Etape 5, Pedara – Messine (159 km)

Tout sauf une étape tranquille !

Un sprint était programmé à Messine avant que les coureurs du Giro ne rejoignent la botte dans la soirée, il a eu lieu. Gaviria (Quick Step Floors) s’est de nouveau imposé, le maillot rose est resté sur le dos de son équipier Jungels et l’équipe FDJ a passé sans encombre une journée plutôt stressante.

Dès la fin de l’étape, Thibaut Pinot et ses équipiers ont rejoint le port de Messine en vélo. Le bus les attendait au pied du bac et c’est très rapidement qu’ils ont gagné leur hôtel. Un Grand Tour est aussi une affaire de détails et de ce point de vue, le staff du Trèfle sait gagner de précieuses secondes pour la récupération des coureurs.

« Ce n’était une étape pas simple, dit Martial Gayant. Les coureurs savaient qu’une bonne partie de l’étape empruntait de mauvaises routes et c’est pour ça, je pense, que seulement deux coureurs, Paterski (CCC-Sprandi) et Shalunov (Gazprom-RusVelo) se sont échappés. Le peloton a préféré se poser. Sinon, les 20 premiers kilomètres auraient été très difficiles. C’était donc tant mieux pour nous. Pour William Bonnet qui souffre d’un genou et Jérémy Roy qui s’attend à vivre trois jours difficiles après sa chute même s’il ne s’agit que de plaies. Il a passé une nuit blanche…  »

« Le vélo vibrait, les plaies aussi. »

« C’était un peu dur, confirme Jérémy, il y avait des trous partout sur la route pendant les deux tiers de l’étape. C’était des routes limites. S’il y avait eu de la course, ç’aurait été un carnage. Chaque fois que je passais dans un trou, le vélo vibrait, les plaies aussi. Le final a été rapide, il fallait jouer des coudes. Je suis resté derrière. Je manquais de fraîcheur.  »

Le final n’était pas moins stressant avec un public indiscipliné, placé sur la route sans évaluer le danger.

« Dans Messine mais tout au long du parcours, poursuit Martial, les gens faisaient n’importe quoi. Ils traversaient entre les voitures qui roulaient, je ne comprends pas. A 25 kilomètres de l’arrivée, avec un vent de trois-quarts favorable, Fred Guesdon a dit aux coureurs que ce n’était pas la peine de prendre des risques. Ils n’en ont pas pris. »

C’est bien le type d’étapes dont Thibaut a en horreur et c’est donc une journée de passée pour le leader de l’équipe FDJ.

« [Thibaut] a hâte d’être dimanche dans le Blockhaus« 

« Ça va, dit encore Martial, Thibaut sourit et c’est que tout va bien. Il a hâte d’être dimanche dans le Blockhaus en espérant que le vent, cette fois, ne sera pas défavorable. Quand la course est bloquée, les grimpeurs-rouleurs comme Tom Dumoulin sont favorisés. Il y a 70 kilomètres de contre la montre. C’est bien pour le Hollandais mais à réfléchir, c’est bien pour Thibaut aussi. Je le lui ai dit encore ce matin, il doit être patient, tout se jouera en troisième semaine. Elle est très difficile. Ne nous excitons pas !  »

Une étape terminée, le staff de l’équipe envisage la suivante, demain, de Reggio Calabria à Terme Luigiane.

« Demain, dit Martial, c’est une question de placement. C’est comme si on arrivait en haut du Poggio. On va longer le bord de mer et il faudra faire attention au vent. Ensuite, ce sera primordial d’être placés dans les 20 derniers kilomètres. Il y a une descente pour aller chercher le final en cote, avec des épingles à cheveux, il faudra faire gaffe, être devant et alors, on aura une carte à jouer ! »

Enfin, il était impossible de ne pas évoquer avec Martial la victoire d’Arnaud Démare à Saint-Quentin.

« Ce matin, quand il était dans le bus avec les coureurs, Thierry Bricaud m’a appelé pour que je leur fasse un petit speech par téléphone. Il fallait honorer le directeur sportif originaire de Saint-Quentin ! Ce soir, je suis fier de mes classicmen ! » 

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