Une entame presque parfaite

L’étape d’ouverture du Tour de l’Algarve a accouché d’un final très tendu ce mercredi, en direction de Lagos. Chutes et bordures ont mouvementé la dernière heure de course, et si l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a parfaitement protégé David Gaudu à l’avant du peloton, Lars van den Berg a en revanche été victime d’une chute à une dizaine de kilomètres de la ligne. Il a tout de même rejoint l’arrivée, où son leader a terminé dans le temps de Fabio Jakobsen, victorieux d’un sprint en comité réduit.

La journée avait débuté de manière plutôt paisible du côté de Portimão. Il avait certes fallu une quinzaine de kilomètres pour voir l’échappée du jour se démarquer, mais Asier Etxeberria (Euskaltel-Euskadi), Fábio Oliveira (ABTF-Feirense), Hugo Nunes (Rádio Popular-Paredes-Boavista) ainsi que João Matias (Tavfer-Mortágua-Ovos Matinados) ont ensuite été aisément muselés par les nombreuses équipes de sprinteurs présentes dans le sud du Portugal. Leur avantage maximal, d’environ trois minutes, a été maintenu pendant une bonne partie de l’étape. La décrue a commencé à s’opérer peu après la mi-course alors que l’Équipe cycliste Groupama-FDJ venait tranquillement se repositionner aux avant-postes du peloton. « C’était assez calme en début d’étape, mais on avait vu que le vent pouvait jouer un rôle dans les quarante derniers kilomètres, indiquait Olivier Le Gac. C’était tendu, tout le monde était un peu stressé. Et étant donné qu’il n’y avait pas eu beaucoup de course auparavant, tout le monde était frais. On s’est tous bien placés et Lars en particulier a fait un gros boulot ». « On savait qu’il y avait du vent au kilomètre 158, c’est devenu nerveux, il y a eu une chute, un coup de bordure et ça a décanté la course, complétait Frédéric Guesdon. Dans le premier peloton, on en avait cinq ». À l’entrée dans la dernière heure de course, David Gaudu s’est ainsi retrouvé en position idéale avec ses coéquipiers. « On était bien placés, donc on était devant », résumait Olivier.

« L’essentiel, c’est que David soit devant », Olivier Le Gac

Le peloton s’est emballé l’espace de quelques minutes, a repris les échappés matinaux, avant de temporiser et d’observer le retour des coureurs attardés. « On a changé de direction, on a repris le vent de face et tout s’est regroupé, expliquait Frédéric. Puis, à douze kilomètres, on a traversé un petit village, ça s’est de nouveau excité et il y a eu une autre chute dans laquelle Lars a été pris. Ça a scindé le peloton, et cette fois, ce n’est pas rentré ». « On a pu passer avec David », racontait Olivier. Les deux hommes ont alors accompagné un petit peloton d’une trentaine d’unités jusqu’à la ligne, à toute vitesse. Fabio Jakobsen a enlevé l’emballage final quand David Gaudu et Olivier Le Gac franchissaient la ligne dans le même temps, en 17^e et 21^e positions. « On n’avait pas de sprinteur donc on voulait essayer de faire quelque chose dans le final, mais on savait aussi que ça pouvait bordurer avant et qu’il fallait donc être vigilant, commentait Frédéric. On voulait tenter avec Fabian ou Stefan au cas où, tout en s’occupant de David, mais ils ont été retardés par la chute ». « On avait pensé faire le sprint avec Fabian, confirmait Olivier, mais le point positif, et l’essentiel, c’est bien que David soit dans le premier groupe. On a l’opportunité de faire un beau général avec lui. Pour ma part, j’étais plutôt dans mon élément aujourd’hui. J’espère avoir de bonnes sensations dans les jours à venir et on va tous s’appliquer pour David ».

Lars van den Berg, arrivé un peu plus tard, devrait lui aussi retrouver son poste d’équipier ces prochains jours malgré une vilaine chute et des plaies multiples sur tout le côté droit. « Il est un peu amoché, mais il ne semble pas y avoir de fracture. Logiquement ça devrait aller », clarifiait Frédéric. Ce jeudi, les coureurs prendront la direction du désormais connu Alto da Foia (7,7 km à 6%) qui viendra conclure un final accidenté. « C’est une arrivée au sommet, je ne sais pas si ce sera assez dur pour David, mais c’est très bien pour lancer la saison, concluait Frédéric Guesdon. David connaît cette montée, il l’a faite dans sa première année pro. Je pense qu’il marche bien et qu’il a la possibilité de faire un bon résultat. Les non-grimpeurs devront faire en sorte de le placer avant l’avant-dernière bosse qui devrait faire un écrémage, puis il fera sa montée ».