La montagne franchie, le podium à défendre, Thibaut Pinot a fait preuve d’une grande conscience professionnelle au cours de la dix-neuvième étape du Tour disputée sous une pluie battante.

Dans un final très nerveux, le dauphin de Vincenzo Nibali n’a pas quitté les avant-postes et s’est épargné tous les pépins inhérents à une course dangereuse.

Décidément, la pluie aura beaucoup contrarié le Tour cette année et elle fut de retour dans une étape dite de transition, rinçant les énergies déjà passablement entamées de coureurs comptant les kilomètres les séparant de Paris et de l’Avenue des Champs-Elysées.

Bien protégé par ses équipiers, chassant tous les clichés qui l’accompagnent sans raison depuis un an sur sa soi-disant maladresse à vélo, Thibaut a fait la course devant, dans l’approche tortueuse de la côte de Monbazillac puis dans son prolongement, avant de rester vigilant dans les derniers kilomètres.

Son attitude témoigne de sa fraîcheur et de son application, elle lui a évité la chute massive survenue dans les trois derniers kilomètres, et lui a permis de préparer le décisif contre la montre de Périgueux sans stress.

« C’était une journée difficile, dit-il, il y a eu beaucoup de pluie et j’ai cherché à ne pas griller trop de cartouches avant ce qui est l’étape la plus importante du Tour de France. Il va falloir que je sois fort pour rester sur le podium. Aujourd’hui, les jambes étaient bonnes et j’espère qu’elles le seront samedi.

Je vais donner le meilleur de moi-même, et si malgré tout je ne reste pas sur le podium, je ne pourrais pas être déçu. »

Ce rendez-vous de Bergerac à Périgueux (54,5 km) sera une véritable épreuve pour les coureurs parce qu’il nécessitera un effort intense de 75 minutes, sur un parcours exigeant, truffé de petites bosses, parfois sur le petit plateau mais il convient bien à Thibaut. Son équipe a bien préparé ce contre la montre. Yvon Madiot l’a reconnu en mai, son frère Julien a préparé toutes les images qui seront très utiles au meilleur jeune du Tour.

« Je peux me référer aux contre la montre des Tours de Romandie ou de Suisse qui étaient favorables aux spécialistes, poursuit Thibaut, mais que j’ai finis à chaque fois dans le Top 10. Demain, c’est différent, c’est long à la fin des trois semaines d’un Tour exigeant… Il ne va pas falloir m’écouter si j’ai mal aux jambes. Je suis prêt à cet effort de 1h15 mais je suis confiant… Je suis serein mais je sais que je peux finir quatrième du Tour. Pour autant, je ne suis pas stressé, le plus dur est derrière moi. Demain personne ne pourra se cacher, le plus fort sera devant ! »

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