Devant son public et sur ses terres, Valentin Madouas avait forcément envie de marquer les esprits lors de la Bretagne Classic ce dimanche. Dans le dernier quart de course, le puncheur brestois n’a d’ailleurs pas manqué de se faire remarquer grâce à plusieurs offensives. Comme l’ensemble du peloton, il n’a toutefois jamais revu un trio sorti à soixante kilomètres de la ligne et qui s’est joué la victoire. Il s’est donc présenté dans la dernière ligne droite au sein d’un groupe de poursuivants, signant la huitième place du jour.

« J’avais les jambes pour être avec eux », Valentin Madouas

Report de Paris-Roubaix oblige, le peloton international se présentait pour la première fois cette année au départ d’une Classique WorldTour française, à Plouay. Si le circuit autour de la commune du Morbihan a été abandonné depuis 2018, un parcours semé d’embûches attendait néanmoins les coureurs dans un long aller-retour de 250 kilomètres. À la faveur des premières côtes, c’est d’ailleurs un quatuor composé de Sébastien Grignard (Lotto-Soudal), Alexis Gougeard (AG2R-Citroën), Alessandro De Marchi (Israel Start-Up Nation) et Quinten Hermans (Intermarché-Wanty Gobert) qui s’est dégagé à l’avant de la course. « Ça a bien roulé dès le départ, certifiait Frédéric Guesdon, aux manettes de la Groupama-FDJ en Bretagne. Il s’agissait de quatre bons coureurs à l’avant, et en raison du vent favorable, il ne fallait pas non plus leur laisser trop de champ. Sur le retour, le vent était défavorable et le tracé beaucoup plus casse-pattes et technique ». Le quatuor a tout de même pu compter six minutes d’avance peu avant les cent derniers kilomètres, puis les équipes de favoris ont davantage maîtrisé son avancée. Elles se sont même rapprochées à trois minutes des deux uniques rescapés, De Marchi et Hermans, à l’approche de la montée gravillonneuse du « Gravel du Saoutalarin ». « On savait que la course allait réellement débuter sur ce chemin à 60 kilomètres de l’arrivée », reprenait Frédéric Guesdon. Et cela n’a pas manqué. Dès le pied de la difficulté, le champion du monde Julian Alaphilippe est sorti de sa réserve, emmenant dans son sillage son coéquipier Mikkel Honoré mais aussi le double vainqueur du Tour Tadej Pogacar ainsi que Benoît Cosnefroy.

Il s’agissait là d’un vrai tournant, et Valentin Madouas manquait le bon coup pour quelques mètres. « J’ai fait une petite erreur dans le secteur en voulant gérer un peu, confessait le Breton. Au pied, certains se sont écartés et on s’est tout de suite retrouvés à dix mètres. J’ai voulu tamponner l’effort car le pied s’est monté très fort, mais au final on s’est un peu regardés et on s’est fait avoir. C’est dommage. J’étais à dix mètres durant toute la montée et je sais que j’avais les jambes pour être avec eux ». Dès lors, la tâche est devenue bien plus ardue. Si Pogacar, victime d’une défaillance, a abandonné sa place à l’avant, le trio restant est allé chercher les rescapés de l’échappée avant de s’en délester. « Ils ont tout de suite pris trente secondes et le peloton a mis un peu de temps pour s’organiser et essayer de boucher le trou, expliquait Frédéric. En fin de compte, ça a rendu la course un peu plus calme que prévu car le peloton a passé les difficultés au train. C’est aussi la petite frustration du jour car on aurait pu avoir une course plus animée au vu du parcours ». Un élément, rapporté par Valentin Madouas, a également beaucoup joué dans cette configuration de course. « Avec le vent de face, ça a un peu bloqué la course, même si le trio a réussi à partir assez tôt, expliquait le local. Ils ont ensuite bien couru et bien géré leur avance. Derrière on s’est un peu marqués. On a tenté, mais le vent a quand même bien bloqué les hostilités. C’est dommage pour la course. Ça aurait pu faire encore plus mal. Dans le final, j’attendais le bon moment mais il y avait vent de face dans les grosses difficultés. On n’arrivait donc pas vraiment à sortir ».

« J’espérais un petit peu mieux », Valentin Madouas

Au sein d’un peloton, qui n’a jamais réussi à se rapprocher nettement du trio Alaphilippe-Honoré-Cosnefroy, Valentin Madouas a ainsi relancé à quelques reprises, mais la formation Deceuninck-Quick Step a aussi parfaitement défendu ses intérêts. À huit kilomètres de la ligne, il est enfin parvenu à ouvrir une brèche, en compagnie de Connor Swift. « J’ai essayé d’anticiper un peu car je savais que je n’allais pas faire une place au sprint, poursuivait l’intéressé. Malheureusement, j’ai loupé un virage dans la descente et j’ai perdu la roue de Swift ». Le puncheur breton a tout de même réussi à ressortir au sein du premier groupe de poursuivants à l’issue de la dernière bosse, mais il était bien trop tard pour espérer revoir le trio de tête, réglé par Benoit Cosnefroy. Une dizaine de secondes plus tard, le régional a signé la huitième place du jour. « C’est anecdotique, soufflait-il. Les jambes étaient un peu lourdes dans le sprint final et je savais que ça allait être compliqué ». Égalant son résultat de 2018, Valentin Madouas avait néanmoins un goût d’inachevé ce dimanche soir. « Les sensations sont bonnes, c’est positif, mais c’est toujours embêtant de ne pas le traduire par une super performance, surtout à Plouay, concluait-il. C’est une course qui ne me réussit pas trop mal mais j’espérais un petit peu mieux. J’avais les jambes pour faire un podium, donc c’est un peu rageant de faire huitième ». « Le bilan est un peu mitigé, confirmait Frédéric, car je pense que Valentin avait les jambes pour faire bien mieux. Il a beaucoup tenté et va quand même chercher la huitième place. C’est la petite déception du jour ».

Le jeune Breton a désormais rendez-vous en Franche-Comté la semaine prochaine, pour trois courses d’un jour qui pourraient tout à fait lui correspondre.  

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