ces gens c’était même top et j’ai tout donné. J’espère retenter ma chance quand j’irai mieux ! »

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