Un peu moins d’une semaine après la conclusion du Tour de France, Romain Grégoire a lâché ses dernières forces ce samedi sur la Clásica San Sebastián. S’il n’a pu accrocher les deux premiers échelons de la course après la décisive montée d’Erlaitz, le Franc-Comtois s’est malgré tout battu jusqu’au bout pour assurer une quinzième place à l’occasion de l’unique épreuve WorldTour espagnole.
Un an après son léger décalage en raison des Jeux Olympiques, la Clásica San Sebastian retrouvait ce samedi sa place habituelle au calendrier cycliste, soit une petite semaine après le Tour de France. De fait, et comme de coutume, le plateau réunissait certains participants à la Grande Boucle et d’autres coureurs en reprise plus ou moins avancée. Du côté de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ, seul Romain Grégoire était présent dans la foulée du Tour, accompagné pour l’occasion de coéquipiers récemment présents sur le Tour de Wallonie ou sortant d’un stage dans les Alpes. Alors que le début de course a vu une échappée de douze hommes se développer, le Franc-Comtois a malheureusement perdu l’un de ses compères après environ deux heures de route, Kevin Geniets étant contraint d’abandonner à la suite d’une chute. Pendant ce temps, le groupe de tête n’a jamais pu jouir d’un avantage supérieur à trois minutes en raison d’un contrôle attentif du peloton. À 80 bornes du terme, au moment de franchir la ligne d’arrivée à Saint-Sébastien du côté opposé, avant d’aller chercher le bien connu Jaizkibel, l’écart était même ramené à moins d’une minute.
« On a fait la course qu’il fallait qu’on fasse », Philippe Mauduit
« On sait que le Jaizkibel opère traditionnellement une première sélection mais que l’endroit vraiment stratégique est la motnée d’Erlaitz, exposait Philippe Mauduit. Sachant cela, on était placé au pied du Jaizkibel et au pied d’Erlaitz pour mettre Romain et nos grimpeurs dans les meilleures dispositions. Le Jaizkibel ne s’est pas monté très vite cette année par rapport aux autres éditions, et c’est donc dans Erlaitz que tout s’est fait ». Remarquablement positionné par ses collègues avant les quatre kilomètres à plus de 10% de cette difficulté, Romain Grégoire a donc pu s’exprimer sans frein. Dès le pied, il s’est même lancé dans la roue de Primoz Roglic, auteur de la première estocade parmi les favoris. En revanche, le Bisontin n’a pu répondre à la deuxième accélération quelques instants plus tard. « Romain a réussi à s’accrocher et à prendre les bons wagons dans la première partie de la montée, puis il a craqué à environ une borne du sommet », relatait Philippe. À quarante kilomètres du terme, le puncheur de la Groupama-FDJ était donc relégué à environ 1’30 du duo de tête, composé d’Isaac del Toro et Giulio Ciccone, et quarante secondes d’un groupe de neuf poursuivants.
Malgré une quinzaine de kilomètres de plat à la suite de la descente d’Erlaitz pour rejoindre le mur de Murgil Tontorra (2 km à 9,6%), les deux premiers échelons n’ont jamais été revus. « En haut d’Erlaitz, le peloton était éclaté en groupes de dix, et une petite quarantaine de coureurs s’est regroupée avant de passer sur la ligne à Saint Sébastien, commentait Philippe. Dans la montée finale, ce groupe a de nouveau explosé ». Quelques coureurs se sont détachés, et Romain Grégoire est finalement arrivé deux minutes après Ciccone, vainqueur du jour. Revenu in-extremis, durant le sprint final, sur un groupe jouant la dixième place, le Franc-Comtois a hérité de la quinzième position de l’épreuve. « Quand on sort du Tour, c’est toujours un peu la loterie, disait Philippe. Soit ça marche, soit ça ne marche pas. En plus de ça, Romain garde quelques stigmates de sa chute. Le connaissant, il ne se cherche pas d’excuses, mais je pense que ça a quand même un petit impact. On a en tout cas fait la course qu’il fallait qu’on fasse, les coureurs étaient là au bon endroit au bon moment, puis ça s’est fait à la pédale. C’est une course tellement exigeante que si tu es un chouia moins bien, tu ne passes pas avec les meilleurs. Quand tu manques de physique, il n’y a pas vraiment de regrets à nourrir. On est à notre place compte tenu des circonstances du jour et de l’approche qui a été la nôtre pour cette course ».