De jeudi à dimanche dernier, la Conti Groupama-FDJ a disputé sa première course par étapes de l’année, à l’occasion de l’Istrian Spring Trophy. En Croatie, là-même où ils avaient démarré leur saison, les jeunes coureurs de la formation bisontine ont pu continuer de s’aguerrir au niveau supérieur et bâtir un collectif, tout en récoltant un podium d’étape par l’intermédiaire de Thibaud Gruel sur le prologue. Un déplacement fructueux à plusieurs niveaux.
Après avoir lancé, avec une certaine réussite, sa saison sur les Trophées Umag et Porec, la Conti demeurait donc en Croatie une semaine supplémentaire pour disputer l’Istrian Spring Trophy, course par étapes de quatre jours mêlant divers profils. C’est d’abord par un effort extrêmement court que les débats s’ouvraient jeudi, avec un prologue d’à peine 1500 mètres à Vrsar. Et dans la foulée de ses dixième et troisième places à Umag et Porec, c’est de nouveau Thibaud Gruel qui a sonné la charge pour la Conti. Le jeune tricolore a même été à deux doigts – ou plutôt à 34 centièmes – d’ouvrir le compteur de l’équipe, puisque c’est pour ce simple écart qu’il a dû s’incliner face à Jan Sommer. « C’était un prologue hyper court, hyper violent, sur une piste d’aérodrome avec deux virages en épingle, expliquait l’intéressé. C’était atypique et super intense ! Je suis battu pour très peu. Sur un tracé comme ça, les écarts sont forcément infimes. J’aurais pu aller chercher ces 34 centièmes dans mon approche du dernier virage : j’ai levé la tête trop tôt ». « Sur un temps de course de moins de deux minutes, les écarts sont évidemment très réduits, confirmait Jérôme Gannat. On se dit qu’on peut toujours gagner quelques centièmes à droite ou à gauche, mais c’est aussi la réalité du chrono. Ça peut aller dans un sens comme dans l’autre. C’est en tous les cas une très belle performance à ce niveau-là ». Une belle confirmation, aussi, pour Thibaud Gruel, alors auteur de deux podiums en trois jours de course. « J’ai vu cet hiver que j’avais passé un gros cap, ajoutait-il. Lors de notre stage à Calpe, j’étais vraiment en forme. Je ne me surprends pas. Ces résultats confirment ce cap que j’ai franchi, et j’espère surtout continuer comme ça ! »
« Un bon état d’esprit », Jérôme Gannat
Au lendemain de cette mise en jambes pour le moins dynamique, le second acte présentait 153 kilomètres en direction de Funtana sans difficultés majeures. Un sprint était attendu, mais deux hommes ont trompé la vigilance du peloton, dont le vainqueur Artem Shmidt. « C’était une journée tout de même difficile car on a évolué sous une pluie battante pendant une bonne partie de l’étape, relatait Jérôme. Avec le froid, ça a beaucoup marqué les organismes. Cela devait être un sprint, mais deux coureurs se sont échappés dans les derniers kilomètres. On a essayé de réagir un peu mais ça a été compliqué. En revanche, on avait tout le monde dans le premier peloton, et c’était déjà une satisfaction car il était réduit de moitié. Du point de vue de l’engagement, c’était bien. Tout le monde était concentré et prêt à affronter des conditions difficiles. Ça démontre un bon état d’esprit ». Thibaud Gruel a alors été le premier à franchir la ligne, en 23e position, alors que se profilait l’étape « reine » samedi, sur 173 kilomètres vers Motovun et sa côte finale de 3,4 kilomètres à 7%. « Ça s’est quasiment résumé à la dernière montée, expliquait Jérôme. On a d’abord monté une bosse assez dure à quarante kilomètres de l’arrivée. Cela a réduit le peloton à 70 unités et nos six coureurs étaient là, ce qui était bien. On était donc relativement confiants pour la dernière montée, mais nos coureurs n’étaient pas très bien placés au pied. Thibaud et Brieuc, en particulier, ont subi les cassures et dû boucher les trous. Tous ces petits efforts supplémentaires ont eu pour conséquence qu’ils n’ont pas pu accompagner les meilleurs dans les deux derniers kilomètres. On pouvait avoir quelques regrets car le top-10 était sans doute envisageable ». Sur la ligne, Brieuc Rolland a finalement pris la 15e place à 32 secondes et Thibaud Gruel la 17e à 36 secondes, les deux hommes intervertissant ces mêmes positions au général.
« Une bonne base pour la suite », Jérôme Gannat
En second rideau lors de la journée décisive, les hommes de Jérôme Gannat ont tenté de réagir dimanche lors d’une ultime étape vers Umag, légèrement bosselée. « Après notre petit revers samedi, on voulait faire bouger un peu les choses, expliquait le directeur sportif de la Conti. Même si le parcours était assez court et relativement roulant, il y avait quelques bosses au départ. Tout le monde a attaqué : Brieuc, Thibaud, Eddy [Le Huitouze], Colin [Savioz]… Tout le monde est allé de l’avant et a essayé des choses. Néanmoins, Jumbo-Visma a contrôlé, plusieurs équipes avaient un intérêt pour le sprint et c’est donc arrivé groupé. À environ dix kilomètres de l’arrivée, Thibaud a suivi une nouvelle attaque et cet effort lui a coûté un bon sprint derrière ». C’est sans résultat notable que l’écurie française a dès lors conclu cette dernière étape animée. Thibaud Gruel (15e) et Brieuc Rolland (17e) ont en revanche assuré leur top-20 au général pour achever ce long séjour croate. « Il s’agissait de nos premières courses, et ça nous a servi à poser les bases de la saison, concluait Jérôme. On a senti que l’équipe progressait tout au long de ces courses. Le collectif était bien plus groupé sur la fin. Tout le monde a été acteur dimanche, ce qui veut dire que tout le monde avait bien récupéré et c’est encourageant. On a commis quelques petites erreurs, mais c’est normal. C’est un groupe très jeune qui doit apprendre à se connaître, et qu’on doit nous aussi apprendre à connaître. On arrivera peut-être à maturité un peu plus tard, mais c’est un groupe qui met de l’engagement, qui a envie de bien faire, et qui veut créer un collectif. C’est une bonne base pour la suite de la saison ».
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