La désillusion de samedi à peine digérée, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ est farouchement repartie au combat ce dimanche dans la deuxième étape pyrénéenne du Tour de France. À la veille de la première journée de repos, l’équipe a été des plus actives dans un départ d’étape tonitruant. Tous ou presque ont ainsi tenté leur chance, Thibaut Pinot compris, et c’est au final David Gaudu et Sébastien Reichenbach qui sont partis à l’avant. Toutefois maintenus à portée de fusil par le peloton, le Breton et le Suisse n’ont pu peser sur le final. L’équipe achève de fait cette première – longue – semaine du Tour sur la même tonalité qui l’animera lors des deux suivantes : à l’offensive.  

« Thibaut a un tempérament de gagneur », Thierry Bricaud

Au terme de la huitième étape du Tour de France samedi soir, et la malheureuse déconvenue de Thibaut Pinot, encore souffrant du dos, il a naturellement fallu remettre les choses à plat au sein de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ. Le classement général désormais hors de portée, les esprits se sont évidemment tournés vers les victoires d’étapes. Aussi fraîche soit la déception, cela commençait donc dès ce dimanche avec un deuxième acte pyrénéen entre Pau et Laruns, via le col de Hourcère et avec le Col de Marie Blanque en guise de juge de paix. Il est apparu clair, dès les premières minutes, que les protégés de Marc Madiot s’étaient bien remis dans le bain. Stefan Küng a d’abord accéléré avec David Gaudu dans la roue avant que Valentin Madouas ne se joigne lui aussi à la bagarre. Les deux Bretons ont beaucoup tenté, mais l’échappée, très convoitée, n’a pu se former avant le pied du Col de la Hourcère, située après plus de 55 kilomètres. Sont alors, et à leur tour, entrés en jeu Sébastien Reichenbach mais aussi Thibaut Pinot, revanchard.

« Le mot d’ordre général était de se remettre en ordre de marche, exposait Thierry Bricaud. Tout le monde était bien dans la course, et ce n’est pas simple de faire le switch quand tu viens de passer huit jours à courir en vue du classement général. Les automatismes et la manière de courir sont radicalement différents. La première journée qui suit une déception comme nous en avons connue hier n’est jamais évidente non plus. Malgré cela, tout le monde a très très bien réagi et c’était important de se remettre dans le bon sens ». S’il est resté sur la réserve dans les cinquante premiers kilomètres plutôt plats, Thibaut n’a pas hésité à prendre part à l’effort collectif dès les premières pentes du Col de Hourcère. « On avait plutôt demandé à Thibaut de rester tranquille quelques jours, pour bien se régénérer, mais il a tempérament de gagneur, ajoutait Thierry. Il vit avec ce qui lui est arrivé hier mais il ne l’accepte pas. On l’a constaté aujourd’hui. Il a un caractère de champion et il veut vite se remettre dans une situation positive en course. Ça a encore été compliqué, mais il y avait de l’envie. Les douleurs ne sont pas parties depuis hier, et quand ça va un peu mieux il essaie car il n’accepte pas la défaite. Il se sait un peu juste si la bagarre se lance, mais il reprend de la confiance et il faut être encore un peu patient ».

« Il y a de l’envie chez tout le monde », Thierry Bricaud

Si Thibaut Pinot n’a finalement pas intégré l’échappée, ni le groupe de contre, il a activement participé à la formation de ce dernier avec Sébastien Reichenbach. C’est ensuite David Gaudu qui a fait le saut depuis le peloton pour le suppléer auprès du Suisse. Deux hommes de la Groupama-FDJ se sont ainsi retrouvés intercalés, mais le peloton n’a jamais desserré l’étreinte. « Ils n’ont jamais trop pris de temps, ça ne collaborait pas très très bien, et Hirschi a rapidement fait de gros écarts, complétait Thierry. Au-delà de ça, il faut surtout relever l’attitude du groupe. Avant ça, Valentin est allé dans de nombreux coups. Les garçons ont bien essayé et on a pu voir qu’on avait des coureurs motivés et qui avaient la santé ». La tentative du champion de Suisse et du grimpeur breton a finalement été annihilée avant les quarante derniers kilomètres, tandis que Marc Hirschi a lui résisté jusque dans les deux derniers avant de voir les meilleurs favoris l’avaler. Dans un sprint à cinq, Tadej Pogacar s’est imposé et Primoz Roglic s’est emparé du maillot jaune aux dépens d’Adam Yates. Ainsi s’est conclue la première semaine du Tour de France, et les coureurs ont désormais rendez-vous mardi pour une étape « océanique » entre l’île d’Oléron et l’île de Ré.

« La journée de repos, demain, va faire du bien, et on va en profiter pour bien cibler nos étapes avec nos coureurs, insistait Thierry Bricaud en conclusion. Puis l’objectif sera d’aller chercher une victoire le plus vite possible. Si on réussit à en décrocher une, on ira en chercher d’autres, mais le premier objectif est de lever les bras dans les deux semaines qui viennent. Ce n’est jamais évident de gagner sur le Tour, mais il y a de l’envie chez tout le monde, alors on va essayer. On espère tous retrouver Thibaut en pleine possession de ses moyens d’ici la fin du Tour, lui le premier, mais on ne va pas fermer la porte aux autres. Bien au contraire. David est ambitieux, Valentin également… Ils ont tous envie de bien faire et peu importe avec qui on peut l’emporter, on va tout faire pour ! ».

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