Le Critérium du Dauphiné a pris fin ce dimanche aux Gets, après 147 kilomètres jalonnés de plusieurs cols. Pour autant, aucune différence ne s’est établie parmi les grands favoris du classement général, qui en ont terminé roue dans roue malgré l’ascension de Joux-Plane. À l’arrivée, où Mark Padun a de nouveau triomphé, David Gaudu a pris la cinquième place, assurant ainsi son top-10 au classement général (9e) et le maillot blanc. Mais le Breton a surtout envoyé de bons signaux à trois semaines du Tour de France.

« On avait presque tous le même niveau », David Gaudu

Sur la carte, le dessert du Critérium du Dauphiné ce dimanche apparaissait des plus appétissants. Avec plus de 4000 mètres de dénivelé répartis sur 147 kilomètres, à travers quelques fameuses ascensions telles que le col des Aravis, le col de la Colombière et le col de Joux-Plane, le terrain semblait propice à une course débridée. Dès les premiers instants, un groupe s’est d’ailleurs dégagé dans la côte d’Esserts-Blay, et Valentin Madouas prenait place dans cette échappée d’une vingtaine d’unités. Une échappée qui a pu prendre jusqu’à cinq minutes d’avance avant que la formation Ineos du maillot jaune ne vienne réguler l’écart. « On voulait mettre quelqu’un devant, notamment Valentin ou Bruno, pour avoir un appui dans le final, expliquait Thierry Bricaud. L’échappée n’a toutefois pas pris assez de temps et il n’a pas manqué grand-chose à Valentin pour se retrouver dans le final avec David. Quoiqu’il en soit, ça lui a donné de la confiance pour la suite et c’était une bonne journée pour lui ». Au pied du col de Joux-Plane (11,5 km à 8,5%), après une centaine de kilomètres de course et trois belles ascensions déjà franchies, l’échappée ne comptait plus que 2’30 d’avance sur le peloton. Mark Padun, encore lui, s’est alors extirpé en solitaire en tête et n’a plus été revu.

Au sein du peloton maillot jaune, l’allure s’est progressivement accélérée, quelques seconds couteaux ont tenté d’anticiper, mais la sélection s’est surtout effectuée par l’arrière. « Ineos possède une grosse force collective, on savait qu’ils allaient contrôler et verrouiller jusque dans Joux-Plane, affirmait Thierry. La course s’est un peu décantée ensuite, mais face à une équipe aussi solide qu’Ineos, il était compliqué de déstabiliser Porte. Ce n’était d’ailleurs pas à David de le faire. On attendait plutôt que ça éclate un peu pour contrer, mais il n’y a pas eu de gros mouvements de course ». Aux premières loges, paré de son maillot blanc, le grimpeur breton apportait aussi son ressenti : « C’est toujours difficile de manœuvrer quand se profile un tel final, en faux plat montant. Puis, on sait qu’Ineos est très forte pour défendre un maillot. On a vu des Kruijswijk et Quintana attaquer, mais ils sont rentrés dans le rang assez vite. Je pensais que Movistar allait durcir encore un peu plus dans la montée, mais une fois arrivés dans les 2-3 derniers kilomètres de Joux-Plane, tout le monde avait l’air bien occupé. Je pense qu’on avait presque tous le même niveau dans cette ascension. Il était donc quasiment impossible de faire des différences ».

« David est complètement dans le match », Thierry Bricaud

À l’approche du sommet, Valentin Madouas a ainsi été récupéré par un groupe maillot jaune très réduit, avant de le laisser filer à environ un kilomètres du sommet. David Gaudu a lui bien répondu aux offensives avant la bascule, puis s’est de nouveau montré attentif dans la montée roulante vers les Gets, où aucune différence ne s’est finalement opérée parmi les meilleurs. Derrière trois échappés et Ben O’Connor, David Gaudu a finalement réglé le groupe des favoris pour la cinquième place, consolidant par ailleurs sa neuvième place au général et son maillot blanc de meilleur jeune. « Je suis satisfait, disait-il. La place au classement général final ne veut pas tout dire. Le plus important est que les jambes ont répondu hier en étant offensif, et de nouveau aujourd’hui. C’est rassurant de jouer devant. En haut de Joux Plane, on n’est plus qu’une petite dizaine. Je suis content des sensations sur les deux derniers jours. C’est très encourageant. Le Dauphiné était un point de passage pour le Tour. On est arrivés sans trop savoir comment j’allais être. On voulait prendre les étapes au jour le jour, et je n’étais pas forcément au mieux au début. Finalement, j’ai répondu présent ces deux derniers jours et c’est toujours plaisant de finir avec un maillot distinctif ».

Au moment d’établir un bilan de l’épreuve, Thierry Bricaud apparaissait également des plus positifs. « C’est une semaine hyper satisfaisante, qui valide son bon stage en altitude, assurait-il. On sait que David n’était pas à 100% au départ. Malgré tout, il est quand même bien là et va continuer à monter en puissance. Ce sont les bons enseignements de la semaine. David est complètement dans le match. On remarque aussi que lorsqu’un leader marche bien, il tire tous ses coéquipiers vers le haut. On sent qu’il y a une vraie dynamique autour de lui et c’est intéressant pour la suite ».