L’Équipe cycliste Groupama-FDJ avait beaucoup misé sur la treizième étape de la Vuelta en direction de Villanueva de la Serena. Malheureusement, l’emballage massif n’a pas été aussi limpide qu’elle l’aurait souhaité après environ deux-cents kilomètres de course pourtant bien maitrisés. Arnaud Démare a ainsi été piégé dans les cassures intervenues dans les trois derniers kilomètres et n’a donc pas participé au sprint pour la victoire, très particulier ce vendredi. Un week-end montagneux se présente désormais avant la deuxième journée de repos.

On pouvait redouter un nouveau départ canon ce vendredi au départ de Belmez, malgré un profil plat et rectiligne jusqu’à Villanueva de la Serena. Il n’en a rien été. L’échappée du jour s’est dégagée immédiatement, portée par Diego Rubio (Burgos-BH), Alvaro Cuadros (Caja Rural-Seguros RGA) et Luis Angel Mate (Euskaltel-Euskadi), accordant ainsi un peu de répit au peloton après trois journées folles. Pour autant, les équipes de sprinteurs n’ont pas tardé à apparaître dans les premières positions pour empêcher l’écart de s’envoler. Le trio n’a donc pu cumuler que deux minutes avant d’être muselé, et l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a pris toute sa part dans la poursuite. « On avait tout misé pour le sprint aujourd’hui, on avait donc mis des choses en place pour que ça se passe au mieux, expliquait Thierry Bricaud. Cela s’est bien passé dans un premier temps, et Tobias a bien géré l’échappée toute la journée. Elle n’était certes pas très dangereuse, mais l’étape faisait quand même 200 kilomètres ». Tout le parcours durant, le peloton a joué avec l’échappée, mais s’est aussi offert un moment de tension à soixante kilomètres lorsqu’une poignée de Belges s’est essayée à un coup improvisé. Tout est finalement rentré dans l’ordre, l’écart est tombé à trente secondes, mais le regroupement final ne s’est opéré qu’à vingt-huit kilomètres de la ligne. Dès lors, le tempo s’est progressivement accentué au sein du paquet, et la véritable bataille s’est enclenchée à l’entrée des dix derniers kilomètres.

« On était un peu en retard et on l’a payé », Thierry Bricaud

Le train de la Groupama-FDJ s’est d’abord parfaitement positionné à sept kilomètres de la ligne, mais s’est fait déborder deux kilomètres plus loin et n’a dès lors plus jamais revu la tête du peloton. « Dans le final, on n’a pas été bons, tranchait Thierry Bricaud. Collectivement, on a manqué d’engagement, tout simplement. On savait qu’on devait être présents à cinq kilomètres de l’arrivée, quand Deceuninck-Quick Step a pris la course en main. On était un peu en retard et on l’a payé. À la vitesse où ça roule, il est ensuite presque impossible de remonter. Ça allait très vite devant, ils sortaient des virages et des ronds-points avec deux longueurs d’avance, et ça a provoqué des cassures. Notre temps de retard, on l’a donc conservé jusqu’à l’arrivée. À 60 km/h, la moindre erreur se paye cash ». Extrêmement étiré dans les trois derniers kilomètres, le peloton s’est scindé à plusieurs reprises. À tel point qu’ils n’ont été que deux à véritablement disputer le sprint : Florian Sénéchal et Matteo Trentin. Dans cet emballage exceptionnellement décousu, la victoire est revenue au Français tandis qu’Arnaud Démare a franchi la ligne onze secondes plus tard. « C’est une déception car nous n’avons plus beaucoup d’occasions de sprint, et c’en était une aujourd’hui, ajoutait Thierry. On doit au moins être en mesure de proposer un sprint à Arnaud. Qu’il gagne ou qu’il se fasse battre ensuite, c’est autre chose, mais il faudrait au moins qu’il puisse sprinter, ce qui n’a pas été le cas aujourd’hui. On espère encore avoir une opportunité d’ici la fin de la Vuelta, mais ça ne sera pas simple ».

Avant de se projeter sur cette potentielle dernière chance au sprint, en troisième semaine, il faudra d’abord conclure la deuxième avec deux grandes étapes de montagne ce week-end. « On va avoir des étapes difficiles mais on sait aussi que des échappées peuvent aller au bout, ponctuait Thierry. Rudy marche bien. On espère qu’il puisse prendre une bonne échappée, puis tout est possible. Nous avons encore des ambitions sur cette Vuelta ».

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