De manière inédite, et assez inattendue, c’est une attaque au long court qui a ce vendredi été récompensée sur le Grand Prix de Québec. Ayant pris le parti de miser sur une décision dans les derniers instants, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a manqué le bon coup du jour, dont a émergé Julian Alaphilippe, vainqueur. Valentin Madouas a terminé dans un peloton réduit à dix-sept secondes, en dix-septième position. Revanche dimanche à Montréal.
Pour sa quatorzième édition, vendredi, le Grand Prix de Québec faisait peau neuve. Si le dénivelé positif restait sensiblement le même, avec environ 2500 mètres à gravir tout au long de la journée, la Côte de la Montagne s’annonçait en revanche comme l’unique difficulté du parcours. Elle était néanmoins à la fois plus longue (600 mètres) et plus abrupte (9% de moyenne, passages à 13%) que lors des éditions précédentes, et toujours suivie d’un faux-plat menant à la ligne d’arrivée. Pas moins de dix-huit tours étaient planifiés, pour une distance totale de 216 kilomètres. La course a d’abord été animée par quatre hommes échappés, dont deux coureurs de la sélection canadienne, avant que le peloton ne commence réellement à hausser le tempo à la mi-course. À un peu plus de 80 kilomètres de la ligne, les premiers contres ont même afflué, et Johan Jacobs s’est montré prompt à les accompagner. Dix bornes plus loin, la formation Groupama-FDJ n’a toutefois pas embrayé le pas de cinq coureurs, dont Julian Alaphilippe, qui se sont rapidement dotés d’une marge de trente secondes. Deux tours plus tard, sept autres hommes ont opéré la jonction à la suite d’un effort dans la Côte de la Montagne, l’écart a grimpé à une minute, l’échappée matinale a été avalée, et le peloton a eu toutes les difficultés à résorber l’écart malgré une chasse constante.
« On avait pris l’option d’attendre », Thierry Bricaud
À un tour du terme, le champion du monde Tadej Pogacar lui-même a tenté de s’extirper du peloton pour rejoindre la tête, mais la différence est demeurée d’une vingtaine de secondes dans l’ultime boucle. À l’avant, sept coureurs ont finalement été en mesure de résister au retour du « peloton », au sein duquel Valentin Madouas a terminé dixième, soit dix-septième de l’épreuve, à seulement dix-sept secondes du vainqueur Julian Alaphilippe. « On avait pris l’option de vraiment attendre le final, car même si le circuit avait un peu changé, on pensait que ça allait éclater à ce moment-là, expliquait Thierry Bricaud. C’est plus ou moins ce qu’il s’est passé, il y a eu une course intense dans le final, mais on n’avait pas imaginé que cette échappée irait si loin. Johan a bien anticipé le coup d’avant, mais on a loupé celui qui nous aurait permis d’avoir un coup d’avance. C’est la course. Il y a des regrets quant au scénario, mais c’est toujours facile quand on connaît le résultat final. C’est généralement dans ces scénarios que Valentin anticipe, on pensait qu’il fallait éviter de le faire ici, c’était une mauvaise idée. En revanche, lui et Kevin étaient encore là dans le final. C’est plutôt encourageant pour dimanche car le Grand Prix de Montréal conviendra mieux à Valentin. C’est un circuit encore plus difficile, UAE Team Emirates sera revancharde, et on aura le droit à une grosse course d’usure ».