À l’occasion de la deuxième étape la plus longue du Giro 2021 ce jeudi, entre Sienne et Bagno di Romagna, l’échappée a eu gain de cause et l’Italien Andrea Vendrame s’est imposé. Le peloton maillot rose a lui passé la ligne près de dix minutes plus tard, avec Attila Valter et Matteo Badilatti en son sein. Au soir de ce douzième acte, le jeune Hongrois pointe au douzième rang du général alors que les sprinteurs sont attendus sur le devant de la scène, vendredi, à Vérone.

Mercredi, l’échappée décisive incluant Simon Guglielmi s’était détachée de bonne heure en direction de Montalcino. Aujourd’hui, la donne a été bien différente au départ de Sienne. La tension était même palpable à l’approche du kilomètre 0, et certains coureurs jouaient déjà des coudes pour tenter leur va-tout dès le baisser de drapeau. Celui-ci est intervenu à 11h38, et la bagarre, âpre, s’est alors étendue pendant plus d’une heure avant qu’un groupe ne parvienne à se détacher. C’est au passage de Florence, berceau de la Renaissance, que l’échappée a ainsi vu le jour.  « Le départ a été rapide et difficile, relatait Philippe Mauduit. L’échappée a mis plus de soixante kilomètres à se dégager, c’était vraiment compliqué de la prendre aujourd’hui. Rudy et Seb ont pas mal tenté, mais ça leur est passé sous le nez. Rudy s’est un moment retrouvé dans un groupe en poursuite derrière cinq leaders. Ce groupe s’est fait reprendre, et c’est le prochain contre qui a réussi à revenir et à faire la différence. C’est évidemment dommage, mais ça fait partie de notre sport. Il n’y a rien à leur reprocher, ils ont essayé. Ça n’a pas marché aujourd’hui, mais depuis le départ du Giro, c’est la première fois qu’on manque une échappée qu’on souhaite intégrer. Ça ne peut pas le faire à chaque fois… »

« Ne pas se faire piéger bêtement », Philippe Mauduit

Seize coureurs ont alors pris le large, et le mieux classé étant pointé à vingt minutes du maillot rose Egan Bernal, l’équipe Ineos a réellement lâché du lest. L’avance a dans un premier temps atteint les cinq minutes mais elle a ensuite passé la barre des dix minutes, si bien que l’issue du jour ne souffrait plus d’aucun doute. « À partir du moment où on a compris que l’échappée irait au bout, nous n’avions plus grand-chose à jouer et il n’y avait rien à faire si ce n’est être vigilant dans le final, indiquait Philippe Mauduit. Il ne fallait pas se faire piéger bêtement, et s’assurer de finir dans le même temps que le maillot rose. C’est ce qu’on a réussi à faire, et Matteo a escorté Attila jusqu’à l’arrivée aujourd’hui ». En tête de course, Andrea Vendrame a lui réglé Christopher Hamilton pour la victoire d’étape. Parmi les favoris, Vincenzo Nibali a bien tenté de s’extirper, à la fois dans l’ultime ascension et dans l’ultime descente, mais l’Italien n’a finalement repris que sept secondes sur le groupe maillot rose… Au classement général, il demeure d’ailleurs ce jeudi soir derrière Attila Valter, qui pointe désormais au douzième rang à la suite de l’abandon de Marc Soler en début de journée.

Demain, près de 200 kilomètres entièrement plats seront au programme des coureurs entre Ravenne et Vérone. « Il y a de très fortes chances que ce soit un sprint mais la météo devrait être capricieuse, il faudra rester vigilant », ponctuait Philippe Mauduit.