C’est sous un grand soleil que la campagne des Classiques printanières 2025 arrivait à son terme ce dimanche, sur le plus ancien des cinq Monuments du cyclisme. Dans cette 111ème édition, Liège-Bastogne-Liège offrait aux coureurs présents un programme inchangé par rapport aux années précédentes. Neuf ascensions jalonnaient ainsi les cent derniers kilomètres, avec la côte de la Redoute comme traditionnelle rampe de lancement à trente-cinq kilomètres du but, et celle de la Roche-aux-Faucons comme ultime obstacle à quinze bornes du terme. Avant d’atteindre le premier point-clé de la journée, la course s’est avérée relativement « limpide », des mots de Benoît Vaugrenard. « Comme on l’avait prévu, UAE Team Emirates a roulé derrière l’échappée de douze, disait-il. Ça a été rapide, difficile, mais le vent défavorable pour revenir sur Liège a malgré tout un peu bloqué la course ».  C’est ainsi que, malgré le passage des premières difficultés, à savoir la trilogie Wanne-Stockeu-Haute Levée ou encore du Col du Rosier, le peloton comprenait encore une centaine d’unités au moment d’attaquer la côte de la Redoute. « L’équipe a bien bossé pour nous mettre en position au pied », assurait Romain Grégoire.

Pour autant, personne n’a pu prendre le sillage de Tadej Pogacar lorsque celui-ci a accéléré, et il a très rapidement été clair que le Slovène ne serait jamais revu. Au sommet de la Redoute, néanmoins, Romain Grégoire figurait parmi les dix premiers, au sein d’un groupe de poursuite, tandis que Guillaume Martin-Guyonnet le rejoignait quelques kilomètres plus loin dans le sillage de Remco Evenepoel. « On était bien dans le match dans les ascensions avec Guillaume mais je pense que la course n’a pas été assez sélective pour nous avantager », expliquait Romain. Par la suite, quatre hommes ont pu se glisser en poursuite de Pogacar tandis qu’un peloton d’une vingtaine, puis d’une trentaine d’unités se recomposait avant l’ultime ascension du jour. Kevin Geniets et Rudy Molard ont alors livré leurs dernières forces dans la bataille pour favoriser leurs leaders, et Guillaume Martin-Guyonnet a d’ailleurs profité de la côte de la Roche-aux-Faucons pour accélérer dans l’optique d’un potentiel top 5. Le grimpeur normand a insisté un moment, mais les conditions du jour ont de nouveau permis au peloton de faire son retour.Derrière Pogacar, et un duo Healy-Ciccone sorti pour le podium, c’est donc un groupe très imposant qui a pris la direction de Liège. « On se doutait qu’on pouvait assister à un sprint en gros comité pour les places d’honneur, ce qui a été le cas puisqu’il y avait encore quarante mecs, commentait Benoît. Il aurait fallu une course plus difficile pour Guillaume ou Romain, mais c’étaient les conditions du jour et il fallait faire avec… C’est frustrant car je pense qu’on méritait mieux, mais on savait que le vent ne serait pas notre allié ». « Je n’ai pas trouvé l’ouverture dans le sprint, donc je ressors très frustré, complétait Romain. J’étais dans le match, mais quand l’équipe travaille pour toi, tu as envie de concrétiser. C’est dommage de ne pas avoir pu le faire aujourd’hui ». Sur la ligne, le Bisontin a pris la dix-neuvième place du jour, consécutive à ses deux septièmes places sur l’Amstel Gold Race et La Flèche Wallonne, tandis Guillaume Martin-Guyonnet a hérité du vingt-et-unième rang. « On aurait voulu mieux finir ces Ardennaises, confessait Benoît. L’objectif était le top 5, nos leaders étaient là, ont répondu présent, mais ça n’a pas tourné en notre faveur. Je retiendrai que le collectif a encore été bon ».