En direction de Lausanne ce samedi, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a vécu une huitième étape du Tour de France presque tranquille. Une chute massive en début de course a d’abord retardé David Gaudu parmi d’autres, puis Thibaut Pinot a vécu une double infortune à cinquante kilomètres de l’arrivée, mais rien de grave au bout du compte. Le leader breton a finalement parfaitement accompagné les meilleurs dans l’arrivée punchy du jour et demeure cinquième du général avant les premiers massifs alpestres de dimanche.

Le peloton du Tour s’en allait franchir une nouvelle frontière ce samedi, cette fois-ci du côté de la Suisse. Depuis Dôle dans le Jura, 186 kilomètres étaient ainsi à parcourir pour rejoindre le Stade Olympique de Lausanne, situé au sommet d’une côte explosive. Le parcours accidenté proposé ce jour laissait entrevoir une opportunité pour l’échappée, mais celle-ci fût tuée dans l’œuf en raison d’une chute massive dans les dix premiers kilomètres. Coupé en deux, le peloton a dès lors pris son temps pour se reconstituer, et David Gaudu et Antoine Duchesne, légèrement tombés, faisaient notamment partie des coureurs impliqués. « Je chute comme les autres, racontait le Breton. Je freine, je m’arrête et je me fais rentrer dedans ce coup-ci. Je n’ai pas pu faire grand-chose. C’est comme ça, mais plus de peur que de mal. Je n’ai pas de douleur, pas de plaie, c’est le principal ». Le leader de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a ainsi récupéré sa place dans le paquet, et trois hommes ont entre-temps profité de ce cafouillage pour mettre à profit le petit avantage qu’il s’était construit : Mattia Cattaneo (Quick Step-Alpha Vinyl), Frederik Frison (Lotto-Soudal) et Fred Wright (Bahrain-Victorious). Ils ont donc été les seuls fuyards du jour, et le peloton s’est de fait immédiatement organisé en poursuite par l’intermédiaire des formations Jumbo-Visma et BikeExchange-Jayco.

« Si cela devait être notre journée un peu pourrie… », David Gaudu

Alors, la journée s’est déroulée sur un rythme assez monotone. « Ce ne sont pas des journées faciles à gérer, insistait David. On sait que l’échappée peut aller au bout, qu’il est presque impossible de battre Van Aert sur ce type d’arrivée, alors on se permet de relâcher un peu la pression car on en a forcément besoin. On essaie de rester concentrés mais ce sont des journées compliquées. Du coup, les passer à 95% sans encombre et sans perdre de temps, c’est déjà pas mal ». Après une vive accélération dans les soixante derniers kilomètres, le peloton est entré dans Lausanne avec un peu moins de trente secondes sur le dernier survivant de l’échappée, Fred Wright. La bagarre a de nouveau été rude pour aborder la côte finale (5km à 4,5%) en bonne position. « Ça a été compliqué car le final, avant la bosse, était encore très dangereux aujourd’hui, indiquait Philippe Mauduit. Les gars se sont un peu perdus à 7-8 kilomètres de l’arrivée, mais ils ont finalement réussi à replacer David dans les 15-20 premiers et ça a suffi pour qu’il franchisse la ligne dans de bonnes conditions ». Une trentaine de coureurs ont émergé dans le dernier kilomètre et David Gaudu a sereinement pris la douzième place du jour, dans un sprint remporté par Wout Van Aert. Il demeure donc ce samedi cinquième du général, à 1’35 de Tadej Pogacar.

« Aujourd’hui le principal était de ne pas perdre de temps, déclarait David. Le point noir est la chute, mais un Tour de France sans chute, c’est compliqué. Si cela devait être notre journée un peu pourrie du Tour, car il y en a toujours une, franchement je signe direct. On ne perd pas de temps, il n’y pas de bobo, et tout le monde était à son niveau ». « C’était une journée bien stressante, comme toutes les journées du Tour de France en fait, signifiait Philippe. Même si ce n’est pas forcément apparu dans les retransmissions télévisuelles, il y avait encore de la tension aujourd’hui dans le peloton. Ça aurait pu être une journée ‘’cata’’ mais on s’en sort très bien et on en est contents ». Thibaut Pinot a lui connu deux mésaventures pour le prix d’une avant la dernière heure de course. D’abord victime d’une légère chute en montée, il a ensuite pris de plein fouet la musette tendue par un assistant d’une équipe adverse. Il a par la suite recollé au peloton, avant de se relever dans la dernière côte. « C’était une journée compliquée, les sensations n’étaient pas top, mais ce sont des journées qu’il faut passer sur le Tour de France, tranchait le Franc-Comtois. J’espère qu’il y aura des jours meilleurs. J’ai hâte d’arriver dans les Alpes, de retrouver des bonnes sensations et de prendre un peu plus de plaisir sur le vélo ». Les coureurs se rendront justement dès demain dans les Alpes, avec une arrivée prévue à Châtel après l’ascension du Col de la Croix et du Pas de Morgins.

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