Au lendemain d’une journée frustrante, Arnaud Démare s’est franchement employé ce samedi, dans la deuxième étape du Tour de la Provence, pour avoir l’occasion de s’exprimer à Manosque. Malgré un profil vallonné, l’ancien champion de France était donc bien présent pour un sprint à l’arrachée, mais encore un peu court pour jouer la victoire. Il s’est alors contenté d’une cinquième place, encourageante, tandis que se profile demain une arrivée au sommet propice à Michael Storer.

Après avoir connu l’intense effort du prologue et une grosse journée de bordures, les coureurs s’élançaient ce samedi sur le Tour de la Provence pour une deuxième étape en ligne très casse-pattes, entre Arles et Manosque. « Il y avait deux scénarios possibles aujourd’hui, indiquait Thierry Bricaud. Celui d’abord d’une échappée conséquente, avec des coureurs loin au général, et qui pouvait être difficile à contrôler étant donné que plusieurs équipes étaient décimées. On se devait d’être vigilant par rapport à ça. Dans le second scénario, une échappée plus maigre se détachait et les équipes en mesure de le faire allaient contrôler sur ce final afin de proposer un sprint en peloton réduit. Et c’est cette option qui s’est réalisée ». À la suite d’un début d’étape plutôt actif, seuls cinq coureurs ont donc pris les devants. Tony Hurel (St-Michel-Auber 93), Evaldas Siskevicius (Go Sport-Roubaix Lille Métropole), Paul Ourselin (TotalEnergies), Alexis Gougeard (B&B Hôtels-KTM) et Kévin Besson (Nice Métropole Côte d’Azur) ont même pu jouir d’une avance maximale de cinq minutes avant que le peloton ne commence à embrayer, à 80 kilomètres de l’arrivée. Au sein de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ, tout s’est recentré sur Arnaud Démare. « Il fallait passer les deux bosses du final, expliquait Thierry. On savait qu’il pouvait passer, mais aussi que ça pouvait se compliquer si ça montait vite. On a attendu que la première côte soit passée, puis Bruno est allé rouler afin de favoriser une arrivée groupée et pour qu’Arnaud ait une chance de sprinter. Il fallait aussi être placés au pied de la dernière longue bosse, car au vu du rythme, il ne fallait pas se retrouver à boucher des cassures ».

« Engranger du rythme », Arnaud Démare

Dans le col de l’Aire dei Masco (6,5 km à 5%), dont le sommet culminait à un peu plus de vingt-cinq kilomètres de la ligne, le peloton s’est tout simplement réduit de moitié. Beaucoup de sprinteurs ont été distancés, mais pas Arnaud Démare, encore accompagné de son nouvel équipier Michael Storer à la bascule. La chasse a demeuré effrénée au sein du peloton en raison de la belle résistance d’Alexis Gougeard, dernier rescapé de l’échappée mais bel et bien repris à deux bornes du but. « Michael a replacé Arnaud comme il fallait au bon moment, se satisfaisait Thierry. Il a fait du bon boulot puis Arnaud savait ce qu’il avait à faire. C’était une arrivée pour hommes forts et ce sont les cuisses qui ont parlé ». Bien positionné à l’amorce de ce sprint, dans un final en légère montée, Arnaud Démare a alors lâché les forces qui lui restait encore, sans que cela ne soit toutefois suffisant pour disputer la victoire à Bryan Coquard. « On n’est pas si nombreux à l’arrivée, relevait Arnaud. Il fallait déjà passer le talus, je m’attendais à ce que ce soit difficile, donc j’étais déjà content d’être là. Le sprint me convenait bien, c’était une belle arrivée, mais je manque encore de rythme. J’étais à bout dans le sprint, j’ai donné le maximum. Je me sentais bien mais il faut que j’engrange encore un peu de rythme. Ce n’était que mon deuxième vrai jour de course aujourd’hui ».

À l’arrivée, cela a tout de même abouti à une cinquième place prometteuse pour le Picard. « Arnaud est encore un poil court, mais il est quand même là. C’est encourageant pour la suite, assurait Thierry. C’est une bonne réaction après l’étape d’hier. Ça confirme qu’on n’est pas spécialement en avance par rapport à la concurrence, mais qu’on n’est pas si loin que ça. Arnaud est en reprise, tout comme Michael. Encore quelques jours de course dans les jambes et on sera en mesure d’aller chercher des résultats et des victoires ». En attendant, le grimpeur australien devrait être à son aise dimanche dans l’étape de clôture avec une arrivée au sommet de la Montagne de Lure (13,5 km à 6,5 %). « Michael aura une belle occasion de voir où il en est dans cette arrivée difficile, concluait Thierry. On va le mettre dans les meilleures conditions et il essaiera de se faire plaisir. Ce sera tout pour lui. Il a c’est vrai subi hier dans les bordures, il est resté dans l’essorage toute la journée, et ça lui a fait tout drôle. Mais on a vu aujourd’hui qu’il était quand même en bonne condition ».

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