Avant d’arriver sur son terrain de prédilection, et ce dès mercredi, David Gaudu avait à limiter la casse lors du contre-la-montre de Paris-Nice disputé autour de Gien. Au terme des 14,4 kilomètres de course, le jeune Breton n’a finalement concédé que cinquante-deux secondes sur le vainqueur du jour, Stefan Bissegger, et moins encore sur ses rivaux au classement général. Demain, l’arrivée au sommet à Chiroubles devrait déjà offrir une petite explication entre les favoris.

« C’est un beau chrono de sa part », David Han

C’est sur un parcours globalement roulant mais incluant deux petites montées, en début puis en toute fin de tracé, que les batailles pour la victoire d’étape ainsi que le classement général se tenaient ce mardi, dans les environs de Gien. Parti de bonne heure, l’ancien champion du monde du contre-la-montre Rohan Dennis a longtemps tenu la corde pour le succès du jour, grâce à une marque de 17’47 au terme des 14,4 kilomètres de course. Plus tard dans l’après-midi, une poignée de coureurs ont toutefois fait mieux, tel le champion de France de la discipline Rémi Cavagna (17’34) mais surtout Stefan Bissegger, victorieux pour moins d’une seconde devant le Tricolore. Du côté des favoris, Primoz Roglic a signé la meilleure performance en 17’40 tandis que le leader de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ David Gaudu en a terminé en 18’26. « Dans la voiture juste avant le départ, on s’était donné un objectif de 45 secondes vis à vis de Roglic, relatait David Han, l’entraîneur du grimpeur breton. C’est pratiquement l’écart exact à l’arrivée ». Au point intermédiaire situé après 6,7 kilomètres, le double vainqueur d’étape sur la Vuelta était encore davantage dans les temps.

« C’était une très bonne première partie, confirmait l’intéressé. Puis j’ai coincé dans la deuxième partie davantage destinée aux rouleurs. C’était un bon chrono tout de même et les jambes ont l’air d’avoir plutôt bien répondu ». « Il était vraiment bien sur les premiers kilomètres avant de pécher un peu dans la section en faux-plat descendant, appuyait son coach. Globalement, c’est un beau chrono de sa part. On l’avait beaucoup travaillé en fin d’année dernière ou même ces dernières semaines. On avait réalisé quelques exercices pour simuler ce qu’on allait rencontrer aujourd’hui. C’est aussi pourquoi il était à l’aise sur la première partie. En revanche, ça reste la puissance qui parle sur les portions roulantes, et il nous faut encore progresser un peu de ce point de vue. Il n’empêche qu’il ressort de ce chrono avec un bon moral, il sait que la forme est là, qu’il n’a pas perdu trop de temps et qu’il est sur les rails ». Ce mardi soir, David Gaudu pointe à cinquante-deux secondes du nouveau maillot jaune Stefan Bissegger et garde ses rivaux pour le général dans le viseur.  

« J’ai hâte d’être dans l’ascension finale », David Gaudu

Mercredi, en direction de Chiroubles, il aura déjà l’occasion de se tester face à eux en confrontation directe. « Sans être trop dur, ce sera bien usant et il y aura déjà des petits écarts entre les principaux favoris, assure Thierry Bricaud. C’est un parcours typique du Beaujolais, constamment en montées/descentes. Ce ne sera pas simple. Il n’y aura pas un peloton complet au pied mais on peut penser que ça se résumera malgré tout à une course de côte. C’est un beau terrain de jeu, certes, mais pas pour réaliser de vrais écarts. David devrait être là dans le final, puis on verra comment tout se goupille, mais le plus important est de bien rester au contact des meilleurs. On sait que les principales différences se feront dans la Colmiane. Demain, on peut éventuellement récupérer un petit peu de temps, mais pas tellement. Il a plus de chances de gratter des places au général que des secondes, mais si on en a l’occasion, on ne se privera pas ». Dans les vingt derniers kilomètres, les coureurs escaladeront ainsi le Mont Brouilly (3,2 km à 7,3%) avant d’aller chercher la montée finale à Chiroubles (7,4 km à 6%). « Ça risque d’être le premier gros test avec cette arrivée au sommet, ponctuait David. On verra comment ça se passera, mais j’ai en tout cas hâte d’être dans l’ascension finale ».

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