Comme quatre de ses coéquipiers, Valentin Madouas partait à la découverte du Tour des Flandres ce dimanche. Et quelle découverte cela a été. Présent aux avant-postes dans le final, à l’inverse d’un Stefan Küng malheureusement affaibli par des maux d’estomacs, le puncheur de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ ainsi bagarré avec les grands favoris du Ronde. Il s’est même présenté dans la dernière ligne droite avec la possibilité de monter sur le podium du Monument flandrien. Il s’est finalement classé à la 14ème place, mais a d’ores et déjà pris rendez-vous pour l’avenir.

« L’état de Stefan n’était pas suffisant pour être aux avant-postes », Frédéric Guesdon

Ce dimanche se tenait le quatrième Monument de la saison cycliste qui, exceptionnellement, s’avérait aussi être le dernier. En raison de l’annulation de Paris-Roubaix, programmé la semaine prochaine, le Tour des Flandres figurait comme le dernier grand rendez-vous des coureurs de Classiques en cette année 2020 très spéciale. Sans l’Enfer du Nord en guise de « rattrapage », le Ronde s’en retrouvait d’autant plus important. Après un départ matinal, la bagarre pour l’échappée a d’ailleurs fait rage pendant près de trente minutes avant qu’un groupe de six ne parvienne à s’extraire. Gijs Van Hoecke (CCC), Dimitri Peyskens (Bingoal-Wallonie Bruxelles), Gregor Mühlberger (Bora-hansgrohe), Samuele Battistella (NTT), Danny van Poppel (Circus-Wanty Gobrt) et Fabio Van den Bossche (Sport Vlaanderen Baloise) ont ainsi pu jouir d’une avance de huit minutes avant que le peloton ne commence à se tendre à l’amorce de la deuxième moitié de parcours. Les premiers contres se sont ainsi orchestrés à un peu plus de cent kilomètres de la ligne, et Kevin Geniets ainsi que Valentin Madouas ont tour à tour essayé de se glisser dans des coups. C’est toutefois par l’arrière que la sélection s’est progressivement effectuée, et Stefan Küng, malade, a ainsi été distancé dans le deuxième passage sur le Vieux Quaremont.

« Stefan n’était pas bien vendredi, et même si ça semblait aller mieux depuis hier, il avait un peu le doute ce matin, expliquait Frédéric. On s’était dit « on tente et on verra bien ». On a essayé de rester confiants, mais quand la course a commencé, je lui ai demandé s’il se sentait bien et il m’a répondu non. Il a tenu 200 kilomètres, mais son état n’était pas suffisant pour courir le Tour des Flandres aux avant-postes. Nous avons alors donné quartier libre à Rudy, Valentin et Kevin ». Il restait alors près de cinquante kilomètres à couvrir et l’équipe possédait encore ces trois mêmes cartes dans un premier peloton d’une cinquantaine d’hommes. À la suite de quelques mouvements dans la continuité de l’effrayant Koppenberg, un trio Van Aert-Van der Poel-Alaphilippe s’est fait la malle tandis que Valentin Madouas et Rudy Molard accrochaient un wagon de poursuite. L’aventure n’a toutefois pas duré pour le Rhodanien, victime d’une crevaison au pied du Taieenberg. Son compère breton a donc été le dernier à figurer aux avant-postes, et a même tenté d’opérer la jonction sur le trio en compagnie du vainqueur sortant Alberto Bettiol. Sans succès néanmoins. Le trio de tête s’est ensuite réduit à un duo après la collision d’Alaphilippe contre une moto, et Madouas s’est lui retrouvé à un deuxième échelon, bataillant pour les places d’honneurs. Plutôt à l’aise sur les monts pavés, il n’a d’ailleurs jamais été décroché du groupe de poursuite où figurait le reste des favoris de l’épreuve.

« J’espère revenir pour faire une meilleure performance », Valentin Madouas

Alors que Van der Poel et Van Aert sont allés se disputer la victoire au sprint à Audernarde, le Néerlandais ayant eu le dernier mot, ce sont quinze hommes qui se sont présentés pour la troisième place. Valentin Madouas a tenté de tirer son épingle du jeu, mais il a dû se contenter de la quatorzième position. « Ça fait plaisir d’être à l’avant de la course, mais je suis un peu déçu de ma place au final, confiait-il. Quand on arrive pour la troisième, on espère forcément faire mieux, mais je n’avais plus rien dans les jambes. J’ai essayé d’anticiper un peu le sprint car je savais qu’il y avait encore de grands sprinteurs présents et que la troisième place serait difficilement jouable ». Si le résultat but aurait pu être plus probant, le jeune homme de 24 ans a malgré tout pris du plaisir pour sa première chez les flahutes. « J’ai manqué un peu d’expérience sur cette course, confiait-il, mais pour une découverte, je suis vraiment satisfait. On voit que c’est hyper important de connaitre les chemins et les monts. Il faut être placé au bon endroit au bon moment. On a la chance d’avoir Fred et Martial qui connaissent très bien le parcours et qui nous guident super bien à l’oreillette. J’avais les jambes pour être dans les 5/7 premiers à l’arrivée. C’est plutôt bon signe et j’espère revenir pour faire une meilleure performance ces prochaines années ».

Dans la bouche de Frédéric Guesdon, le bilan de cette ultime Classique de l’année était également plutôt positif. « C’est simplement dommage que Stefan ait été malade, car on avait un collectif très fort, regrettait néanmoins le directeur sportif. Au vu ce qu’il avait montré ces dernières semaines, on pouvait prétendre à la victoire ou du moins à un très bon classement. On est déçus de ce point de vue, mais être malade, ça arrive. La crevaison de Rudy fait partie de la course mais c’est aussi une déception car il était vraiment bien placé. On avait moyen de faire beaucoup mieux mais on sait que c’est une course où tout peut arriver. Nous avions cinq coureurs qui découvraient le Tour des Flandres, et l’un d’entre eux finit dans le top 15 en arrivant pour la troisième place. Ce n’est pas mal, donc on va dire que ça reste satisfaisant. Valentin comme Rudy ont bien pris goût à la course. Rudy nous disait depuis un moment qu’il voulait la disputer, et Valentin était prévu depuis le début d’année. En tous les cas, ce n’est pas vraiment une surprise de les voir bien figurer sur cette course. Comme Kevin, ils étaient novices mais s’en sont très bien sortis. C’est encourageant pour la suite ».

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