Cette année, c’est au Grand Colombier que le Tour de France célébrait le 14 juillet. Une grande bataille était attendue sur les pentes du col jurassien, et Quentin Pacher s’est fait un petit plaisir en dévalant les premiers kilomètres de l’ascension en tête, après s’être extirpé de l’échappée du jour. Finalement repris par de meilleurs grimpeurs, l’Occitan a également été revu par le groupe des favoris, dont a été distancé David Gaudu à un peu plus de deux kilomètres du sommet. Avant le week-end alpestre, le Breton demeure à la neuvième place du général, mais a de nouveau concédé du temps à ses principaux rivaux. Thibaut Pinot est lui onzième.

Si le terrain était bien différent de la veille, à savoir plat plutôt qu’accidenté dans la première partie de course, un nouveau feu d’artifice s’est produit ce vendredi au départ de Châtillon-sur-Chalaronne dans la treizième étape du Tour de France. Il n’a certes pas fallu patienter jusqu’à la mi-parcours pour voir l’échappée se dégager, mais une petite trentaine de kilomètres ont tout de même été nécessaires. S’est alors établi un groupe de vingt coureurs, parmi lesquels figurait Quentin Pacher. « Ce n’était pas du tout le plan d’être devant, racontait le puncheur libournais. Étant tombé hier, le projet était de passer une journée plus tranquille. Mais je voulais quand même donner un coup de main à mes coéquipiers qui voulaient être devant, en participant à des mouvements en début de course pour qu’on soit représentés. Au final, c’est le coup que j’ai pris qui est parti ». Pour autant, le peloton a immédiatement mis en marche par l’intermédiaire de la formation UAE Team Emirates de Tadej Pogacar. « On a vite compris qu’ils voulaient jouer la victoire d’étape, donc ils ont roulé comme des fous toute la journée », affirmait David Gaudu. L’échappée a longtemps été maintenue à deux minutes, mais dans la deuxième partie de course, le groupe de tête a pu accroître son avance. Une avance estimée à quatre minutes à l’approche du Grand Colombier (17,8 km à 7%), dernière et quasi-unique difficulté du jour.

« Ça restera gravé », Quentin Pacher

À peine les premières rampes abordées, Quentin Pacher a joué son va-tout. « Je me suis dit que j’allais essayer de tenter quelque chose, même si je ne savais pas si ça allait tenir, expliquait-il. Mon profil n’est pas adapté à des montées aussi longues mais on est le 14 juillet et il faut se faire kiffer ! Je me suis lancé et je me suis dit qu’une fois devant, porté par l’ambiance, ça m’emmènerait le plus loin possible ». L’Occitan a ainsi ouvert la route avec quinze secondes d’avance sur ses premiers poursuivants l’espace de quatre kilomètres, avant de voir le retour des hommes les plus forts de l’échappée, et notamment de Michal Kwiatkowski, finalement vainqueur en solitaire. « Je ne suis pas frustré, assurait Quentin. Être seul en tête de la course, sur le Tour de France, en tant que Français, un 14 juillet, dans un col, avec tout ce public, c’est incroyable. Ce sont des moments que j’avais dans la tête à l’entraînement quand j’étais minime ou cadet. Ça restera gravé. Même s’il n’y a pas la victoire au bout, ça donne une bonne motivation et une bonne énergie pour la suite du Tour. Il faut passer par ces moments pour se donner une dynamique positive, que ce soit pour moi personnellement ou pour l’équipe de manière générale. On va continuer de tenter d’ici la fin de ce Tour de France et ça va nous sourire ».

« Je suis lucide, mais on reste motivés », David Gaudu

Ce vendredi, David Gaudu n’a pour sa part pu lutter avec ses rivaux au classement général. Un temps accompagné par Kevin Geniets, Valentin Madouas et Thibaut Pinot dans l’ascension finale, le Breton a été décroché du petit groupe maillot jaune lorsqu’Adam Yates a accéléré à l’approche du sommet. Il s’est arraché jusqu’à la ligne, qu’il a franchie en 16e position, mais a concédé plus de trente secondes aux concurrents pour le podium.  « C’est monté très vite, exposait David. Je n’explose pas, mais je lâche à 2500 mètres car je suis simplement à fond. Je ne peux pas faire grand-chose de plus, car je suis à 100% physiquement. Je sais que je suis en forme. Aujourd’hui encore, je me sentais vraiment bien, j’avais de bonnes sensations. Les coureurs devant au général sont tout simplement plus forts et ça monte trop vite pour nous ». S’il a conservé sa neuvième place au général ce vendredi, il pointe désormais à quatre minutes de la troisième place et à plus d’une minute trente de la sixième. « Après avoir fait quatrième du Tour l’an passé et deuxième de Paris-Nice cette année, je pense que ce n’était pas absurde d’annoncer l’objectif podium, reprenait David. Maintenant, les jambes ont parlé. On est malheureusement moins forts que d’autres, mais on a commencé à jouer le général, donc on s’accroche et on ne va rien lâcher, car le Tour, ça se respecte. Je ne suis pas frustré. Je suis plutôt lucide, mais on reste motivés et on a envie de bien faire car le Tour n’est pas fini ».

Thibaut Pinot a également concédé du temps ce vendredi, et perdu un petit rang au classement général (11e), mais à l’instar de son leader, le Franc-Comtois entrevoit encore quelques belles opportunités ces prochains jours. « Je pense qu’on va avoir une course de mouvements ce week-end, et il pourrait se passer encore de belles choses, confiait-il. Dès demain, on va essayer de repartir de l’avant avec un début d’étape qui s’annonce difficile. Ce sont de vraies étapes de montagne, et il n’y aura pas d’excuses. Il faudra simplement que les jambes répondent ». « On a aussi envie de gagner des étapes, et certaines qui arrivent nous conviennent, abondait David. En tous les cas, Thibaut va courir libéré, toute l’équipe aussi. On reste conquérants et motivés tous les matins ».

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