Au lendemain de la tragique disparition de l’un des siens, Gino Mäder, et d’une brève étape sous forme de cortège en sa mémoire, le peloton a disputé l’intégralité du kilométrage prévu lors du septième acte ce samedi. En revanche, la course à proprement parler n’a véritablement débuté qu’à vingt-cinq kilomètres de l’arrivée, instant où les temps ont été gelés en vue du général. Remco Evenepoel s’est imposé en solitaire et Romain Grégoire a pris la septième place.

C’est le cœur lourd que le peloton a donc repris la route ce samedi, un jour à peine après être entré en deuil. Ils n’étaient en revanche plus que 117 coureurs en lice au départ de Tübach, après le retrait de certaines équipes consécutif au drame de la veille, ou bien à la décision personnelle de certains de ne pas repartir. L’Équipe cycliste Groupama-FDJ, dans un communiqué, indiquait ainsi : « Nous avons écouté, discuté avec tous nos coureurs un à un. Certains ne prendront pas le départ aujourd’hui, d’autres vont continuer : nous accompagnons chaque coureur dans sa décision dans ce moment difficile pour toute la famille cycliste ». Stefan Küng, Arnaud Démare et Miles Scotson ont alors quitté l’épreuve, Michael Storer, Romain Grégoire, Sam Watson et Quentin Pacher décidant pour leur part de poursuivre. Au total, trente-sept coureurs se sont retirés ce samedi matin. Plus tard, la course a pu démarrer, mais sans coup d’éclat. « C’était une étape assez particulière au vu de la configuration, confiait Sébastien Joly. Un compromis a été naturellement trouvé et c’était une bonne chose. Trek-Segafredo, l’équipe du leader, a pris la course en main et il n’y a pas eu d’attaques. Il y a eu une sorte d’accord à ce niveau-là ».

C’est donc ensemble et sur un tempo modéré que les coureurs du Tour de Suisse ont couvert les 160 premiers kilomètres de la journée. « Le final était également particulier car les temps pour le général étaient bloqués à vingt-cinq kilomètres de l’arrivée, ajoutait Sébastien. Certains se sont relevés, d’autres se sont remis dans le match. De notre côté, Romain a réussi à bien se remettre dedans et faisait même partie d’un groupe d’une douzaine de coureurs au sommet de la dernière bosse ». À l’issue de la dernière côte, à une quinzaine de kilomètres du terme, le champion du monde Remco Evenepoel s’est extirpé en solitaire et s’est plus tard octroyé la victoire, en l’honneur de Gino Mäder. Au sein d’un petit peloton de chasse, Romain Grégoire a disputé le sprint et obtenu la septième place du jour. « C’est bien de réussir, malgré tout, à se remettre dans le sport », soufflait Sébastien. Dimanche, vingt-cinq kilomètres vallonnés en forme de contre-la-montre individuel seront à parcourir pour venir à bout de l’épreuve helvète.

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