Le périple franc-comtois se poursuit de belle manière pour l’Équipe cycliste Groupama-FDJ. Au lendemain de la cinquième place de Thibaut Pinot sur la Classic Grand Besançon Doubs, le final accidenté du Tour du Jura a ce samedi permis à Valentin Madouas et David Gaudu de jouer les tous premiers rôles. Dans un sprint en très petit comité, le premier cité a finalement hérité de la troisième place du jour tandis que son compère breton a complété le top-5 à Lons-le-Saunier. Demain, le Tour du Doubs viendra conclure ce triptyque dans l’Est de l’hexagone.

« Je n’ai pas calculé », David Gaudu

Après une solide entrée en matière dans les environs de Besançon vendredi, Thibaut Pinot, David Gaudu, Valentin Madouas et leurs compères avaient rendez-vous une petite centaine de kilomètres plus au sud pour le Tour du Jura. Un tracé casse-pattes, sans réelle portion plate, y attendait le peloton, et les grandes manœuvres ont d’ailleurs commencé de bonne heure ce samedi. « Dès le départ, nos coureurs étaient très vigilants, rapportait Sébastien Joly. Dans la première ascension, ils se sont retrouvés à cinq dans un gros groupe, ce qui montrait déjà une certaine détermination ». Valentin Madouas relatait ce coup de force dans la côte de la Beaume, après une vingtaine de kilomètres : « Le but était surtout de durcir, mais on a réussi à piéger Benoît Cosnefroy qu’on savait être l’homme à battre aujourd’hui. On est parti sans lui mais les autres équipes ne nous ont malheureusement pas aidé. C’est difficile à comprendre… En tout cas, on ne s’est pas entendu devant et le coup n’a pas marché. Néanmoins, ce sont des courses comme je les aime : avec beaucoup de rythme et à l’usure. Dans le final, on sent alors que les organismes sont fatigués et c’est là où j’arrive à être le plus performant. Pour moi, ce n’était pas plus mal ». Il n’empêche, le peloton s’est bien reformé et n’a d’ailleurs laissé filer personne avant le kilomètre 65. Delio Fernandez (Delko), Kenny Molly (Bingoal-Pauwels Sauces-WB), Alexis Guérin, Colin Chris Stüssi (Team Vorarlberg), Andrea Di Renzo (Vini Zabu), Alexandre Geniez (TotalEnergies) et Pierre Rolland (B&B Hôtels p/b KTM) ont alors pu former l’échappée du jour.

Le peloton a levé le pied un moment, permis à l’écart de grimper à hauteur de cinq minutes, avant d’enfin entamer la poursuite. Au sommet de la dernière difficulté répertoriée du jour, à trente-cinq kilomètres de l’arrivée, l’écart était réduit à deux minutes mais plusieurs bosses figuraient encore au programme. Dès la suivante, située à environ vingt-cinq kilomètres de la ligne, David Gaudu a d’ailleurs initié un contre au sein du peloton. « Je n’avais pas forcément de bonnes sensations hier, et même si le parcours n’était pas parfait pour nous aujourd’hui, on avait un peu à cœur de se racheter, disait le Breton. J’ai eu peur d’en avoir trop mis dès le départ. J’étais un peu cuit au bout de cent kilomètres, mais je pense que c’était un peu le cas de tout le monde. Les sensations sont revenues dans le final, et comme je pensais être le moins fort de l’équipe, j’ai relancé. À ce moment-là, j’ai vu que ça répondait vraiment très bien et je n’ai pas calculé. Je me suis dit qu’il valait mieux prendre de l’avance sur les favoris ». En compagnie de Simone Velasco (Gazprom-RusVelo), Sebastian Schöneberger (B&B Hôtels p/b KTM) et Aurélien Paret-Peintre (AG2R-Citroën), le jeune grimpeur a d’abord établi la jonction avec les rescapés de l’échappée matinale avant de s’isoler en compagnie des mêmes Velasco et Schöneberger dans les dix derniers kilomètres. Il a ainsi pu attaquer la côte de Montciel (1km à 6,5%) avec une petite avance sur le peloton.

« On espérait clairement mieux », Valentin Madouas

De celui-ci a finalement surgi Benoît Cosnefroy, qui a établi la jonction avec le trio de tête. Valentin Madouas profitait lui de la côte de Mancy (500m à 10%), dans la foulée pour rejoindre les devants. « Je suis vraiment déçu du scénario de course car j’ai été complètement serré au pied de la première des deux montées du final, expliquait le Breton. J’ai été complètement arrêté et je n’ai malheureusement pas pu accompagner Benoit. Je me suis alors réservé pour la dernière ascension et j’ai réussi à rentrer assez facilement sur le groupe de David ». À quatre kilomètres du but, le Brestois a ainsi rejoint son coéquipier, Cosnefroy et Velasco, tandis que Quintana opérait la jonction dans la descente vers Lons-le-Saunier. Comme la veille, c’est alors un sprint à cinq qui s’est profilé. « J’étais déjà devant depuis vingt bornes et Valentin avait déjà battu Benoît au sprint, indiquait David. Il fallait lui faire confiance. De plus, il a énormément travaillé pour moi pendant le Tour. C’est un juste retour des choses. Et il était aussi plus frais ». « Le sprint final était technique, Benoît était très puissant, et je n’ai rien pu faire pour le battre, concédait Valentin, finalement troisième derrière le Normand et Velasco. Je pense que le plus fort a gagné, mais j’aurais voulu jouer un peu plus avec lui dans la dernière difficulté. C’est un podium, c’est déjà ça, mais on espérait clairement mieux ».

David Gaudu s’est lui emparé de la cinquième place de l’épreuve pour son troisième jour de compétition depuis les Jeux olympiques. « On a couru comme il fallait, on n’a pas de regrets à nourrir, on est juste tombés sur plus fort au sprint », disait-il. « Le bilan, même s’il n’y a pas la victoire au bout, est quand même plutôt bon dans le sens où le plan de départ a été respecté en dynamitant le final, ajoutait Sébastien Joly. On a pu compter sur David et Valentin. Thibaut n’était pas très loin non plus. Au niveau collectif, c’est bien. Il nous reste encore une journée demain, sur le Tour du Doubs, pour concrétiser ». Les troupes sont en tous les cas motivées. « On a un gros collectif, soulignait Valentin. Demain, l’objectif sera d’être encore en surnombre, et de courir juste. On fera le maximum pour décrocher la victoire ». Et David de ponctuer : « Il va d’abord falloir récupérer car le Tour du Doubs s’annonce très difficile. Si on court bien et qu’on a encore les jambes, c’est celle qui nous convient le plus. Ça peut me correspondre, mais il y aura encore des clients ! »

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