Une journée toute particulière attendait les coureurs ce jeudi sur le Tour Poitou-Charentes en Nouvelle-Aquitaine, puisqu’elle était décomposée en deux parties : une courte étape en ligne le matin et un contre-la-montre décisif l’après-midi. À l’occasion du sprint matinal, Paul Penhoët a d’abord accroché la onzième place tandis que l’équipe a plus tard réalisé un joli tir groupé lors du chrono de 23 kilomètres. Si elle a effectivement placé quatre coureurs parmi les treize premiers, Bruno Armirail a en revanche manqué la victoire pour sept secondes. Troisième de l’étape, il a par la même occasion accédé au deuxième rang du général, à dix secondes du leader, et ce à la veille du dernier acte.

« Paul progresse gentiment », Yvon Madiot

Le peloton du Tour Poitou-Charentes avait rendez-vous de bonne heure sur la ligne de départ de Moncontour ce jeudi matin. Il était à peine 9h35 lorsque le coup d’envoi de la troisième étape a été donné, pour 110 kilomètres en direction de Loudun. Comme prévu, quelques hommes se sont extirpés en début de course, notamment Alexis Gougeard, pour tenter de mener la vie dure au peloton. Néanmoins, les équipes de sprinteurs sont restées bien vigilantes pour s’assurer une arrivée massive sur les coups de midi. « Ce matin, on courait sur deux fronts, exposait Yvon Madiot. Nous avions Bruno pour le général et Paul pour faire un beau sprint. La mission a été bien accomplie par les équipiers. Les garçons étaient constamment bien placés, il n’y a pas eu de problème et nos deux coureurs protégés ont terminé dans le premier groupe ». Profitant notamment du soutien d’Alexys Brunel, Paul Penhoët a dès lors pu se mêler au sprint à l’arrivée, bien que légèrement en retrait au moment de lancer. « Il a pu sprinter à peu près correctement, réagissait Yvon Madiot. Il lui a manqué un petit peu de puissance pour entrer dans le top 10 (11e), mais c’est tout à fait normal à son âge. Il a encore besoin de prendre de la force, de trouver ses marques, mais il a encore du temps pour ça et on est sur des bonnes bases. Il progresse gentiment ». À l’issue de cette troisième étape, de nouveau remportée par Elia Viviani, le jeune homme de la Conti se retrouvait 15e du général, à 22 secondes de l’Italien, tandis que Bruno Armirail occupait la 21e place à 50 secondes.

Le vice-champion de France du contre-la-montre était très attendu quelques heures plus tard sur le circuit de 23,5 kilomètres entre Monts-sur-Guesnes et Loudun. « C’était un chrono assez plat, avec du vent soit de face, soit de côté, mais très peu de dos, présentait Yvon. C’était un tracé néanmoins rapide et taillé pour les spécialistes ». Clément Davy, ancien champion de France Juniors de la discipline, en a d’ailleurs profité pour établir le second meilleur temps provisoire à son arrivée sur la ligne, aux alentours de 16 heures. Se sont ensuite élancés Alexys Brunel et Thibaut Pinot, qui ont quasiment effectué le même parcours. Les deux hommes pointaient à moins de deux secondes du meilleur temps au pointage intermédiaire, mais franchissaient respectivement la ligne avec 23 et 20 secondes de retard sur le Britannique John Archibald. Celui-ci fût délogé peu de temps après, pour une seconde, par Ben Hermans, vainqueur de l’étape. Dernier coureur de la Groupama-FDJ à s’élancer, Bruno Armirail accusait 21 secondes de retard sur le Belge après douze kilomètres. S’il est ensuite parvenu à grignoter sur la deuxième partie, il lui a finalement manqué sept secondes sur la ligne, le plaçant donc au troisième rang de l’étape. Au classement général, il a alors fait un bond de dix-neuf places, mais Connor Swift lui a résisté de dix secondes pour endosser le maillot jaune.

« Je suis évidemment déçu », Bruno Armirail

« Je ne m’en satisfais pas car je venais pour la victoire et c’est donc une déception de faire troisième, confessait Bruno. Je suis spécialiste du contre-la-montre, donc je ne visais que la gagne. J’ai failli percuter une voiture à un certain moment, et même si je n’ai perdu que 3-4 secondes dans l’affaire, ce n’est jamais idéal. C’est ainsi. Il m’a aussi manqué un poil de force. Ça n’allait pas trop mal, mais ce n’était pas exceptionnel. Il faut faire avec les forces du jour. Ça ne le fait pas pour sept secondes mais j’ai donné le maximum. Je ne pouvais pas aller plus vite. Je suis évidemment déçu car je n’étais pas là pour me retrouver troisième de l’étape et deuxième du général ». Si l’intéressé a accroché le podium du jour, il a été accompagné par Thibaut Pinot (7e), Alexys Brunel (8e) et Clément Davy (13e) dans le top-15. « On est sans conteste premiers par équipes, mais il nous manque un petit quelque chose pour la victoire d’étape ou le maillot, regrettait Yvon Madiot. La chute du premier jour nous coûte très cher de ce point de vue. Le point positif est ce beau tir groupé. On arrive désormais à être très réguliers dans l’exercice ». Se profile désormais une cinquième et dernière étape vers Poitiers au profil légèrement accidenté dans le final. « Il reste une belle étape demain, et on a une belle équipe pour faire quelque chose, avançait Bruno. On va essayer d’être offensifs, car on ne va pas se contenter d’une deuxième place. L’objectif est toujours de gagner, et on n’a d’ailleurs pas grand-chose à perdre ». « Dix secondes, c’est peu et beaucoup à la fois, ponctuait Yvon. Si le vent est encore présent demain, il peut encore se passer pas mal de choses. On est là, prêts à bondir s’il y a une fenêtre ».