Le coup d’envoi de la troisième semaine du Tour de France a été donné ce mardi, en direction de Villard-de-Lans, et Sébastien Reichenbach a permis à l’Équipe cycliste Groupama-FDJ de l’entamer de belle manière en allant chercher une remarquable troisième place à la suite d’une longue échappée. Le champion de Suisse recueille à cette occasion son tout premier podium d’étape sur la Grande Boucle. Sur une note moins réjouissante, David Gaudu a lui été contraint à l’abandon.

« Tous les coureurs ont essayé », Yvon Madiot

Si la deuxième journée de repos est passée par là, très peu de choses ont changé sur le Tour de France entre dimanche et mardi. Ainsi, à l’image des étapes de la fin de semaine passée, la bagarre s’est avérée une nouvelle fois très intense au départ de la seizième étape. « Il ne fallait pas louper l’échappée aujourd’hui, commentait Sébastien Reichenbach. La semaine passée, peu d’échappées sont allées au bout mais on se doutait que les équipes de favoris n’allaient pas contrôler aujourd’hui. On a été très attentifs au départ ». « Il y a eu du bon travail en début de course, assurait pour sa part Yvon Madiot. Dans les trente premiers kilomètres, tous les coureurs de l’équipe ont essayé d’aller dans l’échappée, tous ont pointé le bout du nez, et c’est finalement Seb qui a réussi à sortir ». Déjà échappé en direction de Sarran, mais également offensif lors de la neuvième étape entre Pau et Laruns, le champion de Suisse a senti le bon coup se faire à 140 kilomètres de l’arrivée, avec Julian Alaphilippe, Richard Carapaz, Lennard Kämna, Warren Barguil et une dizaine d’autres coureurs.

Comme attendu, et espéré, le peloton n’a aucunement fait obstacle à l’échappée ce mardi. Celle-ci a ainsi pu se construire un avantage supérieur aux dix minutes et s’en aller se disputer la gagne. S’il est resté relativement compact lors des deux premières grandes ascensions de la journée, le groupe de tête s’est en revanche disloqué dans la Montée de Saint-Nizier-du-Moucherotte, à une bonne vingtaine de kilomètres du terme. Quentin Pacher a d’abord lancé les hostilités, mais c’est surtout la formation Ineos qui a initié la sélection avant trois attaques incisives de Richard Carapaz, à l’approche du sommet. Sébastien Reichenbach a tenu bon à deux reprises avant de céder quelques mètres sur la troisième relance. Devant lui, Lennard Kämna s’est finalement délesté de l’Equatorien une poignée de secondes plus tard avant de filer vers la victoire, à la faveur d’un long faux-plat descendant puis de 2500 mètres de remontée vers l’arrivée. Alors relégué à un troisième échelon, seul, derrière Kämna et Carapaz, Sébastien Reichenbach s’est battu jusqu’au bout pour arracher une jolie troisième place sur la ligne.  

« Je n’ai pas de regrets », Sébastien Reichenbach

« J’étais content d’être devant et les jambes étaient aussi bien présentes, commentait l’intéressé à l’arrivée. Je suis simplement tombé sur plus fort. J’ai suivi à 2-3 reprises, et j’ai pensé revenir à 200-300 mètres du sommet, mais ils en ont remis une et c’était trop tard. À vrai dire, je pensais qu’on allait passer le dernier col ensemble et que ça allait se jouer sur la montée finale, ou bien sur le plat qui précédait. Je ne pensais pas que ça allait attaquer si tôt mais ça s’est passé comme ça. Je n’ai pas de regrets. Je pense que j’ai bien couru, ils étaient juste plus forts ». « Seb fait une magnifique étape, notait Yvon. Il ne lui en manque pas beaucoup, mais ça fait la différence. J’ai dit à Seb d’avoir confiance en lui. Il était avec meilleurs : Carapaz, vainqueur d’un Grand Tour, Kämna, vainqueur au Dauphiné. Il avait sa place parmi eux et il l’a prouvé. Ils étaient peut-être plus puncheurs que lui, qui est plutôt un pur grimpeur et qui a besoin de davantage de pourcentages. En tout cas, il y a aussi du beau monde derrière lui ». Grâce à son coureur valaisan, l’Équipe Groupama-FDJ signe son premier podium sur ce Tour de France, et c’est aussi le premier podium du champion de Suisse en quatre participations à l’épreuve. « C’est une très belle étape pour nous, et pour les coureurs, concluait Yvon. On a fait ce qu’on avait à faire. On est présents, on est à l’attaque, on est vaillants et je crois qu’on le sera maintenant jusqu’à la fin car tout le monde semble un petit peu mieux. On est partis pour faire une bonne fin de Tour ».

Toutefois, c’est malheureusement sans David Gaudu, contraint à l’abandon en cours d’étape, que cette Grande Boucle 2020 se poursuivra pour l’équipe.

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