L’Équipe cycliste Groupama-FDJ s’est activement mêlée à la bataille lors de la première journée escarpée du Tour de l’Ain. Après plusieurs offensives, c’est finalement Matteo Badilatti qui a réussi à s’extirper avant de jouer la victoire avec cinq autres concurrents. Dans un sprint en comité réduit, le grimpeur suisse s’est octroyé la cinquième place, tandis qu’Olivier Le Gac et Rudy Molard ont terminé dans un peloton très émietté à une vingtaine de secondes. Samedi, Matteo Badilatti prendra le départ de l’ultime étape, vers Lélex Monts-Jura, en tant que sixième du général, à dix secondes du maillot jaune.

« On a été très offensifs », Matteo Badilatti

Plus les jours défilent, et plus les étapes sont courtes sur le Tour de l’Ain. Avant un bouquet final d’à peine 125 kilomètres samedi vers Lélex Monts-Jura, le second acte de l’épreuve hexagonale se déroulait ce vendredi sur tout juste 136 kilomètres accidentés de Lagnieu à Saint-Vulbas. Néanmoins, le départ était plat, ce qui a d’abord permis la formation et le développement d’une petite échappée de deux hommes. Otto Vergaerde (Alpecin-Fenix) et Dylan Kowalski (Xelliss-Roubaix Lille Métropole) ont même cumulé jusqu’à quatre minutes d’avance à l’approche des premiers reliefs du jour. « Au kilomètre 30, on est arrivés au pied des difficultés et l’équipe AG2R-Citroën a vraiment mis en route pour durcir, exposait Franck Pineau. Nous étions bien là, en embuscade. Ça a continué de rouler fort, si bien qu’une cinquantaine de coureurs ont été distancés ». Plusieurs offensives ont fait rage sur le plateau menant au Col du Ballon, dont une incluant Olivier Le Gac. Tout est revenu dans l’ordre, néanmoins, dans la descente menant au pied du Col d’Ordonnaz (6,4 km à 6,3 %). « On a alors durci à notre tour, et c’est ce que je voulais, ajoutait Franck. Les gars ont imprimé un bon rythme, Matteo a pris un long relais et ils se sont bientôt retrouvés à une trentaine, il y en avait un peu de partout. On voulait durcir, non seulement pour faire des efforts, mais aussi pour Rudy, dont les sensations se sont améliorées au fil de la journée ».

À l’approche du sommet, les véritables hostilités ont donc débuté sous l’impulsion de la Groupama-FDJ avec un Rudy Molard très remuant. « On a été très offensifs avec l’équipe, racontait Matteo Badilatti. On a d’abord fait le rythme dans l’avant-dernière ascension, puis au sommet, on a attaqué chacun notre tour. On a essayé d’aller de l’avant, et au final, j’ai réussi à attaquer sur la partie plate précédant la dernière côte ». Le grimpeur helvète est même parvenu à s’isoler l’espace de quelques minutes, avant qu’un quatuor composé de Harm Vanhoucke (Lotto-Soudal), Remy Rochas (Cofidis), Michael Storer (Team DSM) et Georg Steinhauser (Allemagne) ne le rejoigne. Au sommet du Col de Portes, dernière difficulté du jour, situé à 32 kilomètres du but, ce groupe d’attaquants comptait alors une trentaine de secondes d’avance sur un peloton d’une vingtaine d’unités, dont faisaient partie Rudy Molard et Olivier Le Gac. Malgré le travail de quelques équipiers en contre, dans la descente ou sur les douze derniers kilomètres tout plats, le quintette n’a pas été revu. Seul Georg Zimmermann est parvenu à boucher les quinze secondes d’écart dans le final pour venir s’immiscer dans la bataille pour la gagne. « Dans le sprint, je n’étais pas en très bonne position, reprenait Matteo. J’étais dans la roue de Rochas pour lancer le sprint mais la distance était trop courte après le virage et j’ai dû me contenter de la cinquième place ».

« On va remettre ça demain », Franck Pineau

Le même Zimmermann s’est octroyé la victoire alors que Rudy Molard et Olivier Le Gac ont franchi la ligne en 14e et 15e positions vingt-deux secondes plus tard. « Les gars sont contents de leur travail, assurait Franck. On avait un coureur devant, c’était indispensable. Je suis content pour Matteo qui a pu montrer sa valeur, même si le sprint n’est pas son point fort. En tous les cas, tactiquement, on n’a pas fait d’erreurs. On a fait ce qu’il fallait, durci où il le fallait et les gars ont montré qu’ils étaient dans le match ». « C’était une belle journée de vélo, reprenait Matteo. Cette cinquième place est également intéressante en prévision de demain. On essaiera de faire du mieux possible, de s’amuser, d’être offensifs et de jouer devant ». Samedi, la troisième et dernière étape du Tour de l’Ain offrira pas moins de 3000 mètres de dénivelé avec la notable ascension du Col de Menthières. Ce vendredi soir, Matteo Badilatti pointe au sixième rang du général, à dix secondes du maillot jaune Zimmermann. « Ça va lui donner un peu de responsabilités, ce qui peut lui faire du bien, ajoutait Franck. Il a aussi besoin de retrouver de la confiance. Rudy sera en embuscade, tout comme Olivier, qui marche fort. Il faudra saisir les opportunités et aller de l’avant, quitte à prendre un contre. On n’est pas sur une course WorldTour, où ça roule extrêmement vite, donc c’est à nous d’en profiter pour s’exprimer. On est là pour ça. Demain on va remettre ça et j’espère qu’on aura ce grain de folie supplémentaire. Sur ce genre de course, il faut être acteur ».

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