Sur la Coppa Bernocchi ce lundi, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a poursuivi sa montée en puissance en vue du Tour de Lombardie. Dans une course relativement animée dans sa seconde moitié, le jeune Romain Grégoire est parvenu à accrocher un groupe de costauds qui s’est détaché dans les bosses du parcours. L’échappée n’a toutefois jamais pu faire le break sur le peloton, qui a finalement opéré la jonction à vingt-cinq kilomètres de la ligne. Malgré de nouvelles tentatives dans le final, c’est un sprint qui a couronné Davide Ballerini, tandis que Quentin Pacher s’est mêlé à l’emballage pour obtenir la quatorzième place.

En 2021, une échappée avait eu raison du peloton sur la Coppa Bernocchi. Elle l’avait même fait abdiquer relativement tôt. Et ce jour-là, Thibaut Pinot avait réussi à se glisser à l’avant et à obtenir une solide cinquième place à Legnano. Sur un parcours quasi-similaire ce lundi, un tel scénario semblait toutefois peu probable, en raison d’une météo bien plus clémente que la saison passée. C’est donc une petite échappée matinale qui s’est rapidement formée autour de Francisco Munoz (EOLO-Kometa), Jon Barrenetxea (Caja Rural-Seguros RGA), Giulio Masotto (Team Corratec) et Alan Jousseaume (TotalEnergies), le peloton s’attachant lui à maintenir l’écart dans des proportions raisonnables. À l’arrivée sur le fameux circuit du « Piccolo Stelvio » (1,5 km à 6,6%), à boucler pas moins de sept fois, l’échappée disposait encore d’un matelas confortable. Le peloton a toutefois intensifié l’allure au fil des tours et les attaques n’ont pas tardé à se produire. « On se doutait au départ qu’il y avait de fortes probabilités que ça arrive au sprint, expliquait Romain Grégoire. Étant donné qu’on n’avait pas de sprinteur, on voulait durcir la course et essayer de s’extirper dans un groupe assez conséquent. Avec les 30 kilomètres de plat qui suivaient la dernière bosse, on ne pouvait pas partir à deux ou trois. On voulait essayer d’éliminer le plus gros des sprinteurs pour avoir notre chance ». « On avait imaginé durcir dans les 2-3 derniers tours, mais finalement, Alpecin-Deceuninck s’en est chargé un peu plus tôt avec Quick Step-Alpha Vinyl, détaillait Sébastien Joly. Dans un premier temps, Quentin était dans le match, avec Rudy pas très loin. Puis quand ça s’est vraiment fait dans le tour suivant, on avait Romain. C’était vraiment bien ».

« Ça me rassure pour l’année prochaine », Romain Grégoire

Dans la cinquième des sept boucles du circuit, l’ancien champion d’Europe Juniors s’est donc fait la malle aux côtés de l’ancien champion du monde Julian Alaphilippe mais aussi d’Ilan Van Wilder, Mikkel Honoré, Marc Hirschi, Diego Ulissi, Matteo Trentin, Miguel Angel Lopez, Einer Rubio ou encore Ion Izagirre. « Il y a eu de la course, et on a réussi à partir à quatorze, soulignait Romain, encore pensionnaire de la Conti. C’était néanmoins compliqué à gérer, car Alaphilippe était non seulement très fort, mais il y avait surtout trois Quick Step-Alpha Vinyl et trois UAE Team Emirates. Tactiquement, c’était dur à manœuvrer en étant tout seul. J’ai fait ce que j’ai pu mais ça n’a pas suffi pour organiser le groupe et espérer aller jusqu’à l’arrivée ». S’il n’a pu prendre la roue d’Alaphilippe lorsque ce dernier a accéléré dans les deux derniers passages du Piccolo Stelvio, Romain Grégoire s’est en revanche admirablement accroché et a, à chaque fois, réussi à recoller. À moins de trente bornes, neuf hommes se sont ainsi retrouvés à l’avant de la course, mais un peloton encore relativement fourni était alors sur ses talons. Le groupe a tenu tête, mais la jonction inexorable s’est finalement opérée à vingt-quatre kilomètres du but. Quelques hommes ont tenté de faire perdurer l’aventure, certains autres ont relancé, mais c’est bien un sprint qui s’est profilé pour la victoire. Davide Ballerini a réglé l’emballage peu après, Quentin Pacher s’est faufilé jusqu’en quatorzième position alors que Romain Grégoire en a terminé quelques secondes plus tard.

« Romain a bien joué et s’est bien battu, assurait Sébastien Joly. Il n’y a pas beaucoup de regrets compte tenu du scénario de course. C’est vraiment une satisfaction de le voir devant. On sent que c’est un coursier, il sent bien la course. Il parlait de ces courses depuis longtemps. C’était plus délicat sur le Tour d’Émilie après son retour d’Australie. On est vraiment content de lui. Il n’a aucun complexe. Il était venu pour découvrir en vue de l’année prochaine, pour savoir où il mettra les pieds. C’est une bonne expérience, mais il montre aussi qu’il n’est pas juste là pour découvrir. Il est acteur et offensif ». « C’est ce que je recherchais en venant en Italie : faire la bagarre avec les costauds dans les bosses, confirmait le jeune homme vainqueur de Liège-Bastogne-Liège Espoirs. Ça me rassure pour l’année prochaine et ça va me permettre de passer l’hiver un peu plus serein. Il ne me reste maintenant qu’une seule course avant les vacances ». Elle aura lieu dès demain, à l’occasion des Trois Vallées Varésines.

1 commentaire

gouriou

gouriou

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Le 4 octobre 2022 à 18:58

j’ adore l’équipe
et staf aussi
respect monsieur Madiot