La seconde moitié du Tour de Suisse, réservée aux grimpeurs, a débuté ce jeudi entre Gstaad et Leukerbad. Matteo Badilatti a ainsi retrouvé un terrain qu’il apprécie davantage, et il s’est d’ailleurs plutôt bien défendu dans le final de la cinquième étape, comprenant deux ascensions vers Leukerbad. Sur ses terres, le coureur helvète s’est ainsi octroyé la quatorzième place du jour et devrait avoir d’autres opportunités de s’illustrer d’ici dimanche.

Au lendemain d’une étape folle, lors de laquelle l’échappée ne s’est formée qu’après quatre-vingts kilomètres, le scénario a été plus classique au départ de Gstaad ce jeudi lors du cinquième acte. Si Jake Stewart a bien tenté dans les premières minutes, l’échappée s’est finalement dessinée après l’ascension du Col de Pillon, après quinze kilomètres de course. Un scénario classique donc, à un détail près. « Il y avait là Mathieu van der Poel, le maillot jaune, et c’est certainement une situation de course qu’on n’a pas l’habitude de voir, relevait Franck Pineau. L’idée pour nous était de prendre une échappée intéressante, à savoir si elle comprenait plus de dix mecs. On a essayé de suivre un peu les mouvements au début mais on a vite vu que ça n’en prenait pas la direction ». Aux côtés du champion des Pays-Bas, Herman Pernsteiner (Bahrain-Merida), Sergio Samitier (Movistar) et Claudio Imhof (Suisse) ont pris place à l’avant, mais ce quatuor n’a jamais obtenu plus de quatre minutes d’avance. Les équipes des principaux favoris se sont en effet attelées à la tâche dans le peloton afin de favoriser une bagarre entre « cadors » dans le final.

« On voulait que Matteo s’exprime », Franck Pineau

Une très longue portion de plat a dès lors emmené les coureurs vers Salgesch, où une première ascension de troisième catégorie a été avalée en guise d’amuse-bouche. Il a ensuite fallu faire face à la difficile montée de Erschmatt (8 km à 8,5%), précédant elle-même la montée finale vers Leukerbad (4 km à 7%). « Dès lors que l’échappée était partie, on n’avait plus à s’occuper que d’un seul garçon : Matteo, qui est le seul grimpeur du groupe, ajoutait Franck. On a essayé de l’accompagner au mieux pour qu’il fasse le moins d’efforts possibles jusqu’au final ». Dans les premières pentes d’Erschmatt, le grimpeur helvète s’est ainsi repositionné dans la première partie du peloton. Il n’a pu, en revanche, accompagner la dizaine de favoris qui s’est extirpée à mi-pente après qu’Esteban Chaves a lancé les hostilités. Le coureur de 28 ans s’est néanmoins accroché à un deuxième échelon dans ces vingt derniers kilomètres, ce qui lui a permis de couper la ligne en 14e position, à quatre minutes du vainqueur Richard Carapaz (Ineos). « C’est une place honorable, assurait Franck. C’est aussi là où on l’attend. Il a rempli sa part du contrat. Le résultat brut n’est pas exceptionnel, mais il fait son travail. On l’a boosté ces derniers jours, on voulait qu’il s’exprime. Il a pu le faire aujourd’hui. Cette fin de semaine est faite pour lui ».

Vendredi, un beau programme attend les coureurs, sur à peine 130 kilomètres. Il faudra d’abord arpenter le Gotthardpass (8,3 km à 7,1%) dès le baisser de drapeau avant d’escalader le très long Lukmanierpass (18,5 km à 5,6%) puis une montée roulante vers l’arrivée (7km à 3,5%). « On est loin au général, concluait Franck. S’il y a une échappée de quinze coureurs, il faudra que Matteo essaie d’y être. Le départ en montée peut être à son avantage. Si ça ne marche pas, il se calera naturellement sur les favoris pour essayer de faire une belle étape ».

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