Le Tour d’Italie version 2021 approche doucement de son terme, mais avant la dernière grande étape de montagne demain, une arrivée inédite au sommet de l’Alpe di Mera était au programme ce vendredi. Plutôt en jambes, Attila Valter est parvenu à limiter les dégâts dans cette ascension finale en compagnie de Matteo Badilatti (16e et 17e du jour), ce qui lui a d’ailleurs permis de glaner un rang au classement général. À deux étapes du terme, le jeune Hongrois pointe à la quatorzième place.

« Matteo m’a super bien aidé », Attila Valter

Les départs d’étapes se suivent et se ressemblent ces derniers jours sur le Giro. Comme attendu, la bagarre pour l’échappée a de nouveau été intense ce vendredi sur un parcours bien plus court que la veille (166 kilomètres) au départ d’Abbiategrasso. L’arrivée était cette fois-ci prévue en altitude, mais cela n’a pas empêché de très nombreux coureurs de tenter leur chance dans les premiers kilomètres. Attila Valter et Rudy Molard ont d’ailleurs intégré un joli groupe d’une vingtaine d’hommes après quelques minutes. « J’ai essayé de prendre l’échappée dans la première partie de course, racontait le Hongrois. Ça a beaucoup bataillé, mais ce n’était au final pas plus mal de ne pas être devant puisque des équipes ont très vite contrôlé ». Après environ quarante bornes, un groupe de six est parvenu à s’extirper, le peloton a quasi immédiatement fait rideau mais la formation BikeExchange est aussitôt venue dicter le tempo. « Au moment où l’échappée est partie, j’ai demandé aux gars de ne plus insister et de ne plus se mêler à la bagarre, car c’était évident que ça allait se finir par une bagarre entre les favoris, complétait Philippe Mauduit. Si celle du départ était partie avec Rudy et Attila, ça pouvait avoir un intérêt, mais là ça n’avait pas d’autres intérêts que de s’épuiser pour rien. Ce n’était pas grave de ne pas avoir de coureur devant aujourd’hui ».

Contrairement aux jours précédents, l’échappée a en effet été muselée dans cette dix-neuvième étape et le peloton s’est montré particulièrement tendu, y compris au sommet de la première difficulté du jour, à quatre-vingts bornes de la ligne. Deceuninck-Quick Step a étiré le peloton et momentanément pris au piège le lieutenant du maillot rose, Dani Martinez. « Nous avons fait une petite erreur, reconnaissait également Attila. Nous étions à l’arrière et le peloton s’est morcelé dans cette descente technique. Nous avons alors gaspillé un peu d’énergie pour revenir dans le premier peloton ». Après ce coup de chaud, la course a repris un schéma plus limpide et le paquet s’est d’abord délesté de quelques éléments dans la montée Passo della Colma. En tête, l’échappée a insisté mais n’a pu entamer la dernière ascension du jour, l’Alpe di Mera (9,6 km à 9%), qu’avec une vingtaine de secondes d’avance sur la meute. « Les gars ont bien bossé jusqu’au pied de la montée, notait Philippe. À ce moment-là, il restait une cinquantaine de mecs et on avait encore Rudy, Lars et Matteo avec Attila. C’était plutôt bien ». Dès lors, la sélection par l’arrière a débuté et le leader hongrois a été distancé du groupe des favoris à moins de sept bornes du sommet. « Je me sentais assez bien dans le final, poursuivait Attila. Rudy et Matteo étaient encore avec moi au début de l’ascension, puis Matteo m’a super bien aidé jusqu’à l’arrivée. On s’échangeait des relais, je pense qu’on avait un bon rythme et j’ai réussi à ne pas perdre trop de temps ».

« Ils se sont bien battus », Philippe Mauduit

Les deux hommes ont fini roue dans roue, aux 16e et 17e places de l’étape, à 3’30 du vainqueur Simon Yates. « Ils se sont bien battus aujourd’hui », saluait Philippe. « C’est un bon come back après ce qu’il s’est passé il y a deux jours, glissait Attila. C’est bien également car je gagne une place au classement général ». Désormais quatorzième, le jeune homme de 22 ans devra néanmoins encore s’accrocher demain sur l’ultime étape de montagne en direction de Valle Spluga-Alpe Motta, empruntant trois ascensions de 1ère catégorie. « Cela peut encore être mieux pour nous, assurait-il. Avec des montées plus longues et une sélection plus précoce, il est plus facile de se déplacer dans le peloton et ça peut amener une autre bonne journée pour nous ». « Deceuninck-Quick Step et BikeExchange ont les clés de la course, complétait Philippe. En fonction de leur attitude au départ, on sera vite fixés. Ça vaudra évidemment le coup d’essayer d’aller dans l’échappée dans un premier temps, mais tout dépendra, comme d’habitude, de sa composition. Il ne faudra peut-être pas y aller à tout prix ».

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