L’équipe Groupama-FDJ a crevé l’écran dans la première grande classique de l’année et si elle a tout fait pour offrir la victoire à Arnaud Démare, très beau troisième, elle a confirmé son autorité au plus haut niveau mondial.

Quoiqu’il advienne cette saison, la victoire en solitaire de l’icône Nibali (Bahrain-Merida) passé à l’attaque à deux kilomètres du sommet du Poggio et parvenant à conserver quelques mètres d’avance devant une foule en liesse, restera comme un moment fort de 2018. Pour l’équipe Groupama-FDJ, cette même date fera référence !

Partie sous la pluie, la classique italienne a été animée par la traditionnelle échappée matinale, partie au kilomètre zéro et composée de Mosca (Wilier-Triestina), Bono (UAE-Team Emirates), Planet (Novo Nordisk), Kobernyak (Gazprom-RusVelo), Maestri, Rota (Bardiani-CSF), Van Winden, Sagiv (Israël Cycling Academy) et Hatsuyama (Nippo-Vini Fantini). Son avance n’a pas exédé 7 minutes et pendant plus de 200 kilomètres, sous une pluie battante, ce fut le match des attaquants face au peloton conduit par les formations Quick Step Floors et Team Sky. Match perdu par les premiers à trente kilomètres de l’arrivée.

En plaçant Olivier Le Gac en première ligne du peloton, l’équipe Groupama-FDJ est restée vigilante avant d’entrer en action  progressivement. D’abord pour placer Arnaud Démare, loin de toute turbulence, pour le franchissement des premiers capi.

Dans le Capo Berta, elle s’est placée en tête de peloton avec ses sept coureurs, en ligne. Plus encore dans la décisive Cipressa où Olivier Le Gac, puis Mickael Delage et Ignatas Konovalovoas ont conduit le peloton. Dans la descente, Matthieu Ladagnous a pris la tête devant Jacopo Guarnieri et Arnaud Démare avant de voir revenir Davide Cimolaï et l’infatigable Ignatas Konovalovas dans la partie plane menant au Poggio.

Dans cette dernière difficulté de la ‘’Primavera’’, il y eut l’accélération de Burghardt (Bora-Hansgrohe) pour durcir la course, celle de Drucker (BMC) et enfin celle de Nibali que le peloton a sans doute mésestimé parce qu’il y avait vent de face. Arnaud, alors bien placé, n’a pas bougé.

« Il y a eu 10 secondes d’attente et c’est là que les sprinteurs ont perdu. » A. Démare

« Nibali a fait un gros numéro, dit le champion de France, mais avec le vent de face, je m’étais bien mis en tête que je ne suivrais pas une attaque. Pourtant, il est allé au bout, autant pour ce qu’il a fait sur le vélo que par l’attitude du peloton. Ça a beaucoup temporisé dans le Poggio, Nibali a profité de ce flottement. Seul Kwiatkowski a tenté d’y aller mais il avait tout le monde dans le rondin. Le marquage entre Kwiatkowski et Sagan a été décisif. Le peloton s’est relevé.

Il y a eu 10 secondes d’attente et c’est là que les sprinteurs ont perdu. A 1,5 km du sommet. Dans le bas du Poggio, tout le monde était à bloc, Davide Cimolai a roulé mais il n’a pas reçu d’aide. Je finis troisième, je suis content quand même. Sur le podium, le public a fêté une victoire rêvée par l’Italie, c’est beau pour Nibali. Mon équipe a super bien travaillé, je ne gagne pas mais le podium n’est pas si mal. Je ne suis pas forcément déçu, ce sont les aléas de la course. La forme est là, je suis super content de mon équipe. Nous sommes dans le timing pour les classiques, je sens que ça va bien. »

« C’est évident, l’équipe est montée d’un cran. Nos sept coureurs étaient devant au pied des capi, quand la course s’est lancée. » F. Guesdon

« On n’est pas déçu, confirme Frédéric Guesdon, même si on était là pour gagner. Je pense que l’équipe Groupama-FDJ méritait la victoire. Elle a fait une super course. Elle avait déjà démontré sa compétence dans les courses par étapes, mais elle l’a fait dans un monument, celle qui nous convient le mieux. C’est évident, l’équipe est montée d’un cran. Nos sept coureurs étaient devant au pied des capi, quand la course s’est lancée. Peut-être est-on venu devant un peu trop tôt mais on a évité la chute. On n’était pas non plus la seule équipe à vouloir gagner. Je leur disais d’en garder, d’éviter le contre mais aucune équipe n’a fait mieux. C’est une belle manière de commencer la saison des classiques.  »

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