Ce mardi, dans le Pays basque, Quentin Pacher a sans doute réalisé l’une de ses plus belles performances en carrière. À la pédale, le coureur de 30 ans est allé cueillir une très solide quatrième place au terme d’une arrivée en côte, sur la quatrième étape du Tour d’Espagne. Le puncheur de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ est parvenu à se frayer un chemin parmi les favoris pour signer un résultat tout sauf anecdotique. Il remonte par la même occasion au douzième rang du classement général.

Après un Grand Départ populaire aux Pays-Bas, un long transfert et une première journée de repos, le Tour d’Espagne retrouvait ses terres d’origine ce mardi, pour un quatrième acte entièrement disputé dans le Pays basque. « Seulement » 153 kilomètres constituaient cette étape, mais de premières véritables ascensions étaient au programme. Le Puerto de Herrera (7km à 5%) figurait notamment dans les vingt derniers kilomètres avant une rampe finale d’un kilomètre à 8,5% pour rejoindre la ligne. « C’était la première journée espagnole et on était de retour sur un parcours plus traditionnel de la Vuelta, souriait Quentin Pacher. On avait étudié le tracé, et on se doutait que l’échappée n’irait pas au bout. On avait donc décidé de tout miser sur le final, autour de Rudy Molard et moi-même ». La Groupama-FDJ ne s’est donc pas mêlée à la bagarre lorsque l’échappée s’est détachée après quelques minutes de course. Joan Bou (Euskaltel-Euskadi), Alessandro De Marchi (Israel-Premier Tech), Jarrad Drizners (Lotto-Soudal), Alexey Lutsenko (Astana), Ander Okamika (Burgos-BH) et James Shaw (EF Education-Easy Post) ont eux pris les devants, mais leur avantage n’a que très brièvement franchi la barre des trois minutes. Dans la deuxième moitié de course, le peloton a intensifié la poursuite, et finalement mis un terme à l’escapade des six hommes à environ trente kilomètres du but. La dernière difficulté répertoriée s’est alors approchée, et la Groupama-FDJ s’est regroupée autour de son leader du jour.

« Je ne peux pas être déçu », Quentin Pacher

« L’idée était de ne pas faire d’efforts superflus, car le sprint en bosse me convenait bien, exposait Quentin. À l’approche de la dernière difficulté, Jake et Fabian m’ont mis dans les meilleures dispositions, afin que je n’aie pas à faire d’efforts avant de descendre vers l’arrivée ». Cinq coureurs de l’équipe figuraient d’ailleurs encore dans le paquet au sommet, à quatorze kilomètres du but, puis le final s’est très vite profilé. « À quatre kilomètres, on est arrivés sur une route plus étroite, et il fallait filocher si on voulait pouvoir produire son effort sans être freiné, soulignait Quentin, alors bien remonté dans les dix premières positions. J’ai réussi à me frayer un chemin pour être proche de la première ligne au moment où le sprint s’est lancé ». C’est à deux-cents mètres que l’emballage a débuté, initié par Primoz Roglic. Personne n’a d’ailleurs pu remonter le Slovène, et Quentin Pacher s’est lui arraché pour s’emparer d’une notable quatrième place. « Je pense que je ne peux pas être déçu, je suis même plutôt satisfait, commentait l’Occitan. Devant, c’est du très très lourd. Je suis content. Cela augure de belles choses pour la suite de la Vuelta. Mes bonnes sensations du Tour de Pologne se confirment ainsi que mes aptitudes sur ce type d’arrivée. Je peux encore progresser pour essayer de grimper sur un podium dans ce genre de finish, mais je suis très satisfait de cette entame ».

« Quentin était celui qui avait le plus de chances de performer chez nous, donc on a mis le groupe à son service, indiquait Philippe Mauduit. Il va finalement chercher une très belle quatrième place, derrière Roglic, Pedersen et Mas. Ce n’est quand même pas rien. On a toujours envie de gagner, de faire mieux, mais il faut aussi reconnaître qu’il y a devant lui des coureurs de très très haut niveau. Il aurait fallu des circonstances favorables pour obtenir un meilleur résultat, mais c’est très bien. On est dans une bonne dynamique. Les gars ont compris qu’ils auront chacun leur chance en fonction du profil des étapes. Continuer à performer, ça met en confiance ». « Collectivement, on n’est pas sortis du top 10 des étapes depuis le départ d’Utrecht, rappelait Quentin, désormais douzième du général à 51 secondes de Roglic. Cela montre que le groupe est homogène. Il faut continuer dans cette dynamique pour se rapprocher de la victoire très vite ».  

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