Nacer Bouhanni sur son petit nuage. Il y a des mois, des années peut-être que Nacer Bouhanni rêvait de lever les bras dans un Grand Tour. Après avoir exulté à Bari au prix d’un final incroyable, le sprinteur du Trèfle a récidivé à Foligno et reconquis le maillot rouge du classement par points qui lui tient à cœur.

Il y a de la joie dans le regard de tous les coureurs et membres du staff du Trèfle, il y a de la confiance aussi et la certitude que tout est désormais permis. Cela s’est vu quand il a fallu réagir derrière les cinq échappés du jour dans cette étape partie de Frosinone.

Avec Nacer, bien calé dans le sillage de Murilo Fischer dans la dernière difficulté du jour, franchie en bonne position.

« Il y avait 3’30’’ d’écart au sommet, c’était encore beaucoup, assure Nacer. Immédiatement on a demandé à trois coureurs de l’équipe de rouler en tête du peloton »

En tête de peloton Francis Mourey ne s’est pas ménagé et disant à Alexandre Géniez que si l’écart ne tombait pas assez vite, il faudrait venir donner un coup de main.

« Tout s’est fait sans que j’intervienne, dit Martial Gayant, c’est une vraie équipe. Laurent Pichon ne se sentait pas très bien et de lui-même, plutôt que d’attendre le sprint et de travailler avec Sebastien Chavanel, il s’est désigné pour rouler ! »

« Une nouvelle fois, poursuit Nacer, mes équipiers ont fait un travail fantastique. Dans le final, c’est Murilo, Johan (Le Bon) et Seb (Chavanel) qui ont fait le boulot, je suis super content d’avoir gagné pour eux !  »

Une victoire acquise au sprint, la septième pour Nacer cette saison (seul Valverde a fait mieux que lui), et quel sprint ! Avant une série de virages qu’il fallait absolument prendre devant, Nacer avait été idéalement placé, dans la roue des coureurs de Giant-Shimano, précisément dans celle du rapide Slovène Mezgec. Le placement était acquis mais Sébastien s’est encore battu comme un fou pour revenir auprès de Nacer.

« Je venais pour l’aider, explique Sébastien, mais il a préféré que je reste derrière lui pour faire la cassure !  »

Le sprint s’est lancé dans une courbe débouchant sur une ligne droite de 170 mètres et Nacer, en vrai sprinteur, a opté pour le plus efficace, le plus dangereux aussi, le long de la barrière qu’il a touchée du bras !

« Mezgec a lancé, explique-t-il, j’ai vu Matthews et Nizzolo venir sur ma gauche il fallait donc que je passe le long de la barrière. Heureusement Mezgec n’a pas bougé… S’il bouge, je prends la barrière. Finalement je passe et je gagne. Je suis super content et cette fois j’ai pu en profiter parce que lors de ma victoire à Bari, j’avais franchi la ligne sans force, en apnée après une fin d’étape incroyable. Je suis super content d’avoir repris le maillot rouge du classement par points (un classement jamais gagné par un Français). Viennent deux étapes de moyenne montagne, c’est sûr je vais disputer les sprints intermédiaires et pour ce maillot la lutte va être serrée avec Viviani, Nizzolo et Swift jusqu’au bout ! »

« Ce maillot rouge est un beau challenge pour Nacer et pour ses équipiers, dit un très heureux Martial Gayant, cela va lui donner de la force pour passer la montagne. »

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