À Sanok ce mardi, les deux leaders de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ sur le Tour de Pologne se sont mis en évidence. Dans un final sinueux, et après le franchissement de plusieurs bosses au cours de la dernière heure, Quentin Pacher est parvenu à se frayer un chemin parmi les sprinteurs pour accrocher la huitième place du jour. Son collègue Arnaud Démare n’a lui pu défendre ses chances pleinement puisque retardé par une chute dans les deux derniers kilomètres, passant ainsi la ligne en treizième position. Quentin Pacher reste neuvième du classement général au terme de cette quatrième étape. 

Pour la toute première fois depuis le départ de l’épreuve, le kilométrage de l’étape ne dépassait pas la double centaine ce mardi, sur le Tour de Pologne. De Lesko à Sanok, « à peine » 180 étaient à couvrir, sur un terrain toutefois très vallonné, qui laissait présager un scénario quelque peu indécis. « On est partis avec deux plans, exposait Sébastien Joly. Le plan A était Nono. Si ça venait à être un peu trop dur dans le final, on basculait sur Quentin en plan B. Mais comme je l’ai dit aux gars, c’était un plan B de luxe ! On avait donc deux cartes aujourd’hui. Arnaud est plutôt à l’aise sur ce genre de parcours, sur lequel il continue de progresser. Ça valait le coup de jouer sa chance à 100%. Quentin était lui placé au général et a les qualités de puncheur nécessaires ». Deux ascensions dans les quarante derniers kilomètres étaient alors censées faire la décision. Avant cela, néanmoins, le départ a été quelque peu disputé. Ce n’est qu’après une vingtaine de kilomètres que cinq hommes ont pu s’extraire : Kamil Malecki (Lotto-Soudal), Nans Peters (AG2R-Citroën), Mads Wurzt Schmidt (Israel-Premier Tech), Rui Oliveira (UAE Team Emirates) et Anders Skaarseth (Uno-X). « Mise à part UAE, beaucoup d’équipes intéressées par un sprint n’étaient pas représentées devant, soulignait Sébastien. On savait donc que même sans rouler, ça pouvait revenir. Surtout, le coureur d’Israel-Premier Tech était placé à cinquante secondes au général, donc on se doutait que ça roulerait dans le peloton ». 

« Arnaud a dû dépenser beaucoup d’énergie pour revenir sur l’avant de la course », Sébastien Joly

Ce fût bel et bien le cas, et ce même si l’écart a flirté avec les cinq minutes à la mi-course. À une soixantaine de kilomètres du but, le rythme s’est clairement intensifié au sein du paquet, ce qui a logiquement donné lieu à un rapprochement progressif sur l’échappée. Lorsque cette dernière a atteint la première ascension du final (4,6 km à 5%), son avantage n’était plus que d’environ deux minutes. Dès cette difficulté, le peloton a perdu quelques éléments, dont certains sprinteurs du plateau. Dans la foulée, les coureurs sont allés chercher la dernière côte du jour, non-répertoriée bien que plus difficile que la précédente (4,8 km à 5,9%). Si Bruno Armirail et Quentin Pacher sont demeurés aux avant-postes, Arnaud Démare a lui quelque peu rétrogradé mais sans jamais lâcher. Au moment de basculer pour les vingt derniers kilomètres du jour, le sprinteur picard figurait encore bel et bien dans le peloton avec plusieurs équipiers. « On a mis Ignas à rouler à une quinzaine de kilomètres, car il ne fallait pas trop tergiverser, ajoutait Sébastien. C’était important de participer à la chasse. Une fois qu’Arnaud avait passé les bosses, il fallait pouvoir arriver pour la gagne ». Grâce à l’ancien champion de Lituanie et quelques autres formations, le peloton a d’abord revu un duo de contre incluant Rémi Cavagna avant d’avaler les échappés à trois bornes tout juste de l’arrivée. Zdenek Stybar a dès alors lancé une offensive pour tenter de rallier la ligne en solitaire.

Un kilomètre plus loin, une chute a scindé le peloton à la sortie d’un virage. « Miles, Bram et Quentin sont passés dans les trois premières positions, relatait Sébastien. Après l’attaque de Stybar dans une petite bosse en ville, Arnaud a lui eu besoin de récupérer un peu dans la descente et s’est retrouvé en vingtième position. Il a alors été gêné par la chute et a dû dépenser beaucoup d’énergie pour revenir sur l’avant de la course ». Si le train Groupama-FDJ a pu se mettre en place dans le dernier kilomètre, le Picard était malheureusement trop éloigné de la tête du peloton pour espérer la victoire. Bien attentif à l’avant, Quentin Pacher a lui bataillé un temps dans le petit faux-plat d’arrivée. « Il était bien pendant une grande partie du final, mais lorsque les vrais sprinteurs sont venus frotter, il n’était plus tout à fait dans la même cour », glissait Sébastien. L’Occitan a finalement accroché la huitième place, et son acolyte beauvaisien la treizième. « Outre les deux mecs dans les quinze, je veux encore noter le comportement de tous, avec la réaction d’Ignas qui est allé rouler quand il a fallu le faire, et de tous les autres qui ont joué le jeu pour Quentin et pour Arnaud, concluait Sébastien. L’état d’esprit collectif dont on fait preuve depuis le départ autour de nos deux leaders est très intéressant ». Il sera de nouveau fort utile dans une cinquième étape, mercredi, à l’issue également incertaine, que Quentin Pacher abordera en qualité de neuvième du général. 

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