C’est par un emballage massif attendu que s’est ce dimanche soldé le week-end ibérique de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ. Au lendemain de la quatrième place de Valentin Madouas à Murcie, Paul Penhoët s’est alors immiscé à la neuvième place de la Classique d’Almeria. Légèrement en retrait au moment décisif, le jeune coureur de 20 ans a ainsi dû se contenter d’un top-10, le quatrième de sa saison.

Aucune surprise de dernière minute ce dimanche pour les coureurs présents sur la Classique d’Almeria. À l’inverse de l’épreuve de la veille dans la région murcienne, le parcours demeurait intact en Andalousie, et laissait donc entrevoir une belle bagarre entre les coureurs véloces à Roquetas de Mar. Pour autant, 190 kilomètres étaient à couvrir pour rallier l’arrivée avec le vent comme obstacle principal. La Groupama-FDJ était pour l’occasion articulée autour de son jeune sprinteur Paul Penhoët. « On a dans un premier temps essayé de rectifier des petites erreurs qu’on a faites hier, exposait Philippe Mauduit. Les gars avaient eu un peu de mal à se trouver, c’était aussi la première course de la saison pour beaucoup, et la première course ensemble. Il y avait des choses à mettre en place, on avait bien débriefé sur la journée de samedi pour éviter de commettre les mêmes erreurs. Collectivement, ça a d’ailleurs bien mieux fonctionné aujourd’hui ». En tête de course, Eugenio Sánchez (Equipo Kern Pharma), Sander De Pestel (Team Flanders Baloise) et Luis Ángel Maté (Euskaltel-Euskadi) ont quant à eux formé l’échappée qui n’a posé aucun souci au peloton, extrêmement fourni en équipes de sprinteurs désireuses de mener la chasse. « C’était une journée quand même très nerveuse et tendue car il y avait beaucoup de vent, indiquait Philippe. Mais à part le gros coup de bordures qu’on avait envisagé ce matin, et qui ne les a donc pas surpris, il ne s’est pas passé grand-chose d’autre. On se doutait que ça se jouerait au sprint dans un peloton de 60-80 coureurs ».

« Une petite erreur de timing », Paul Penhoët

La plus grosse sélection s’est ainsi opérée à vingt kilomètres de la ligne avec la participation du vent. Valentin Madouas, Lewis Askey et Paul Penhoët ont bien suivi les mouvements, puis ont été rejoints par Ignatas Konovalovas et Fabian Lienhard en amont de la préparation du sprint. « Tous les mecs ont été impeccables aujourd’hui, témoignait Paul. Val a fait un super boulot de dix à cinq bornes de l’arrivée. On s’est un peu perdus ensuite, mais j’ai réussi à retrouver la roue de Lewis et Fabian dans la boule. Fabian nous a bien placés, mais sur un petit pont à un kilomètre, Lewis a hésité à y aller, et on s’est fait déborder. Ça ne se joue pas à grand-chose, c’est une petite erreur de timing. On s’est retrouvés assez loin à la flamme rouge et le final était très rapide vent de dos ». « Ils ont eu un petit pêché de jeunesse, analysait également Philippe. Lewis trouvait qu’il était bien placé à l’approche du dernier kilomètre, il a hésité à mettre en route et ils se sont fait enfermer. C’était compliqué de se dégager dans les 700 derniers mètres, et ça a empêché Paul de faire un beau sprint ». Trop en retrait pour espérer jouer la victoire lorsque l’emballage s’est déclenché, l’ancien de la Conti est tout juste remonté dans le top-10 (9e). « Le point positif est que je me sentais vraiment bien dans le sprint, commentait Paul. Même si j’étais dans les roues, je sentais que ça allait vraiment vite par rapport à d’autres. Maintenant, il y a toujours une petite part de chance et de timing dans le sprint ».  

« Ils ont montré plein de choses positives », Philippe Mauduit

« Quand tu es sprinteur, que tes copains ont bossé toute la journée, que tu as tout fait au millimètre pour faire le sprint, c’est forcément frustrant quand un évènement à 1500 mètres t’empêche de vraiment t’exprimer, complétait Philippe. Mais cela fait partie de la vie d’un jeune sprinteur. On a bien debriefé tous ensemble ce soir, on a bien identifié les problèmes et c’est une bonne expérience d’engrangée pour Lewis et Paul notamment ». Ce dimanche, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a quitté les terres espagnoles avec deux top-10 en deux jours, mais aussi avec des regrets. « Il y a des vraies frustrations en termes de résultat car ils avaient les jambes pour faire mieux, synthétisait Philippe. Mais comme on le disait pour conclure le debrief, ils ont aussi montré plein de choses positives. Les frustrations émanent de petits réglages à mettre en place entre eux, mais tous ont été très lucides sur le debrief et il faut retenir que la projection sur le futur proche est positive. Collectivement, il y a eu des choses intéressantes, et on note qu’ils sont en train de monter en pression physiquement. On est peut-être même dans un timing légèrement plus avancé en comparaison à l’an passé ».

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