Arnaud Démare et ses coéquipiers avaient soif de revanche. Écartés par les chutes lors de la première étape du Tour de Burgos, ils ont admirablement relevé la tête ce mercredi, lors du second acte, en dominant nettement l’approche du sprint. Parfaitement placé avant le dernier virage, à 250 mètres, le sprinteur de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a seulement été devancé sur la ligne par Fernando Gaviria, sorti avec plus de vitesse de l’ultime courbe. Arnaud Démare se contente d’une deuxième place, malgré tout très encourageante pour lui et son train. Toujours pointé à huit secondes du leader Felix Großschartner, David Gaudu est attendu demain au Picón Blanco pour la première arrivée au sommet de l’épreuve.

« Ça s’est passé quasiment comme on le souhaitait », Frédéric Guesdon

Malgré les quelques chutes de la veille, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ était bien au complet ce mercredi au départ de la deuxième étape du Tour de Burgos. Surtout, chacun a pu profiter d’un début d’étape relativement calme lors duquel se sont facilement extirpés cinq fuyards, à savoir Joel Nicolau (Caja Rural), Angel Fuentes (Burgos-BH), Alessandro Fedeli (Nippo Delko One Provence), Riccardo Verza (Kometa Xstra) et Francisco Galvan (Kern Pharma). « Il y avait un coureur assez bien placé au général donc l’équipe du leader ne comptait pas les laisser prendre trop de champ, expliquait Frédéric Guesdon après-coup. Bora-hansgrohe a roulé et ça nous arrangeait bien ». L’écart a ainsi été maintenu à quatre minutes pendant plusieurs dizaines de kilomètres avant que « quelques équipes de sprinteurs viennent apporter leur aide dans la deuxième partie de course ». « On est, pour notre part, venu donner un coup de main à 30 kilomètres de l’arrivée, poursuit Fred, mais ça n’a pas duré longtemps puisque ça s’est un peu emballé par la suite ».

Revue peu après le premier passage sur la ligne, effectué à 23 kilomètres du but, l’échappée a dès lors laisser les équipes de leaders et sprinteurs jouer des coudes sur de routes quelques peu étroites, et dans l’ultime butte de la journée.  « On savait qu’il ne fallait pas basculer trop loin, car l’arrivée allait ensuite se présenter assez vite avec la descente. Il y avait des endroits un peu dangereux et les gars ont fait ce qu’il fallait », reprend Fred. L’équipe a ensuite patienté jusqu’aux trois kilomètres avant de fournir son effort. « Ça s’est passé quasiment comme on le souhaitait, résumait Fred. Kono a mis le train en marche, puis il y a eu Miles, Ramon, et Jacopo, qui devait virer en tête avec Arnaud dans la roue. De ce point de vue, ça s’est bien passé. On a eu la chance de faire ce premier passage sur la ligne, ils connaissaient donc bien le final. Ils savaient qu’il fallait virer en tête et c’est ce qu’ils ont réussi à faire. Malheureusement, Gaviria nous a surpris dans le virage. Il a été impressionnant même s’il a pris beaucoup de risques en faisant l’extérieur comme il l’a fait. Mais c’est passé, et on sait qu’il est adroit ».

« On est forts et c’est ce que je retiens », Arnaud Démare

Sorti du virage avec plus d’élan qu’Arnaud Démare, le Colombien a ensuite conservé sa marge d’avance jusqu’à la ligne, qui s’est finalement présentée assez vite. Auteur du premier podium de l’équipe en compétition internationale depuis la reprise, Arnaud souhaitait ressortir le positif. « Les sentiments sont partagés, disait-il après-coup sur La Chaine L’Equipe. Il y a une petite déception de ne pas l’emporter, au vu du super travail de l’équipe, mais au moins on est dans le match et ça fait plaisir pour une reprise ! On a bien viré mais Gaviria était vraiment très rapide. C’est un filou, il est très habile sur un vélo et il en a profité dans le final. Il était lancé beaucoup plus vite que nous, et le temps de lancer le sprint, c’était déjà trop tard… Néanmoins, toute l’équipe a fait du bon boulot. C’est ce que je retiens. On savait qu’on était bien après notre stage dans les Alpes, mais il fallait encore le mettre en pratique en course. Car c’est la course qui compte. On a pu déborder Deceuninck, Trek… Au niveau du collectif, on est forts et c’est ce que je retiens. C’est rassurant. On a de bonnes jambes et il ne manque pas grand-chose pour l’emporter ».

Sur le même ton, Frédéric Guesdon concluait sur l’étape du jour : « C’est évidemment la victoire qui compte, mais ils ont tous fait un super boulot. On n’a pas grand-chose à se reprocher, il n’y a pas trop de regrets aujourd’hui ». L’équipe fera aussi en sorte de ne pas en avoir demain, au sommet de Picón Blanco (8,5km à 9%), où David Gaudu est attendu pour la première bagarre entre les prétendants au classement général. « David a passé une journée assez tranquille, ça va très bien pour lui, confiait Frédéric. Demain soir, on aura une idée plus claire de ce qu’il sera en mesure de viser sur ce Tour de Burgos. On est quand même assez confiant. L’équipe est bien, il se sent bien également et il n’y a pas de raison que ça se passe mal. Les ‘’jours sans’’ peuvent arriver, mais physiquement, il doit pouvoir jouer avec les meilleurs demain ».

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