Il n’y eu que trois offensives ce mardi lors de la dixième étape du Tour de France, et Stefan Küng a été à l’origine de deux d’entre elles. Au lendemain de la première journée de repos, sur un parcours plat comme la main, le champion d’Europe du contre-la-montre s’est d’abord testé en début d’étape, sans jouir d’un véritable avantage, puis dans le final, avant que les trains de sprinteurs ne se mettent en marche et favorisent l’arrivée massive attendue. Sam Bennett a alors pour la première fois triomphé sur le Tour tandis que Stefan Küng, lui, a été récompensé du prix de la combativité.  

« Initialement, je n’avais pas vraiment dans l’idée d’attaquer », Stefan Küng

Au lendemain d’une journée de repos amplement méritée, le Tour de France reprenait sa route ce mardi avec une étape bien particulière tracée entre deux îles, celles d’Oléron et de Ré. Au programme du jour : 170 kilomètres, aucune bosse mais un vent évidemment menaçant. Et à peine le coup d’envoi donné, sur les coups de 13h30, que Stefan Küng a surgi sur le viaduc d’Oléron. « Il n’y avait pas de consigne particulière ce matin, mais Stefan avait envie de se lancer dans la bagarre immédiatement et voir comment réagirait le peloton. Il n’est pas sorti avec n’importe qui… », relatait Thierry Bricaud. « Initialement, je n’avais pas vraiment dans l’idée d’attaquer aujourd’hui, confiait d’ailleurs le Suisse, mais Michael Schär m’a envoyé un texto avant le départ et m’a dit : « t’en dis quoi, on tente ? ». On s’attendait à une journée nerveuse aujourd’hui. Nous n’avons plus de coureur pour le général et nous n’avons pas de sprinteur, alors je me suis dit ‘’pourquoi pas, ce sera moins stressant devant que dans le peloton’’ ».

Le duo helvète n’a pas été suivi mais il a en revanche immédiatement été muselé par le peloton. « Ils n’ont pas vraiment voulu nous donner de l’avance, et dès que la pression est montée, c’est revenu », regrettait Stefan. « On a tout de suite vu que les équipes de sprinteurs contrôlaient et qu’il n’y avait rien à espérer, poursuivait Thierry. Ce sont deux coureurs qu’on ne laisse pas partir, au risque d’être occupés pendant un bon moment. Les sprinteurs n’ont pas non plus beaucoup d’occasions et quand il y en a une belle comme celle d’aujourd’hui, ils ne la laissent pas passer ». En tête de course, Stefan Küng et Michael Schär n’ont ainsi jamais atteint le cap des deux minutes d’avance, et le peloton a même opéré la jonction après seulement soixante-dix kilomètres dans une section de course exposée au durant laquelle la tension est montée en flèche.

« Il n’y avait pas de réel enjeu pour nous », Thierry Bricaud

Pour l’équipe, en revanche, le stress était moindre aujourd’hui. « Il est certain qu’on abordait cette étape plus sereinement que d’habitude, car il n’y avait pas de réel enjeu pour nous, exposait Thierry. Néanmoins, quand il n’y a pas d’enjeu, on peut inconsciemment être moins concentrés, moins attentifs, et être embarqués bêtement dans les chutes. Il y en a d’ailleurs eu beaucoup. Matthieu [Ladagnous] est lui-même tombé mais heureusement sans conséquences. Les autres sont passés à travers, et c’est l’essentiel. Comme ce sera le cas demain, l’idée était de ne prendre aucun risque, on n’avait rien à gagner. Il fallait simplement rester vigilant ». Dans cette perspective, la plupart des coureurs de la Groupama-FDJ n’ont ainsi pas insisté dans le final et ont laissé les sprinteurs se faire la guerre. Sam Bennett est ressorti vainqueur face à Caleb Ewan.

Mercredi, en direction de Poitiers, un scénario relativement similaire est attendu. « On aura un peu le même briefing qu’aujourd’hui, confirmait Thierry Bricaud. Ce ne sont pas des journées où on doit prendre des risques. Ce sont plutôt des journées qui doivent nous permettre de nous remettre en ordre de marche pour la suite. Il y aura un terrain bien plus à notre convenance en fin de semaine ».

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