Les deux leaders de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ sont parvenus à passer les embûches d’une première étape de Paris-Nice qui, conformément aux habitudes, n’en manquait pas. Autour de Plaisir, ce dimanche, la météo capricieuse, les bordures et les chutes ont donc rendu la tâche des coureurs bien ardue, mais Thibaut Pinot et Rudy Molard ont néanmoins terminé l’étape au sein du premier peloton, à une poignée de secondes d’un quatuor duquel Maximilian Schachmann (Bora-hansgrohe) a émergé pour s’adjuger la victoire. A la faveur d’une bonification obtenue en cours de route, Rudy est sixième du général.

Avant de s’emballer, la journée a débuté sur des standards relativement calmes et classiques. Une petite échappée de deux hommes, avec Romain Combaud (Nippo-Delko One Provence) et Jonathan Hivert (Total-Direct Energie) s’est ainsi extirpée assez vite avec la bénédiction d’un peloton pas encore prêt à bagarrer. Le duo a ainsi pu prendre jusqu’à cinq minutes avant que la tension ne grimpe derrière. Ce qui s’est produit une première fois après à peine cinquante kilomètres. S’en est suivie une première empoignade de trente minutes avant que les choses ne rentrent dans l’ordre et que l’échappée ne soit – déjà – réintégrée. Puis, la course a pris un nouveau tournant à près de 70 kilomètres de l’arrivée, dans une nouvelle section exposée au vent, alors que plusieurs chutes survenaient au sein du peloton. Rudy Molard et Olivier Le Gac se retrouvaient dans une première bordure de seize hommes alors que Thibaut Pinot prenait place dans la poursuite.

« On avait envie de participer à la poursuite, mais Olivier a crevé » Philippe Mauduit

« J’aurais aimé qu’on soit un peu plus présent collectivement mais la chute de Stefan a bien fait exploser notre groupe et le coup s’est joué sur cette chute-là, indiquait Philippe Mauduit après l’étape. Toutes les bordures ont eu pour point de départ cette chute. C’est un peu compliqué dans ces circonstances-là de juger les coureurs ». En tête, les trois premiers représentants de la Groupama-FDJ sur la route n’ont en tout cas pas chômé. « Quand on est dans une bordure, si on ne veut pas qu’elle nous lâche, on a intérêt de tourner, rappelait Philippe. Olivier et Rudy ne prenaient pas de relais trop appuyés devant car on avait envie que la deuxième bordure rentre. Thibaut, de la même façon, a surtout tourné pour ne pas se mettre en danger. D’autres équipes étaient plus fournies en chasse et c’était à elles de faire le travail ».

Ce n’est toutefois qu’après trente kilomètres d’une lutte de tous les instants que la jonction a été effectuée, juste après le premier sprint intermédiaire, dont profitaient Julian Alaphilippe et Tiesj Benoot pour se faire la malle. Le duo franco-belge a ensuite compté jusqu’à quarante secondes d’avance sur un peloton où on retrouvait peu d’équipiers à l’ouvrage. « On avait envie de participer à la poursuite, assurait Philippe. Le problème, c’est qu’Olivier a eu une crevaison à dix kilomètres de l’arrivée. Il sentait son pneu se dégonfler depuis quelques minutes mais on espérait qu’il puisse aller au bout. Ça ne l’a pas fait et on a dû changer sa roue, sinon, on serait allé participer à la poursuite. Derrière, en n’ayant plus que Rudy et Thibaut, il fallait faire des choix… »

« C’est une journée rassurante » Thierry Bricaud

Benoot et Alaphilippe ont finalement vu le retour de Maximilian Schachmann et Dylan Teuns après la dernière bosse, et ce quatuor s’est joué la victoire quinze secondes devant le peloton, l’Allemand raflant la mise. « Dans l’ensemble c’est plutôt pas mal, on s’en sort bien dans le sens où Rudy et Thibaut ont réussi à finir devant », concluait Philippe. « C’est une journée rassurante et qui va nous donner des ambitions pour la suite, disait pour sa part Thierry Bricaud. On l’a plutôt bien gérée même s’il ne faut pas oublier qu’il y a deux journées compliquées qui arrivent. Ça confirme que Thibaut est opérationnel, que Rudy l’est aussi et on verra comment ça évolue par la suite ». Autre point positif, Stefan Küng a fini sans gros bobo. « Il est tombé mais reparti très vite, précisait Thierry. Il n’a évidemment pas pu réintégrer la tête de course car il y avait beaucoup de bordures et la course était complètement éclatée. Mais il a pu finir l’étape et il n’y a visiblement rien de trop méchant. C’est juste dommage car il aurait pu être un élément important pour nous dans le final ».

Le champion de Suisse du chrono pourra l’être demain entre Chevreuse et Chalette-sur-Loing, où une course débridée est encore attendue. « Ça va être très nerveux, prévoit Philippe. Il y a quelques changements de direction mais on s’en va quand même bien vers le Sud, et le vent devrait être de majorité 3/4 face, puis parfois de côté. Les cartes seront rebattues pour tout le monde demain. On ne se projette pas dans l’optique de perdre notre avantage, mais au contraire de le valider. On essaiera de courir devant, comme ça a été fait aujourd’hui, en sachant que sur ce genre de terrain, ce n’est évident pour personne. Aujourd’hui les coureurs ont pris de la confiance et on fera au mieux demain ».

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