En direction de La Côte-Saint-André, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a voulu peser aux différents échelons de course, ce jeudi, lors de la cinquième étape de Paris-Nice. Après une longue et âpre bataille, Thibaut Gruel est d’abord parvenu à intégrer l’échappée du jour, qui n’a toutefois pas nourri de gros espoirs puisque composée de seulement deux coureurs. Le jeune homme a été repris dans les trente derniers kilomètres, puis Guillaume Martin-Guyonnet s’est mêlé à la bataille entre les favoris dans la côte finale de Notre-Dame-de-Sciez, où il s’est adjugé la quatorzième place. C’est aussi sa position au classement général à trois jours du terme.
Pour la première fois dans cette édition 2025 de Paris-Nice, le peloton s’apprêtait à franchir le cap des 200 kilomètres ce jeudi. Le tout avec pas moins de 2600 mètres de dénivelé répartis entre Saint-Just-en-Chevalet et le sommet de la côte de Notre-Dame-de-Sciez. Plus spécifiquement, une demi-douzaine de côtes abruptes jalonnait les cinquante derniers kilomètres pour un final aux allures de Classique. Pour autant, il n’a pas fallu attendre l’épilogue pour assister à de l’action, car une lutte interminable pour l’échappée s’est tenue en début de course. « On savait qu’un groupe bien constitué pouvait aller très loin aujourd’hui, donc l’objectif était d’absolument mettre quelqu’un dedans, expliquait Benoît Vaugrenard. Il fallait donner le maximum pour faire la course et les coureurs ont été dans les coups dès le départ ». « C’était un départ musclé avec plus de quatre-vingts kilomètres de bagarre, donc chapeau à Thibaud d’avoir réussi à prendre l’échappée, car il fallait vraiment batailler, enchaînait Guillaume Martin-Guyonnet. Malheureusement ils n’étaient que deux, donc on se doutait que ça se jouerait entre les favoris du général ». À l’avant, le jeune Tourangeau a poursuivi son initiative bien qu’étant réaliste sur ses chances de réussite. « Ce n’était pas l’idéal, c’est sûr, confiait-il. C’était même mission impossible, mais une fois qu’on y était, il ne fallait plus trop réfléchir. Je n’allais pas me relever… »
« Plutôt encourageant », Guillaume Martin-Guyonnet
Avec son compère de route, Ben Swift, l’ancien pensionnaire de « La Conti » a obtenu un avantage maximal de trois minutes, mais le peloton a remis en marche une petite quarantaine de kilomètres plus loin. Thibaud Gruel a pu franchir les deux premières côtes du final en tête, avant d’être décroché par Tobias Foss, puis revu par la tête du peloton. « C’était ma première échappée en WorldTour, on va dire que c’est une case de cochée, souriait-il. Ça a beaucoup bataillé au départ, et j’étais encore là au sommet de la bosse quand on est sortis, donc c’est tout de même pas mal ». Dès lors, la bataille entre les cadors s’est petit à petit mise en place, avec d’abord une sélection par l’arrière. « On a retrouvé un schéma de course plus classique, on savait que ce serait une course de côte et Guillaume a été très bien placé par ses coéquipiers », reprenait Benoît. « Kevin m’a vraiment bien déposé au pied de la montée finale », abondait l’intéressé. Dans un peloton réduit à une trentaine d’hommes, le Normand s’est fait une place dans la première moitié du groupe au pied de la côte de Notre-Dame-de-Sciez (1,7 km à 10,8%), a tenu les roues de ses rivaux jusqu’à 500 mètres du but, avant de céder quelques longueurs en même temps que Mattias Skjelmose et Jonas Vingegaard.
Sur la ligne, il s’est octroyé la quatorzième place, à vingt-deux secondes du vainqueur Lenny Martinez. « J’avais des jambes un peu meilleures qu’hier, mais il en manque encore un petit peu physiquement, confiait-il. Je suis encore un peu handicapé par ma tendinite au genou, mais je ne suis quand même pas trop loin derrière, et en progression par rapport à hier. C’est donc plutôt encourageant. J’espère faire un beau dernier week-end et améliorer du mieux possible cette quatorzième place au général ». « Demain, on traverse la vallée du Rhône, il peut encore y avoir du vent, du mauvais temps, et il peut se passer beaucoup de choses, ponctuait Benoît. C’est loin d’être fini ».