Les coureurs étaient prévenus, et la première étape de l’Étoile de Bessèges n’a pas déçu. À l’instar de l’année passée, le vent a largement animé l’ouverture de l’épreuve occitane ce mercredi. Des bordures se sont formées à soixante kilomètres du but, et ce n’est qu’au terme d’une longue bagarre que les choses sont revenues dans l’ordre à dix bornes de la ligne tracée à Bellegarde. L’Équipe cycliste Groupama-FDJ a dès lors pu participer à l’emballage dans l’arrivée en côte, et c’est Sam Watson qui s’est joliment illustré en venant accrocher la onzième place sur la ligne. Trentième, Thibaut Pinot reste en lice pour le général.

À la lecture des prévisions météorologiques ce mercredi matin, le peloton de la 53ème Étoile de Bessèges ne se faisait guère d’illusions. Le premier acte autour de Bellegarde allait bel et bien être le théâtre d’une véritable empoignade. Si le soleil était présent au départ, sur les coups de 13 heures, c’était donc aussi le cas du vent, propice aux bordures. Dans un premier temps, néanmoins, une échappée de trois hommes a tranquillement pu se détacher autour d’Ayco Bastiaens (Alpecin-Deceuninck), Jean-Louis Le Ny (Nice Métropole Côte d’Azur) et Simon Pellaud (Tudor). Le trio a compté jusqu’à cinq minutes avant que le peloton ne commence à se tendre à l’approche des cent derniers kilomètres. La première tentative de bordures ne s’est pas avérée concluante, mais à soixante-dix bornes du but, plusieurs formations ont vivement accéléré l’allure avant un changement de direction. La corde a très vite cédé. Une quarantaine d’hommes se sont retrouvés en tête, mais aucun pour le compte de la Groupama-FDJ. « On savait que ça allait casser, expliquait Thierry Bricaud à froid. Il y avait deux-trois endroits plus propices à cela. Ça s’est finalement fait au même endroit que l’année dernière. Ce n’était pas long, à peine deux kilomètres, mais ça suffisait. Devant, il y avait beaucoup de spécialistes, des Belges, qui connaissent ce genre de terrain par cœur. On s’est fait piéger, tout simplement, car on n’était pas suffisamment dedans pour différentes raisons ».

« Il ne fallait pas perdre le fil conducteur », Thierry Bricaud

L’écart s’est rapidement porté à plus de trente secondes entre les deux pelotons, et il a donc fallu réagir. « On a essayé d’aller rouler immédiatement pour limiter l’écart, en attendant que tout le monde fasse l’inventaire, poursuivait Thierry. Puis, d’autres équipes ont eu les mêmes intérêts que nous et sont allées rouler. Tous nos coureurs ont participé à la chasse, Thibaut compris. Une fois que la journée est partie comme ça, tout le monde doit mettre sa pierre à l’édifice, au risque de tout perdre. On sait aussi que ça devrait être un peu plus calme au niveau du vent sur les prochaines étapes. Il ne fallait pas perdre le fil conducteur de cette semaine, où on peut éventuellement faire un beau général avec Thibaut voire Bruno ». Grâce à une bonne collaboration avec d’autres écuries, l’écart ne s’est pas emballé, et a tout juste dépassé la minute à son apogée. Le bras de fer s’est installé sur plus d’une heure de course, avant que le second peloton n’opère la jonction à l’approche des dix derniers kilomètres. « Sur une partie vent de face, ça s’est posé un peu devant et ça nous a permis de rentrer, détaillait Thierry. Un peu miraculeusement, on a pu rectifier le tir sur le final, mais ce ne sont pas des journées à reproduire ». Une fois la jonction effectuée, la Groupama-FDJ a dès lors pu se remobiliser en vue d’un résultat au sommet de la côte de Bellegarde (700m à 8%).

Fabian Lienhard et Sam Watson ont ainsi replacé Jake Stewart dans les cinq derniers kilomètres, mais le Britannique, malade et non-partant sur le Grand Prix La Marseillaise, s’est avéré trop juste pour se mêler à la bataille. « Jake n’était pas impérial, donc Sam a fait sa montée, assurait Thierry. Et il fait une belle montée, d’autant qu’il avait pris quelques bons relais avant ! Il s’est découvert un peu tôt, il l’a payé, mais il est aussi là pour apprendre et découvrir, et c’est signe qu’il est en bonne forme. C’est encourageant pour la suite ». Aux côtés d’Arnaud De Lie et Mads Pedersen au plus dur de la pente, le jeune homme n’a pu prendre leur sillage dans les derniers hectomètres et a finalement coupé la ligne à la onzième place, à huit secondes du vainqueur belge. « On a gaspillé beaucoup d’énergie avant le final, expliquait Sam. Je n’ai pas vu que Jake n’était plus avec moi, c’est quelque chose qu’on peut améliorer pour les prochaines fois. Après une journée compliquée, c’est en tout cas un bon résultat. Cela montre que j’ai de bonnes jambes, mais ça aurait pu être mieux dans d’autres circonstances ». Thibaut Pinot a lui hérité de la 30e place à l’arrivée, à quinze secondes du vainqueur, alors que les coureurs prendront la direction d’Aubais jeudi, pour une étape légèrement casse-pattes.

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