Avant de se diriger vers une seconde journée de repos attendue avec impatience par beaucoup de coureurs, le Tour de France concluait sa deuxième semaine de course ce dimanche avec une étape colossale en direction du Grand Colombier. Comme prévu, celle-ci a fait de gros dégâts, y compris dans la bagarre pour le classement général, toujours dominé par Primoz Roglic, battu en revanche pour le gain de l’étape par son compatriote Tadej Pogacar. Sébastien Reichenbach s’est lui doté d’une solide 16e place au sommet de la pyramide du Bugey.

De nombreuses équipes étant encore à la recherche d’un succès sur ce Tour de France 2020, une nouvelle lutte féroce pour l’échappée était attendue au départ de la quinzième étape ce dimanche. C’est donc ce qu’il s’est produit pendant plus de 30 kilomètres et les attaques se sont succédées sur un profil complètement plat. Ceux attirés par les trois dernières ascensions du jour n’étaient de fait pas franchement avantagés par la première moitié du parcours. C’est alors un groupe sans pur grimpeur, si ce n’est Pierre Rolland, qui s’est finalement constitué après une petite heure de selle. « Le plan était le même que les derniers jours, à savoir prendre l’échappée mais nous n’avons pas réussi, observait Yvon Madiot. On a ensuite attendu pour voir comment ça se passait et on a très vite compris que l’équipe du leader voulait gagner l’étape. On a de fait eu un peu moins de regrets vis à vis l’échappée ». En tête de peloton, la Jumbo-Visma n’a effectivement jamais souhaité voir l’écart grandir dans de grandes proportions, et ce même si aucun membre de l’échappée ne représentait une menace au classement général. « Ils ne laissent rien, c’est dommage pour les échappés, on peut le regretter, mais c’est comme ça, tranchait le champion de Suisse Sébastien Reichenbach. C’est la course, et ça fait tout simplement partie du sport ».

« Seb fait une belle montée », Yvon Madiot

À l’entame d’une seconde partie d’étape terrifiante, avec la Montée de la Selle de Fromentel (11 km à 8%), le Col de la Biche (7km à 8,7%) et le Grand Colombier (18 km à 7%), le peloton n’accusait ainsi que quatre minutes de retard sur les hommes de tête. Le tempo s’est alors progressivement accéléré et au sommet de la première ascension, il n’y avait déjà plus qu’une cinquantaine d’hommes dans le groupe maillot jaune, dont Sébastien Reichenbach, David Gaudu mais aussi Thibaut Pinot. S’il n’a jamais paru en difficulté dans cette première difficulté, le Franc-Comtois a davantage souffert dans le suivant, étant contraint de laisser filer le peloton à mi-pente. « C’est toujours un peu la même chose, glissait Yvon. La douleur part et revient. Pour le moment, ce n’est pas extra au niveau des sensations et on espère que la journée de repos nous permettra d’inverser la tendance ». Ses deux lieutenants attitrés en montagne ont en revanche tenu le coup dans le Col de la Biche et sont demeurés dans le peloton jusqu’au pied du Grand Colombier, lorsque les coéquipiers de Primoz Roglic sont passés à la vitesse supérieure. David Gaudu a d’abord été distancé, puis Sébastien Reichenbach a connu le même sort à dix bornes du sommet.

Le champion de Suisse s’est malgré tout bien employé pour achever l’étape à une solide seizième place. « Les coureurs ont aussi besoin de se rassurer un peu sur leur état de forme après quelques jours difficiles, confiait Yvon. Ce genre de journée peut faire du bien au moral. C’est pour ça qu’ils ont insisté, et Seb fait d’ailleurs une belle montée, il finit avec Quintana, précisait Yvon. David fait lui une montée correcte et termine avec Egan Bernal ».« C’était une dure journée, complétait le Breton. Physiquement ce n’était pas la folie. Je me suis accroché dans les premiers cols et j’ai géré dans la dernière montée. J’ai géré mais je termine à sept minutes, donc ce n’est pas génial, mais les sensations ne sont pas trop présentes. Ça roule trop vite devant pour nous, donc il n’y a pas grand-chose à faire. On va tâcher de récupérer demain et puis on verra en troisième semaine ».« Ça va un peu mieux pour certains, et je pense que si on peut prendre l’échappée avec des coureurs comme Valentin, David, Seb voire Thibaut, ça peut être intéressant, concluait Yvon. Il y aura encore deux ou trois opportunités en dernière semaine et il faudra les saisir du mieux possible ».

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