Dès le deuxième jour de course, les coureurs s’en allaient parcourir la plus longue étape du Tour de France 2025 ce dimanche. Entre Lauwin-Planque et Boulogne-sur-Mer, 209 kilomètres étaient à avaler, mais surtout, un terrain d’abord casse-pattes puis très bosselé était supposé mener la vie dure au peloton. En particulier, deux côtes abruptes en plus du final en montée figuraient dans les dix dernières bornes, et toute l’attention, ou presque, se concentrait sur ce moment-clé. Avant cela, le peloton a évolué à une solide allure, sous la pluie, derrière une échappée inoffensive de quatre hommes. Le ciel s’est dégagé à l’entrée dans la deuxième moitié de course, puis les esprits se sont progressivement échauffés. À une cinquantaine de kilomètres de la ligne, la bagarre de placement s’est initiée en vue de la première bosse du final, la côte du Haut Pichot, située vingt bornes plus loin. Lewis Askey l’a abordée dans les toutes premières positions, et a d’ailleurs été le seul coureur de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ à intégrer le premier wagon, détaché à la suite d’une chute dans cette même côte. Une partie du peloton est ensuite parvenu à établir la jonction, dont l’ensemble de ses coéquipiers.

C’est quoi qu’il en soit un paquet déjà dépourvu d’un certain nombre de coureurs qui s’est dirigé vers le final explosif du jour. Encore présente en nombre, la Groupama-FDJ a fait valoir sa force collective à douze kilomètres du but en plaçant pas moins de cinq hommes en tête de peloton pour attaquer la côte de Saint-Etienne-au-Mont (1,1 km à 9,4%) de la meilleure des façons. « C’était prévu comme ça, assurait Benoît Vaugrenard. Il fallait être placés, et on a, avec Clément et Cyril, deux grands capitaines qui font ça sublimement. Avec eux, on est hyper tranquilles dans la voiture, et ils ont encore fait un excellent travail ». C’est ainsi que Romain Grégoire a été déposé dans les premières positions dans la montée, tandis que Lewis Askey a poursuivi l’effort de ses coéquipiers dans les premières pentes. Le peloton s’est étiré, des cassures se sont opérées, Matteo Jorgenson a encore durci le tempo, et il ne restait plus que cinq hommes dans sa roue à 300 mètres du sommet : Tadej Pogacar, Jonas Vingegaard, Remco Evenepoel, Mathieu van der Poel et … Romain Grégoire. « Avec tout le boulot réalisé par les mecs, qui m’ont placé idéalement au pied, je m’interdisais de reculer et de péter, confiait le Doubiste. Franchement, j’étais presque à l’aise dans les roues et dans ce groupe ».

Une grappe de six coureurs a donc franchi cette première difficulté en tête, avant qu’une vingtaine d’hommes, dont Guillaume Martin-Guyonnet et Quentin Pacher, ne reviennent dans la portion de transition menant à la côte d’Outreau (800m à 8%). Si cette ascension a créé quelques dégâts par l’arrière, les favoris se sont plutôt neutralisés, et c’est un peloton très aminci qui a pris la direction de Boulogne-sur-Mer pour une arrivée légèrement ascendante. Romain Grégoire a alors fait un choix : « Je sentais que van der Poel la voulait plus que tout, qu’il n’allait pas passer à côté, donc je voulais être dans sa roue coûte que coûte. J’y étais à 600 mètres, mais à 450-500, je me suis fait un peu enfermer, et je n’ai pas osé mettre les coudes pour tenir sa roue. J’ai manqué un peu de grinta ». Le Franc-Comtois a ainsi démarré le sprint final en sixième position, et n’a pu remonter au-delà de la quatrième place, échouant au pied du podium sur la ligne d’arrivée. « J’ai quand même un peu de regrets, confiait-il. Je n’avais certainement pas les jambes pour battre les deux premiers (van der Poel et Pogacar, ndlr), mais pour le principe et l’intention, j’aurais aimé être dans la roue à 200 mètres ne serait-ce que pour essayer. Ce n’est que partie remise ». « Ce n’est pas n’importe qui devant lui, rappelait Benoît. Je pense qu’on aurait pu aller chercher le podium, mais gagner aurait été difficile. Je suis en tout cas satisfait du comportement de l’équipe. On est présent, on va continuer comme ça, et je suis sûr que ça va sourire ».

Présent dans le premier peloton au même titre que son jeune compère et Quentin Pacher, Guillaume Martin-Guyonnet a lui fait un bond à la vingtième place du général ce dimanche. En outre, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ occupe la tête du classement par équipes du Tour de France après les deux premiers actes, ayant glissé trois hommes dans le premier peloton à la fois samedi et dimanche. Un statut qu’elle devrait être en mesure de conserver lundi lors d’une étape promise aux sprinteurs à Dunkerque.

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