Le calendrier cycliste belge 2025 s’est ce mardi refermé à l’occasion de Binche-Chimay-Binche. À l’occasion d’une édition plutôt décousue, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a fait preuve d’un solide collectif et a même pu déposer son sprinteur Paul Penhoët en tête dans les derniers hectomètres. Le Francilien a en revanche subi le retour, sur l’élan, de ses rivaux directs, et a ainsi dû se satisfaire de la sixième place sur la ligne.
Quelques mois après l’Omloop Het Nieuwsblad, c’est donc Binche-Chimay-Binche qui sonnait ce mardi la fin de la saison cycliste en Belgique, à travers 203 kilomètres rendus casse-pattes par quelques faux-plats et passages pavés. C’est justement au terme d’une combinaison de ces deux difficultés qu’était située la ligne d’arrivée, sur un circuit de seize bornes à couvrir cinq fois dans la deuxième partie de course. La première moitié du parcours a, pour autant, également eu toute son importance ce mardi. « Ça a bagarré très longtemps, jusqu’à une bosse qu’on appelle « petit Poggio », au kilomètre 75, expliquait Frédéric Guesdon. Au pied, neuf mecs sont sortis dont Campenaerts, Vermeersch, Abrahamsen, soit du beau monde. Les équipes qui n’étaient pas représentées ont été obligées de rouler, puis on est arrivé dans une bosse presque anodine dans un village, et le peloton a pété en deux. On a ensuite retrouvé des petites routes, ça a roulé fort, et certains se sont aperçus que Jasper Philipsen était piégé et ça ne s’est donc jamais vraiment relevé. Pour notre part, on était bien placés et seul Johan s’est retrouvé dans le deuxième peloton ».
« On n’a rien à se reprocher », Frédéric Guesdon
À 80 kilomètres du terme, le premier paquet a atteint le circuit de Binche, l’échappée initiale a été revue, mais l’allure n’est pas retombée. « La situation était parfaite pour nous, mais on redoutait que ce soit trop décousu et qu’il n’y ait pas assez d’équipes pour contrôler, reprenait Frédéric. Dans un premier temps, l’objectif était surtout d’accompagner les attaques pour ne pas se faire piéger, et faire preuve de vigilance. J’espérais que les mecs répondent présent, Olivier et Thibaud ont été attentifs à trois tours de l’arrivée, puis ça n’a finalement pas tant attaqué que ça. On s’est donc dirigé vers un sprint, ce qui n’était pas une mauvaise option pour nous ». Un duo de fuyards sorti à soixante bornes du terme a entamé le dernier tour avec douze secondes d’avance mais a logiquement été revu à dix bornes du but. Paul Penhoët disposait alors encore de cinq équipiers à ses côtés dans un peloton réduit. « Dans le final, c’était tout pour Paul, assurait Frédéric. On avait bien étudié le parcours, il y avait également quatre passages préalables, et on savait donc qu’il fallait vraiment être placés à cinq kilomètres pour attaquer la petite route. Olivier et Eddy devaient être les premiers à mettre en route, on avait ensuite Cyril de deux kilomètres jusqu’à la flamme rouge, puis Thibaud et Clément pour emmener Paul dans le dernier kilomètre et sur la bosse pavée ».
Sur le terrain, le plan s’est concrétisé de manière optimale, puisque la formation Groupama-FDJ, après avoir pris les rênes du peloton à 3,5 kilomètres de la ligne, ne les a plus lâchées jusqu’au terme de la côte pavée, à environ 400 mètres du terme. Clément Russo et Paul Penhoët ont ainsi débouché en tête. « C’est à double tranchant dans ces cas-là, confiait Frédéric. Généralement à Binche, ça monte costaud et ça ne se relève pas vraiment. Malheureusement, aujourd’hui, on a viré en tête mais ça n’a pas relancé fort, et ce sont ceux qui sont arrivés de l’arrière qui ont eu l’avantage ». Dépassé par une poignée de concurrents juste avant la dernière portion pavée menant à la ligne d’arrivée, Paul Penhoët a été en mesure de reprendre les roues sans toutefois réussir à se hisser dans le top-5 du jour. « Sixième, c’est bien, même si je sais que Paul ne s’en contente pas, concluait Frédéric. En tout cas, on retiendra le travail collectif. L’objectif était de tout mettre en place pour jouer la gagne, et c’est ce qu’on a fait. Certes, on espérait mieux que la sixième place, mais on n’a rien à se reprocher ».