Arnaud Démare entre dans une période importante. Même si son retour à la compétition est programmé pour le 14 février dans la première étape du Tour d’Algarve, la dernière ligne droite de sa préparation est primordiale. Il s’est envolé pour l’Espagne vendredi pour le dernier stage de l’équipe FDJ à Calpe où il a retrouvé les coureurs de son groupe avec envie. Avec sérénité aussi.

Arnaud comme s’est passée ta coupure hivernale ?

Tout de suite, je suis ravi d’être au soleil parce que les derniers jours en Picardie n’étaient vraiment pas terribles question météo. Sinon, j’ai bien roulé, je suis content. J’ai fait un bon stage à Gran Canaria pendant les fêtes, après celui de l’équipe à Calpe. Là, je sors d’une période un peu plus légère en termes de travail.

« C’était un bon bloc de travail. »

Tu as changé tes habitudes durant cette coupure ?

C’est la troisième fois que je fais ce stage perso pendant les fêtes et je pars en famille. Je roule bien entre Noël et le jour de l’an, cette année j’ai poussé jusqu’au 7 janvier. C’était un bon bloc de travail. J’étais en cuissard court, j’ai pris des coups de soleil, ça m’a fait du bien. Pour répondre à ta question, non je n’ai pas changé beaucoup de choses. Au niveau foncier, j’ai fait pareil.

Tu avais mis un terme à ta saison en septembre, très fatigué ?

Et je me suis très vite remis. Physiquement, je devais souffler, j’en avais vraiment besoin. J’ai coupé un mois plus tôt que les autres et j’ai repris plus tôt aussi mais sans stress. Je l’ai fait petit à petit avec des entraînements sans grosse charge de travail. C’était très agréable mais j’ai pu le faire parce que je suis remonté sur mon vélo quasi trois semaines-un mois plus tôt que d’habitude. J’ai vraiment fait des semaines très légères, ça a lissé ma progression jusqu’au stage de Calpe en décembre et, du coup, je n’ai pas ressenti de fatigue. Là, je suis à 18 heures par semaine mais j’ai commencé par deux semaines à 7 heures avant deux à trois semaines à 10–12 heures.

« Je me sens très confiant »

Ton équipe a également décidé de moins te faire courir. Tu reprends en Algarve et non à Bessèges ?

Pourtant dès que la saison est lancée, ça me donne envie. Voir les sprinteurs lever les bras en Australie, ça me donne envie. J’ai les jambes et la tête qui ne demandent que ça mais le but est d’arriver dans les classiques avec beaucoup de fraicheur.  Ces dernières saisons, même si ce sont mes objectifs, quand j’arrivais dans la période qui va de Milan-San Remo au Tour des Flandres et Paris-Roubaix, je ressentais une fatigue mentale que je veux absolument gommer en 2018. J’ai adhéré tout de suite au programme proposé par mon staff. C’est pareil pour le Tour de France. Des mecs comme Matthews et Kittel y viennent avec très peu de jours de course. Moi j’en avais un tiers de plus qu’eux en 2017. Je veux me concentrer sur l’essentiel, sur ce que demande l’équipe aussi. Je vais disputer moins de courses à possibilité de victoires mais c’est intéressant d’essayer. En 2016, j’avais besoin de confiance et c’était bien de gagner au Tour Méditerranéen mais là, je me sens très confiant et je n’ai pas forcément besoin de lever les bras tout de suite.

« On n’est pas tous des Peter Sagan… »

Tu as déjà gagné Milan-San Remo mais que te manque-t-il aujourd’hui pour gagner les Flandres ou Roubaix ?

La maturité physique va faire le travail. Je vais progresser en continuant ce que je fais bien. On n’est pas tous des Peter Sagan à pouvoir rivaliser à 22 ans avec les champions. J’ai 26 ans, j’encaisse bien les charges de travail, je récupère bien et je sais que j’ai bien progressé là-dessus en 2017. Il n’y a pas de règle, Greg Van Avermaet a explosé à 29–30 ans.

« Sur les classiques […] je me dois d’accrocher le groupe de devant. »

Que penses-tu de ton équipe FDJ (Groupama-FDJ en mars) ?

Mon équipe a encore progressé. Sur les classiques, on a fait le recrutement pour que je sois épaulé dans le final. L’an dernier, j’étais dans le groupe juste derrière, celui qui joue la dixième place à 20 secondes. Mon objectif cette année est d’être dans le groupe de devant. A Kuurne, en février dernier, j’arrive pour la sixième place et je fais 6. Je le sais, si je suis devant, je peux gagner. A Roubaix, je fais 6 aussi. Je me dois d’accrocher le groupe de devant. Si je le fais, il y a moyen de gagner. Mes équipiers et moi, on se connaît bien, on est sereins. C’était trop tôt pour juger en décembre, c’était calme. Physiquement on n’était pas prêts mais l’ambiance est bonne. Ramon Sinkeldam c’est du renfort en plus. On va apprendre à se connaître lui et moi et ce sera plus facile dans les courses quand on sera en petit comité. Le premier stage de l’équipe à Calpe c’est l’usine, avec le staff on est 70 personnes. Là, en janvier c’est différent. Dans notre petit stage à Roubaix en février, il n’y aura que les gars des classiques.

Ton programme est défini ?

Oui, je vais enchainer Tour d’Algarve, Circuit Het Nieuwsblad, Kuurne-Bruxelles-Kuurne, Paris-Nice, Milan-San Remo, Gand-Wevelgem, le Tour des Flandres et Paris-Roubaix.

Par Gilles Le Roc’h  

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