La onzième étape du Tour de France, disputée aujourd’hui de Carcassonne à Montpellier, avait bien commencé pour l’équipe FDJ avec l’échappée d’Arthur Vichot qui avait des fourmis dans les jambes. Elle a tourné rapidement à la galère avec la chute dont on été victimes Thibaut Pinot et Sébastien Reichenbach et les multiples cassures provoquées par le vent.

D’entrée de jeu, Arthur s’est échappée avec l’Australien Howard (IAM) mais les conditions de course laissaient entrevoir que la bagarre attendue en tête de peloton ne leur laisserait pas prendre du chant.

« C’était une journée difficile avec le vent, explique le champion de France, et être devant pouvait permettre de toute façon de finir dans la première bordure. Quand j’ai été repris à 60 kilomètres de l’arrivée, c’était un peu le bazar, tout le monde était nerveux. Avec Howard on s’est bien entendus, quand on a su que le peloton roulait vite on a poussé un peu pour tenir plus longtemps. Il m’a dit ‘’je te laisse la montagne, je prends les points’’ mais on a été repris avant le sprint intermédiaire. »

A ce moment-là de la course, ses équipiers avaient eu à effacer une chute dont Thibaut s’est relevé sans bobo mais avec du stress, forcément. Heureusement, son maillot à pois ne pouvait être remis en question. En revanche, Sébastien Reichenbach s’est fait mal sur tout le côté gauche et notamment le genou. Leurs équipiers ont réussi à les ramener dans le peloton mais la bagarre était déjà intense et il était vraiment très difficile de s’organiser, de pouvoir se replacer.

Deux fois, trois fois, quatre fois le peloton s’est scindé, à chaque fois les coureurs de l’équipe FDJ ont dû faire l’effort pour se replacer.

Un coup de vis du Team Sky à 70 kilomètres de l’arrivée a coupé le peloton en deux, les deux leaders du Trèfle se sont retrouvés dans un peloton de 80 coureurs comptant jusqu’à 55 secondes de retard mais les efforts conjugués d’Anthony Roux, Jérémy Roy et William Bonnet ont permis de faire la jonction 35 kilomètres plus loin.

Finalement le vent a semblé tomber et tout le monde a eu le besoin de souffler en imaginant un sprint massif. C’était sans compter sur un dernier coup de pétard de Sagan, le maillot vert, qui a provoqué un coup de 4 coureurs, notamment avec le maillot jaune Chris Froome. Ils ont rallié l’arrivée avec 6 secondes d’avance sur un premier peloton et Sagan a gagné. Le peloton est arrivé en pièces détachées.

« On pouvait penser dès le matin qu’il y aurait des bordures, dit Marc Madiot mais à 15 – 20 km, c’était calme et tout le monde imaginait une arrivée massive de tout le peloton. Un coureur, qui est le petit fils d’Eddy Merckx, en a décidé autrement. C’est Sagan. Ce coureur est exceptionnel. Je suis en admiration. Après son échappée de la veille, maillot vert sur le dos, il pouvait assurer mais il est au-dessus de la mêlée et a fait tout exploser en 1 kilomètre. Il s’amuse sur le vélo. Le meilleur coureur du monde, c’est lui. Aujourd’hui, il a signé un numéro d’anthologie. Tous ceux qui suivent le vélo et connaissent son histoire, savent que c’est énorme. Je ne le connais pas, je ne lui ai jamais parlé, je ne sais pas si c’est un bon mec mais chapeau ! »

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