Il fallait espérer pour les coureurs qu’ils aient pleinement profité de leur journée de repos, lundi, car le Giro est reparti tambour battant ce mardi à l’occasion de la dixième étape. La bagarre en début de course, à laquelle s’est mêlée l’Équipe cycliste Groupama-FDJ, s’est ainsi étendue sur près de 100 kilomètres avant que l’échappée n’obtienne son bon de sortie. Peter Sagan est finalement allé s’imposer en solitaire, opérant un rapproché au classement par points, avant un onzième acte bien plus favorable à Arnaud Démare demain. Le champion de France ne pourra toutefois pas compter sur Ramon Sinkeldam, contraint de se retirer aujourd’hui.

« Une belle partie de manivelle », Arnaud Démare

Après une journée de repos au bord de la mer adriatique, le peloton du Giro reprenait la route ce lundi, dans une étape quasi intégralement tracée le long de la côte. À Lanciano, toutefois, deux équipes entières (Jumbo-Visma et Mitchelton-Scott) ainsi qu’une individualité (Michael Matthews) ne se sont pas présentées au départ en raison de cas positifs au Covid-19. C’est de fait un peloton bien amoindri qui s’est élancé pour une étape au final très accidenté, et donc propice aux échappés. Par conséquent, la lutte pour se retrouver à l’avant a été des plus intenses. « C’était sport, mais on s’y attendait, on savait que ça allait être difficile », disait Sébastien Joly après-coup. Ça l’est devenu d’autant plus lorsque Peter Sagan lui-même s’est glissé en tête après une quarantaine de kilomètres. « On avait justement envisagé ce scénario, poursuivait le directeur sportif de la Groupama-FDJ. Dans cette situation, on voulait essayer de suivre et d’annihiler cette tentative. Au moment où on arrive dans la première difficulté, Arnaud a un petit souci mécanique et demande à changer de vélo. C’est le moment où Sagan sort. Cela nous a un peu désorganisé. Ignatas avait bien fait le job et était devant. On lui a dans un premier temps demandé de désorganiser le groupe puis on a finalement demandé à tout le monde de se regrouper autour d’Arnaud pour boucher le plus rapidement possible ».

Après une cinquantaine de kilomètres de course sans répit, l’échappée du triple champion du monde cumulait près de cinquante secondes sur le peloton dont la Groupama-FDJ prenait les rênes. « On s’était donné une dizaine de kilomètres pour combler l’écart, dans la partie descendante », indiquait Sébastien. Entièrement impliqué dans la chasse, au même titre que ses coéquipiers, Arnaud Démare ajoutait : « C’était une belle partie de manivelle. On s’est réorganisés pour essayer de revenir mais ça roulait très fort devant. On est revenus petit à petit, à 40, 30, puis 25 secondes, mais on a ensuite reperdu du terrain ». « Quand l’écart a commencé à remonter, j’ai préféré les arrêter pour qu’on se concentre à 100% sur l’étape de demain, expliquait Sébastien. Je préfèrerais qu’on se préserve. Il ne faut pas perdre de vue que l’objectif numéro 1 reste les victoires d’étape, et on a encore de belles opportunités devant nous. On va se refocaliser là-dessus et nous avons vraiment envie de mettre au fond demain ». De fait, la deuxième partie de course s’est faite « en gestion » pour Arnaud Démare et ses collègues. Peter Sagan, lui, s’en allait s’imposer en solitaire au terme d’un joli numéro. « Il a fait du beau boulot, c’est mérité, saluait Arnaud Démare. Comme je le dis depuis le début, le maillot cyclamen sera difficile à aller chercher et je n’en fais pas une fixation. Mon objectif est de remporter des étapes. Il y a encore une occasion demain ».

« Ramon mérite beaucoup de respect pour son investissement », Sébastien Joly

Ce mardi soir, le maillot cyclamen demeure malgré tout sur les épaules du champion de France, pour vingt points. Demain, le profil est bien plus à la convenance du sprinteur picard, mais son train devra s’ajuster puisque Ramon Sinkeldam ne pourra pas tenir sa place, ayant été contraint à l’abandon aujourd’hui. « Malheureusement, on s’y attendait, regrettait Sébastien Joly. Il était quand même très fatigué depuis 2-3 jours. Ce n’est pas vraiment une surprise. Il a été très en forme, très tôt. Il a fait preuve d’un grand professionnalisme pendant et après le confinement, en allant s’entraîner en altitude de son côté, en étant grandement impliqué dans les stages de l’équipe. Ramon mérite beaucoup de respect pour son investissement cette année. Il va maintenant avoir besoin de récupérer et de se reposer. Il a tellement apporté toute l’année, et il apporte tellement tout le temps, qu’il est largement associé à nos victoires et à ce Giro ».  

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