À l’occasion de l’étape la plus longue de cette édition 2022 de Paris-Nice, Valentin Madouas a remis le couvert. Comme la veille, le Breton s’est immiscé dans l’échappée du jour et a donc récolté la majeure partie des points mis en jeu lors des différentes ascensions répertoriées. Il a de fait accru son avance au classement de la montagne à deux jours du terme de l’épreuve. Quentin Pacher et Olivier Le Gac ont pour leur part terminé dans le peloton aminci arrivé sur les talons du vainqueur Mathieu Burgaudeau.

La seule étape de la « Course au Soleil » franchissant le seuil des deux-cents kilomètres était au menu du jour, ce vendredi. En direction d’Aubagne, le peloton devait s’en coltiner pas moins de deux-cent-treize avec plusieurs ascensions sur la route. Le profil n’apparaissait toutefois pas aussi exigeant que la veille, ce qui laissait présager un scénario quelque peu différent. « Le vent de face était très fort, ce qui réduisait aussi fortement les chances de l’échappée d’aller au bout, exposait Philippe Mauduit. On imaginait très bien que quelques équipes de sprinteurs allaient également faire l’effort de contrôler la course aujourd’hui. Malgré tout, c’était une grosse journée pour asseoir un peu plus la suprématie de Valentin au classement du meilleur grimpeur. Pour lui, c’était intéressant de se glisser dans cette échappée ». Malgré les jambes lourdes de son escapade de la veille, c’est donc ce que le puncheur brestois a fait après une dizaine de kilomètres en compagnie de Sébastien Grignard (Lotto-Soudal), Yevgeniy Fedorov (Astana-Qazaqstan), Johan Jacobs (Movistar), Julius Van den Berg (EF Education-Easypost) et Victor Koretzky (B&B-KTM). « Il me restait un peu d’énergie et l’objectif de l’équipe était vraiment de mettre un coureur devant, reprenait l’intéressé. Mais à six, j’ai tout de suite compris que ça allait être compliqué, surtout quand j’ai senti ce très très fort vent de face. C’était une journée vraiment difficile ».

« Il a pris une belle option », Philippe Mauduit

Qui plus est, le peloton n’a pas franchement voulu jouer ce vendredi, ne laissant l’écart croitre qu’à cinq minutes, avant de le ramener à trois au passage à la mi-course. L’entreprise des attaquants a logiquement pris du plomb dans l’aile, mais le coureur de la Groupama-FDJ a pu passer les quatre premières difficultés de la journée en tête. « Je me suis fait plaisir à l’avant, c’est le principal, disait encore Valentin. Ça m’a permis de marquer quelques points et d’au moins le consolider en vue de l’étape de samedi ». Valentin Madouas s’est écarté au pied du Col de l’Espigoulier, dernière difficulté du jour, alors que le reste de l’échappée était revue au sommet. Au soir de cette sixième étape, il cumule quarante-quatre points au classement de la montagne, soit vingt-quatre de plus que son premier poursuivant. « Il a fait le plein de points, et même si ce n’est pas gagné mathématiquement, il a pris une belle option », ajoutait Philippe Mauduit. Dans le final du jour, les équipes de sprinteurs ont tenté de contrôler les diverses velléités au sein d’un peloton aminci, mais Olivier Le Gac a crânement tenté sa chance dans la courte montée de Lascours, à simplement neuf kilomètres de la ligne. « On avait tous envie de tenter dans le final, complétait Philippe. Ça se joue finalement à une fraction de seconde. Quand Olivier sort, Laporte fait l’effort de prendre sa roue et ne le relaie pas. Ça temporise un petit peu, et Burgaudeau arrive de l’arrière et les passe en injection. C’était alors compliqué de se relancer dans la pente, et personne n’a d’ailleurs pu le suivre car ils avaient perdu trop de vitesse. Il faut aussi de la réussite dans le timing des attaques, ça ne se joue pas à grand-chose, et aujourd’hui c’est Burgaudeau qui a réussi à conclure ».

Le jeune Français a résisté jusqu’aux derniers mètres face au peloton qui a échoué sur ses talons. Quentin Pacher, également auteur d’une attaque dans les derniers instants, a terminé dans le groupe principal en compagnie d’Olivier Le Gac. Se profilent désormais les deux étapes les plus accidentées de Paris-Nice. « Nos blessés ne sont pas complètement remis mais les autres vont bien et il faut qu’ils profitent de leur forme pour s’exprimer sur ce Paris-Nice, ajoutait Philippe. Avec un chouia de réussite, on peut réussir quelque chose de chouette ». « On a de belles cartes et on va essayer de faire une bonne étape demain, certifiait Valentin. On a envie d’être acteurs comme on l’a été ces deux derniers jours ». Ce samedi, c’est une véritable arrivée au sommet, au Col du Turini (15 km à 7%), qui décidera du vainqueur. « C’est la composition de l’échappée qui nous fera dire si elle a une chance, ponctuait Philippe. Je dirais que c’est du 50/50, et on retentera assurément ».

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