Il avait peut-être fait le plus dur, en flairant et en accompagnant la bonne échappée, formée après une grosse bagarre au départ de Rives. Néanmoins, Bruno Armirail n’a pu conclure sa journée à l’avant par un résultat sur la sixième étape du Critérium du Dauphiné. Distancé du groupe de tête dans la dernière ascension du jour, l’Occitan a finalement été récupéré par le peloton, arrivé quelques secondes après le vainqueur Valentin Ferron. David Gaudu pointe à la onzième place du général à la veille du week-end alpestre décisif.

En direction de Gap, ce vendredi, une bonne partie du peloton aspirait à la même chose : intégrer l’échappée. Le parcours accidenté laissait clairement entrevoir de fortes chances de réussite aux fuyards dans ce sixième acte, et sans surprise, cela a donc donné lieu à une première heure de course extrêmement disputée. « Aujourd’hui, presque tout le monde avait la possibilité d’aller dans l’échappée si elle était constituée d’un bon petit groupe, car on savait que ça pouvait aller au bout, indiquait Thierry Bricaud. Kevin y est allé dans un premier temps, les autres ont aussi accompagné des coups, et c’est finalement Bruno qui est parti dans la bonne ». Il aura fallu patienter près de cinquante kilomètres pour voir une offensive aboutir. En tête, le vice-champion de France du contre-la-montre a trouvé la compagnie de Valentin Ferron (TotalEnergies), Warren Barguil (Arkéa-Samsic), Pierre Rolland (B&B Hôtels-KTM), Geoffrey Bouchard (AG2R-Citroën), Andrea Bagioli (Quick Step-Alpha Vinyl) et Victor Lafay (Cofidis). Établie dans les premiers reliefs de la journée, cette échappée a ensuite pu se construire un avantage de quatre minutes après le col du Rousset. L’écart s’est alors stabilisé dans une longue vallée menant à la dernière difficulté répertoriée du jour. Dans le long mais roulant col de cabre (9 km à 5%), situé à cinquante kilomètres du but, Bruno Armirail a alors été distancé en tête.

« Quand tu n’es pas dans une bonne journée, tu le paies cash », Thierry Bricaud

« Malheureusement, il n’était pas dans une grande journée, avançait Thierry. Il n’était pas si mal que ça puisqu’il avait les jambes pour être devant, mais c’était malgré tout compliqué d’aller au bout avec ces coureurs-là. Sur ce type de terrain, ça ne pardonne pas, d’autant que ça a toujours roulé vite. Quand tu n’es pas dans une bonne journée, tu le paies cash. Devant, ils pensaient qu’il bluffait car il n’était peut-être pas aussi généreux que d’habitude. Mais non, il n’était tout simplement pas très bien ». Le coureur de 28 ans a par la suite été récupéré par le peloton qui, malgré quelques accélérations dispersées, n’a pu aller chercher le groupe de tête. Valentin Ferron s’est ainsi offert la victoire à l’avant alors que David Gaudu a terminé dans le paquet principal à trente-deux secondes. À la veille du week-end alpestre, il pointe en onzième position à 2’13 du maillot jaune Wout van Aert mais seulement à 1’10 de la deuxième place. « David a été épaulé par ses copains toute la journée, il n’a jamais été en difficulté, assurait Thierry. Ça a été une journée rapide pour tout le monde, mais assez limpide de notre côté en prévision du week-end qui nous attend. On est contents d’y arriver en étant déjà pratiquement dans le top-10, et avec si peu d’écarts avec les principaux favoris. On fera les comptes demain soir, mais ça pourrait être une belle journée ». Une belle mais coriace journée. En l’espace de 134 kilomètres, les coureurs affronteront samedi les pentes du Galibier, de la Croix de Fer puis de la montée de Vaujany.

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