À Ninove, Stefan Küng a ce samedi dû se contenter de la douzième place sur l’Omloop Het Nieuwsblad, la première Classique flandrienne de la saison. Un résultat qui ne reflète pas son influence ni sa participation active à la course, lui qui a déclenché les hostilités à pas moins de cinquante kilomètres de l’arrivée. Cette manœuvre de longue distance n’a toutefois pas joué à son avantage car un regroupement s’est opéré dans le final, et seul Wout Van Aert a finalement pu s’extraire par la suite. Le sprint pour les places d’honneur a alors vu le Suisse échouer aux portes du top-10.

« On avait décidé d’être acteurs », Frédéric Guesdon

Un doux parfum de Classiques flottait au-dessus de Gand ce samedi. L’Ouverture du calendrier belge coïncidait comme de coutume avec l’ouverture de la campagne des Flandriennes à l’occasion de l’Omloop Het Nieuwsblad. Il y avait donc de la tension, mais aussi de l’excitation au départ des 204 kilomètres à travers les monts et secteurs pavés. La traditionnelle échappée matinale n’a pas tardé à se former autour de Ruben Apers (Sport Vlaanderen-Baloise), Donavan Grondin (Arkéa-Samsic), Ben Healy (EF Education-Easy Post), Juri Hollmann (Movistar), Morten Hulgaard (Uno-X), Quentin Jaurégui (B&B Hotels-KTM) et Alexander Konychev (BikeExchange), et le peloton leur a même accordé un avantage maximal de huit minutes avant de mettre en route. « Une fois que l’échappée était partie, on s’est concentrés sur Stefan, commentait Frédéric Guesdon. Il fallait le protéger, être vigilant et ne pas avoir d’incident dans la première partie de course. Quand ça a commencé à devenir un peu plus nerveux, on a demandé à Lewis d’accompagner les coups. C’est ce qu’il a très bien fait ». Pendant près d’une vingtaine de kilomètres, le jeune Britannique a été attentif en tête de peloton et s’est assuré de défendre pleinement les intérêts de la Groupama-FDJ. « On savait ensuite qu’il fallait être bien positionné avant l’enchaînement des monts et secteurs pavés à soixante kilomètres de l’arrivée, ajoutait Frédéric. Tout le monde s’est bien appliqué, Tobias et Antoine ont replacé Stefan, et les autres ont suivi. Puis Stefan a attaqué dans le long secteur de Kerkgate. On avait dit que s’il était placé, il pouvait tenter. C’était un endroit qui pouvait lui convenir. On avait décidé d’être acteurs, de ne pas avoir de regrets. On ne voulait pas se faire piéger ».

Il restait cinquante kilomètres quand le double champion d’Europe du chrono est sorti en puissance et a lancé les hostilités. « Avec l’absence du Molenberg sur le parcours, on savait que ça pouvait se courir un peu tactiquement, et j’ai donc saisi l’opportunité à ce moment-là, disait l’intéressé. On est parti à trois avec Vermeersch et Vliegen, mais la collaboration n’était pas géniale. Je me sentais fort, mais je savais qu’il y avait encore le Mur de Grammont et le Bosberg à franchir, donc je ne voulais pas tout mettre à ce moment-là ». Le trio a très vite rattrapé les rescapés de l’échappée matinale, mais malgré un écart grandissant, les relais n’étaient pas si appuyés en tête. Ainsi, après avoir mené une offensive dans le peloton, Wout Van Aert et une poignée d’autres coureurs sont parvenus à faire la jonction à vingt-cinq kilomètres de la ligne. « On y a cru car ils ont pris cinquante secondes en tête, mais c’est ensuite revenu très vite avec Van Aert, et tout s’est finalement regroupé au pied du Mur de Grammont », ajoutait Frédéric. La faute à une offensive de Tiesj Benoot, qui a perturbé la collaboration dans le groupe de Stefan Küng. À dix-huit kilomètres de la ligne, tout était donc à refaire. « Stefan n’a quand même pas beaucoup de chance sur ces courses, soupirait Frédéric. Ça ne va jamais dans son sens… Si Benoot n’attaque pas, le scénario peut être bien différent. Ce regroupement au pied de Grammont, c’est dommage pour nous… » Pour autant, le Suisse a parfaitement répondu présent dans cette avant-dernière difficulté et a même franchi le sommet dans les premières positions. Un petit peloton d’une vingtaine d’hommes s’est extrait et on y retrouvait également Tobias Ludvigsson.

« La sensation que j’aurais pu faire une meilleure place », Stefan Küng

Tout ce petit monde a alors pris la direction du Bosberg, dernière difficulté du jour, mais Van Aert n’a pas attendu le pied pour porter son attaque décisive. Le champion de Belgique s’est enfui et n’a plus été revu. « Je suis remonté de l’arrière dans le Bosberg, et il m’en manque un peu pour être avec Van Aert en haut », confessait Stefan Küng, qui a basculé deuxième mais avec le reste du groupe à ses trousses. Derrière le vainqueur solitaire, c’est donc un sprint en comité assez garni qui a jugé des places d’honneuret Stefan Küng a finalement hérité de la douzième place à l’arrivée. « Aujourd’hui, j’ai été acteur, et c’est ce que je voulais, disait ensuite le coureur helvète. Je me sentais bien, mais j’ai la sensation que j’aurais pu faire une meilleure place ». « La déception est qu’on fait une super course mais on ne va pas chercher un bon résultat, ajoutait Frédéric. Tout le monde était présent aujourd’hui. Lewis a été très bien pour sa première Classique, mais on s’en doutait. C’est un coureur qui a des qualités pour ce genre d’épreuves, il frotte très bien, il sait se placer, il est à l’écoute et il a envie de réussir sur ces courses. Au final, on a cinq coureurs dans les trois premiers échelons, en une minute trente. Collectivement on a répondu présent, il faut continuer comme ça et on finira bien par aller chercher un beau résultat sur ces courses. C’était la première, et on était dans l’allure ».

1 commentaire

Jac34

Jac34

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Le 27 février 2022 à 07:12

Stefan a été remarquable, dommage qu’il n’est pas intégré le top 10 car il a été plus méritant que certains.