À la veille d’un week-end très corsé dans les montagnes asturiennes, la Vuelta emmenait ce vendredi les coureurs à Suances pour un final s’annonçant explosif. Au terme des 1500 derniers mètres,  en côte, Primoz Roglic s’est emparé d’un troisième succès d’étape sur ce Tour d’Espagne. Anthony Roux a lui pu jouer sa carte et s’est ainsi glissé dans le top 20. David Gaudu a terminé dans la roue de son capitaine de route et se tient désormais prêt pour une grande lutte en cette fin de semaine.

« J’ai tout donné », Anthony Roux

Un point d’interrogation pesait sur cette dixième étape de la Vuelta. L’échappée irait-elle se disputer la victoire à Suances, au bout d’un parcours quelque peu casse-pattes, ou les puncheurs en décideraient-ils autrement ? Une heure après le départ, la question méritait encore d’être posée. Ils n’étaient certes que quatre en tête, après une belle bagarre en début de course, mais le peloton s’est d’abord montré complètement nonchalant, permettant à Jonathan Lastra (Caja Rural-Seguros RGA), Brent Van Moer (Lotto Soudal), Pim Ligthart (Total Direct Energie) et Alexander Molenaar (Burgos BH) de cumuler jusqu’à … douze minutes d’avance. Ce n’est qu’après une bonne heure de course que certaines formations ont commencé à mettre en route. « La journée a été plus dure qu’hier, affirmait l’ancien champion de France Anthony Roux. Ça l’a été d’autant plus qu’au vu du large écart, quand ça a roulé derrière, ça s’est vraiment fait à un gros tempo. Puis c’était quand même assez sinueux et il y avait environ 2000 mètres de dénivelé au programme, ce n’était donc vraiment pas simple ». « C’était une étape typique de ce qu’on rencontre habituellement dans cette région, ajoutait Thierry Bricaud. Ça roule toujours très vite malgré le profil accidenté ».

Embarqué dans une vraie course-poursuite, le peloton n’a donc pas ménagé sa peine, même s’il n’a jamais été véritablement mis en danger par le quatuor de tête. L’écart s’est drastiquement réduit au fil des kilomètres au point de se résorber complètement peu après l’entrée dans les vingt dernières bornes. L’allure est malgré tout restée très élevée en raison d’une approche technique du final, lors duquel quelques attaques ont émané du paquet. La dernière, celle de Rémi Cavagna, a néanmoins été neutralisée avant les trois dernières bornes. Le paquet s’est donc présenté groupé au pied de la bosse finale de 1500 mètres. « L’arrivée était très punchy, très lactique, indiquait Anthony Roux. Sur cette Vuelta, j’occupe habituellement le rôle de capitaine de route. C’est un rôle qui me plait mais c’est aussi compliqué car je suis à un moment charnière de ma carrière. Aujourd’hui néanmoins, l’équipe m’avait laissé libre pour que je puisse tenter ma chance. J’ai tout donné jusqu’à la fin. De toute façon, si tu n’arrives pas cramé sur une arrivée comme celle-ci, c’est que tu n’as pas tout mis ».

« Il faudra peut-être anticiper si l’occasion se présente », Thierry Bricaud

Le Vosgien s’est finalement classé vingtième en haut de la bosse, une place devant son leader David Gaudu, une nouvelle fois bien protégé tout au long de la journée. « On savait que l’arrivée était difficile, complétait Thierry. La dernière fois, Paolo Bettini y avait gagné, cette fois c’est Roglic, et les coureurs du général se sont mêlés à la bagarre. Il y a eu un bon engagement des gars, nous avons essayé, mais c’était un poil dur pour nous. L’arrivée pouvait convenir à Anthony mais c’était compliqué face aux favoris ». L’Équipe cycliste Groupama-FDJ tentera de bien conclure cette deuxième semaine de la Vuelta lors d’un week-end très exigeant comprenant deux arrivées au sommet, à La Farrapona et à l’Angliru.  « Deux grosses étapes arrivent, et elles vont grandement influer sur le classement général, ponctuait Thierry. Demain, c’est un enchaînement de cols toute la journée et ça va être compliqué pour tout le monde. L’arrivée à l’Angliru dimanche sera une affaire de leaders également. On espère évidemment faire de belles étapes avec David. Elles lui conviennent sur le papier mais on sait que ça ne sera pas simple. Demain, ça peut énormément bouger. Il faudra bien lire la course et peut-être même anticiper si l’occasion se présente ».

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