Une fois n’est pas coutume, l’échappée a eu gain de cause sur une course d’un jour. Et sur la Brussels Cycling Classic, ce dimanche, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ y était bel et bien représentée par l’intermédiaire de Bram Welten. Le sprinteur néerlandais a ainsi passé près de deux-cents kilomètres en tête de course avec neuf autres coureurs, et le peloton principal a été incapable de les revoir. Tout s’est alors joué dans le dernier kilomètre dans la capitale belge, et le coureur batave a malheureusement manqué d’énergie pour conclure sa belle journée à l’avant. Il a alors hérité de la septième place d’une course remportée par Taco van der Hoorn.

« Je n’avais pas prévu d’aller moi-même dans l’échappée », Bram Welten

Il y avait un invité, et non des moindres, sur la Brussels Cycling Classic ce dimanche. Sa présence n’était d’ailleurs pas du goût de tous, mais c’est bien de manière quasi-torrentielle que la pluie a accompagné les coureurs au départ de l’épreuve belge. Les vestes de pluie étaient donc de sortie pour les poulains de Marc Madiot au moment de s’élancer pour près de 204 kilomètres de type flandrien, avec la notable double ascension du Mur de Grammont et du Bosberg. « Les coureurs ont bien reçu pendant plus de cent bornes, lançait Marc. Dans ces conditions, on voulait être dans l’échappée du départ car on pensait que ça pouvait aller au bout s’il y avait un bon petit groupe. On n’a pas loupé les premiers coups, de 4-5 coureurs, et c’est finalement Bram qui s’est retrouvé dans la bonne échappée de dix. Ce n’est pas forcément celui qu’on avait imaginé, mais c’était pas mal pour nous ». « Aujourd’hui, les prévisions météo n’étaient vraiment pas bonnes, confirmait Bram. Je n’avais pas prévu d’aller moi-même dans l’échappée, mais j’étais à l’avant du peloton, j’ai vu un gros groupe partir et je me suis dit « pourquoi pas ? » Au final, c’était un bon choix ». Le Néerlandais a donc pu prendre le large après une quinzaine de kilomètres en compagnie de Gilles De Wilde, Rune Herregodts (Sport Vlaanderen-Baloise), Jelle Wallays (Cofidis), Thimo Willems (Minerva Cycling), Tobias Bayer (Alpecin-Fenix), Axel Laurance (B&B Hotels-KTM), Gianni Marchand (Tarteletto-Isorex), Taco Van der Hoorn (Intermarché-Wanty Gobert) et Arjen Livyns (Bingoal-Pauwels Sauces WB). Le peloton a d’abord tenté de maintenir ces fuyards à quatre minutes, mais l’écart est subitement grimpé en flèche à la mi-course, passant ainsi allègrement la barre des huit minutes.

Dès lors, les chances de l’échappée ont augmenté de manière elles aussi exponentielle, d’autant que le paquet n’a pas immédiatement réagi. Après le premier enchaînement du Mur de Grammont et du Bosberg, à environ 80 kilomètres du but, l’écart culminait encore à plus de six minutes. Trente kilomètres plus loin, après une seconde boucle autour de ces lieux iconiques du Tour des Flandres, l’écart n’était en revanche plus que de deux minutes sur un peloton extrêmement morcelé. « On n’a pas été très heureux à ce moment de la course, car on a perdu Lewis et Miles sur chute juste avant le deuxième passage du Mur de Grammont, relatait Marc. C’était une vraie patinoire ». Huit coureurs se sont d’ailleurs extraits en contre dans le « Muur », alors que Jake Stewart, Fabian Lienhard et Matthieu Ladagnous conservaient leur place dans un petit peloton d’une trentaine d’unités. Après un gros bras de fer entre les poursuivants et le groupe principal, la jonction a finalement été opérée à trente-cinq kilomètres du but mais l’échappée de Bram Welten comptait elle encore 1’30’’ d’avance. Le paquet a bien tenté de se mettre en ordre de marche, mais les dix échappés ont fait preuve d’une grande résistance. « On a obtenu une bonne avance face au peloton, et après le deuxième passage du Mur de Grammont, on a roulé plein pot », expliquait Bram. La meute, pourtant organisée, a donc difficilement grignoté du terrain face aux fuyards. À quinze kilomètres du terme, au sortir de la dernière bosse du parcours, il restait encore quarante-cinq secondes à combler et l’échappée était par ailleurs réduite à huit unités. Sur le retour vers Bruxelles, les coureurs de tête ont donc livré leurs dernières forces pour éviter le retour du peloton alors que Matthieu Ladagnous était écarté sur crevaison.

« On a plutôt fait une bonne course », Marc Madiot

Sous la bannière indiquant les trois derniers kilomètres, l’échappée comptait encore trente secondes d’avance face à un peloton à la peine, et c’est donc bien pour la victoire que huit hommes sortis dès la première heure de course se sont présentés à Bruxelles. Il a toutefois fallu composer avec les forces du moment. « Dans le dernier kilomètre, j’étais derrière un coureur qui a lâché la roue devant lui, commentait Bram. Quand tout le monde est à la rupture comme c’était le cas aujourd’hui, ce n’est pas simple de boucher un trou soi-même ». Trois coureurs ont dès lors pris quelques longueurs d’avance décisives pour se jouer la victoire. Taco van der Hoorn l’a emporté, et Bram Welten a dû se contenter de la septième place. « Au sprint, j’étais sec, confessait-il. C’était une journée difficile. Je n’ai pas l’habitude d’aller dans l’échappée, c’est sympa de temps en temps, et aujourd’hui ça a fonctionné ». « Je pense qu’ils étaient tous cuits dans le final, ajoutait Marc. Bram n’avait plus le jump nécessaire. On a plutôt fait une bonne course. Les gars ont aussi bien protégé Bram, c’était pas mal de ce point de vue. C’est correct, même si on attendait plus et mieux à la fin. La déception, ce sont les chutes. Heureusement, il ne s’agit que d’égratignures, il n’y a pas de casse. C’était en tous les cas une course sympa, et sans doute sous-estimée ».

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