Après trois sprints en trois étapes en Chine, la seconde partie du Tour de Guangxi repartait sur les mêmes bases vendredi, de Bama à Jinchengjiang, sur 177 kilomètres. Malade, Eddy Le Huitouze a bien tenté de prendre le départ mais a rapidement été contraint de se retirer. Une journée relativement classique s’est ensuite développée. « Il faisait très chaud, avec près de 33 degrés pendant la majeure partie de l’étape, et il y avait 2700 mètres de dénivelé, expliquait William Green. L’échappée du jour était petite mais solide, et avec le vent de dos, cela a rendu la journée difficile ». Malgré la belle résistance des fuyards, le regroupement s’est de nouveau avéré inévitable, et le peloton a entamé les quatre derniers kilomètres groupé. Quelques instants plus tard, le train de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ s’est installé en tête. « Le plan était de remonter tôt pour se mettre en confiance, puis que Paul trouve une roue dans le dernier kilomètre, reprenait William. C’est exactement ce que les gars ont réussi à faire. Paul a trouvé la roue parfaite avec les trois coureurs de Jayco à l’approche du dernier kilomètre. Puis, à 200 mètres, il s’est retrouvé côte-à-côte avec Magnier. Magnier a lancé le sprint, Paul l’a fait avec une demi-seconde de retard et s’est retrouvé un peu coincé ».

Le jeune Francilien a tout de même pu se dégager et produire un bel effort pour se doter d’une solide quatrième place. « Il faut se rappeler d’où vient Paul, combien de fois il n’a pas pu sprinter ces derniers mois, et surtout ces dernières semaines, notamment à cause de chutes, soulignait William. C’est l’une des premières fois qu’il se retrouvait dans cette position, de sprinter pour la victoire. L’instinct n’était pas tout à fait présent, mais les jambes si, la confiance également, pour lui et pour l’équipe. C’était le positif ». C’est d’ailleurs avec la volonté de rendre la pareille à ses collègues puncheurs/grimpeurs que Paul Penhoët s’est élancé samedi pour l’étape reine, vers Nongla et sa montée de trois kilomètres à 7,2%, avec un dernier kilomètre à près de 15%. Le peloton a de nouveau vécu une journée limpide, et tout s’est comme prévu décidé dans l’ascension finale, où l’échappée matinale a été avalée. « On a fait le placement pour Rémy, c’était la priorité, mais il n’y avait pas besoin d’être trop devant au pied, car il y avait du vent de face, indiquait William. Ensuite, Rémy a fait la montée qu’il devait faire. On sait que le dernier kilomètre est tellement raide qu’il faut être patient, et il l’a été, alors que ce n’est pas toujours son point fort. On espérait ensuite que son punch fasse la différence ».

Le coureur savoyard n’a toutefois pu jouer les tous premiers rôles, franchissant la ligne en 13e position, à 25 secondes du vainqueur Paul Double, parti tôt dans la montée. « Malheureusement, Rémy n’avait pas les jambes mais il n’y a aucun regret, confiait William. Aussi, on voulait donner sa chance à Enzo car on connaît son potentiel. Il l’a eue, il a donné le maximum dans la montée et il a seulement perdu 33 secondes (21e) sur le vainqueur dans une montée raide, pour sa première opportunité dans un solide peloton WorldTour. Il est encore jeune, il ne faut pas l’oublier et cela lui donne de bons espoirs pour l’avenir ». Au général, les deux coureurs de la Groupama-FDJ occupaient naturellement les mêmes positions au soir de cet avant-dernier acte, tandis qu’une journée plus indécise se profilait autour de Nanning dimanche. « On savait que ce serait compliqué car le peloton s’était regroupé à un kilomètre de l’arrivée l’an passé, resituait William. On se disait qu’il serait judicieux d’être dans l’échappée avec un ou deux coureurs pour ajouter de la difficulté et ainsi permettre à Paul d’avoir plus de chances dans le sprint. Clément a réussi à prendre l’échappée et il était très fort ».

Malgré une avance assez restreinte tout au long de la journée, l’échappée a tenu le coup jusqu’à l’ultime passage par la côte du circuit (1,2 km à 11,5%), à vingt bornes de la ligne. « Clément a été repris, mais le bon point est qu’il a pu basculer avec le reste du groupe, disait William. Une grappe de vingt s’est légèrement détachée dans la montée, avec Rémy, tandis que le reste de l’équipe autour de Paul. On était en contrôle ». La jonction s’est opérée dès le retour sur une portion plus plane, puis tout s’est mis en place pour un sprint en peloton réduit. « À l’approche de l’arrivée, il y a eu des attaques mais Enzo, Rémy et surtout Clément ont couvert les attaques, disait William. Je suis vraiment fier de la façon dont Clément a roulé, d’autant plus après avoir été dans l’échappée ». « On avait un super groupe, vraiment soudé, disait Paul. On l’avait montré samedi auprès de Rémy, et les mecs ont encore super bien travaillé pour moi. C’était vraiment excellent, et j’avais forcément à cœur de mieux faire. J’étais venu dans l’idée d’essayer de gagner et je pense que c’était possible sur cette dernière étape. J’avais vraiment de bonnes jambes, je ne me suis jamais mis dans le rouge dans la bosse, c’était vraiment parfait. J’avais choisi la roue de Jordi Meeus dans le final. Il était dans la roue de Magnier au début, mais on a ensuite un peu reculé ».Au démarrage du sprint, le coureur de la Groupama-FDJ avait donc quelques longueurs de retard sur Paul Magnier, de nouveau victorieux. « Paulo est revenu avec beaucoup de vitesse et n’a jamais été aussi proche de Magnier sur cette semaine, soulignait William. Il a été battu d’un rien pour la deuxième place, mais terminer sur le podium est vraiment super. Le peloton de sprinteurs est très relevé, et cette performance arrive après une chute lors de la première étape, une huitième place, une septième, et une quatrième. C’est une belle progression et il n’avait pas son train habituel. On est ravi de terminer la saison ainsi, pour Paul mais aussi pour l’équipe. Paul peut partir en coupure l’esprit tranquille ».« Le Tour de Guangxi n’avait pas forcément bien commencé avec la chute, puis j’étais un peu sur la retenue et pas assez agressif sur les deux sprints suivants, complétait Paul. Sur cette dernière étape, je reviens de loin dans le sprint, et il y a un peu de regrets car je sentais que j’avais vraiment la bonne patte. Il faut néanmoins voir le positif et se dire que c’est en bonne voie pour l’année prochaine. On finit sur une bonne note, le groupe était top, tout le monde était hyper impliqué, donc ça reste une belle fin de saison pour nous tous. J’ai maintenant envie de faire un très bon hiver pour essayer de marcher dès le début de saison prochain et gagner des sprints ! »

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