Ce mercredi 12 mai restera comme un jour symbolique dans la carrière d’Attila Valter. À l’occasion de la cinquième étape du Giro 2021, remportée au sprint par Caleb Ewan, le coureur hongrois de 22 ans a pu exhiber son maillot blanc de meilleur jeune tout au long des 177 kilomètres menant à Cattolica, sur la rive adriatique. Demain, il tentera de s’accrocher le plus possible à sa tunique dans l’ascension finale d’Ascoli Piceno.

« Tout le monde est devenu fou », Attila Valter

Pour sa première avec la « maglia bianca » sur les épaules, Attila Valter n’a pas connu une journée des plus traditionnelles, ce mercredi, à  travers un parcours entièrement dessiné en Émilie-Romagne, et quasi-complètement en ligne droite. Seuls deux hommes, à savoir Filippo Tagliani (Androni-Sidermec) et Umberto Marengo (Bardiani-CSF) sont certes sortis dès le kilomètre 0 dans cette étape destinée aux sprinteurs. Toutefois, le duo a été revu avant même la mi-course. Soit à cent kilomètres de l’arrivée. La conséquence à un sprint intermédiaire très disputé par le peloton, mais aussi à une tension accrue à ce moment de la course. « Comme toutes les journées où la météo est très incertaine, la course était un peu mouvementée aujourd’hui, exposait Philippe Mauduit. On s’en doutait au départ car beaucoup de sites météorologiques donnaient des prévisions radicalement différentes. Et quand les météorologues ne savent pas vraiment ce qu’il va se passer, ça donne souvent lieu à des journées imprévisibles. Cela ajoute de la nervosité dans le peloton. Quand le vent se calme, tout le monde récupère, et quand le vent se remet à souffler, tout le monde s’agite ».

Trente kilomètres après le regroupement général, Simon Pellaud (Androni-Sidermec) et Davide Gabburo (Bardiani-CSF) sont repartis de l’avant pour animer l’étape mais les équipes de sprinteurs les ont constamment maintenus à portée de fusil. Au sein du peloton, le maillot blanc a lui tenté de profiter de chaque moment d’apaisement. « J’ai savouré, du moins sur les quarante premiers kilomètres, résumait Attila. Ça allait vraiment tranquille avec seulement deux gars devant. Mais ensuite, il y a eu un tout petit peu de vent, et subitement tout le monde est devenu fou ! C’était vraiment chaotique. Certes, la puissance moyenne de la journée est plus faible qu’une journée de récupération d’un coureur professionnel, mais mentalement c’était très fatiguant, surtout dans le final avec toutes ces chutes. Dans les cinquante derniers kilomètres, on avait l’impression d’être constamment dans les cinq derniers ! Au final, je ne pense pas que c’était une journée si facile ». Dans les derniers kilomètres, plusieurs prétendants au classement général sont ainsi allés au sol et Mikel Landa a même été contraint de quitter la course.

« Attila est décidé à se battre », Philippe Mauduit

Attila Valter et l’ensemble de ses collègues ont pour leur part terminé dans le peloton réglé par Caleb Ewan pour la victoire. « Dans toutes les phases importantes de la course, ils étaient bien présents devant, constatait Philippe. Quand le moment le permettait, ils pouvaient aussi récupérer au milieu ou à l’arrière du peloton. En tous les cas, ils ont super bien géré la journée et ils ont fait ce qu’il fallait quand il le fallait ». « Ce ne sont pas mes journées préférées, mais au moins les jambes seront à coup sûr meilleures demain qu’elles ne l’étaient aujourd’hui », complétait le jeune Hongrois. Il en aura bien besoin jeudi en prévision du premier véritable col du Giro, à Ascoli Piceno (15,5 km à 6%). Désormais quatrième du général, Attila Valter ne compte qu’une vingtaine de secondes d’avance sur ses premiers concurrents au maillot blanc. « Je suis super content de le garder un jour de plus et je ferai de mon mieux demain également pour essayer de le défendre, commentait-il. Je sais que ce ne sera pas facile face à ce plateau, mais je suis déjà content de l’avoir porté ». « Ce n’est pas non plus impossible qu’il réussisse à s’accrocher à ce maillot, ponctuait Philippe. Cela dépendra aussi du déroulement de la course. Il y a un petit espoir, et il est décidé à se battre ». 

Aucun commentaire